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Il était un blog - Page 98

  • Les selfies! vous connaissez?

    Connaissez-vous le mot élu «  mot de l’année 2013 »? …c’est le selfie! Oui, mais avez vous entendu parler d’un selfie? 
    Cet autoportrait numérique, plus qu’une mode depuis 2 ans, est devenu une passion dévorante qui vient d’être reconnue … maladie mentale!
    On tient son smartphone à bout de bras, l’écran tourné vers soi, on prend une photo … et on la « bombarde » sur les réseaux sociaux! Et tout le monde s’y met puisque’ il y a en ligne des selfies de Barack Obama et même …du pape François!
    Il paraît que c’est ludique et créatif, j’ajouterai un peu exhibitionniste, il me semble!!!
    L’autoportrait a toujours existé chez les peintres et Van Gogh nous en a laissé de nombreux  dont le fameux « homme a l’oreille coupée »
    En ces années 2010, c’est devenu d’abord un réflexe puis une addiction.Le psychanalyste Gérard Bonnet, l’auteur de « la tyrannie du paraître » regrette que… « dans un monde devenu complexe, chacun se sente obligé de multiplier les empreintes pour se sentir exister. Cette inflation narcissique, sans être tragique, impose le règne de ceux qui se considèrent les meilleurs. Au risque d'écraser les plus discrets et les plus fragiles" . Il voit dans  cet ego trip planétaire « le miroir d'une société gavée d'elle-même et oublieuse de toute forme de pudeur »

    Se vendre comme un produit ou une marque est érigé en vertu. Le selfie est donc devenu le  passage obligé pour toute personne détentrice d'un compte comme Instagram, Flickr ou Myspace. Car il  permet d’accroître son pouvoir. Un jeune affirme qu "…. il sert a engranger les  likes  des followers »  ( eh oui! les j’aime des suiveurs ) et ajoute: « Les comptes qui n'ont pas de selfies me rebutent! » 75% des jeunes le pratique, les seniors s’y mettent
    Bref, alors que l’engouement date seulement de 2010, Instagram a 150 millions d'utilisateurs actifs tous les mois!

    En mai dernier, le magazine Times a consacré sa Une à celle qu'il surnomme la génération « moi moi moi »  et écrit « Les troubles de la personnalité narcissique sont trois fois plus élevés chez les jeunes de 20 ans que chez les plus de 65 ans,Un grand nombre d'adolescents sont mal dans leur peau. L'autoportrait peut leur permettre de s’affirmer à condition qu'il soit pratiqué sans excès." Un maître de conférence en marketing à l’Université de Birmingham, affirme que ces jeunes, désireux d’attirer l’attention, sont vaniteux, égocentriques et égoïstes et souffrent de narcissisme et d’addiction.

    Il revient souvent le mot narcissique dans toutes les études psychologiques. Pauvre Narcisse qui, se trouvant beau,  se contentait d’admirer son reflet dans l’eau!

    Il faut dire que çà peut mener à tous les excès. Un jeune anglais de 19 ans a tenté de mettre fin à ses jours, après s’être aperçu qu’il n’arrivait pas à prendre le selfie parfait. Il a avoué y consacrer 10 heures par jour. Il avait quitté l’école, refusait de sortir de chez lui.  6 mois durant, il a cherché le selfie parfait. Un  jour, après 200 selfies , il a constaté son échec et a tenté de se suicider!
    Mais il y a des histoires qui finissent bien., j'aurai envie d'ajouter hélas car çà montre la futilité de notre société et le role de l'argent C’est à un article de Marianne, écrit par le journaliste Alexandre Coste, que j’emprunte ma conclusion.
    « C’est au Pérou qu’un jeune canadien a récemment tenté de prendre un selfie devant un train en marche. Il s’est pris un bon coup de latte dans la tête par le conducteur, une saine tentative d’éducation de cette jeunesse par trop autocentrée. Mais loin d’en tirer une bonne leçon, Jared Michael a publié cette vidéo sur le site YouTube dans une tentative désespérée de se retrouver au centre des attentions, quitte pour ça à devenir un sujet de moqueries. Et bingo, le garçon a depuis signé un contrat avec une agence californienne afin de monétiser le contenu de sa vidéo, qui a tout de même été vue par 29 millions de personnes. Ce deal pourrait lui rapporter entre 30. 000 et 240. 000 euros ! De quoi faire sérieusement réfléchir tout ceux qui ont choisi une autre orientation que « communiquant de soi-même » dans leur existence… Cette somme, Jared compte l’investir dans ses futures productions filmiques. De quoi exciter les critiques qui pratiquent l’auto-érotisme cérébral de manière compulsive. »
    Cet humour un peu grinçant me plaît, c’est pourquoi je me suis contentée d’ un copié/collé.

    C’est avec mon iPhone 4S, en 2009, que j’ai fait mon premier selfie, sans savoir son nom, et j’ai trouvé çà très bien… quand on est seul, çà rend service. Mais je ne l’ai pas « uploaded », je l'ai envoyé aux enfants. Jamais je n’aurais imaginé que ça deviendrait une drogue,  que ça rendrait  certaines gens fous, et surtout qu’il faudrait former des coaches et des psychologues pour les soigner et les guérir d'une addiction comme le tabac et l'alccol!!

  • Retour à l'école de Jules Ferry? Est ce raisonnable? (2)

    Je ne pensais pas écrire un nouveau texte au sujet de l’école aujourd’hui. Mais ce matin j’ai entendu qu’un directeur d’école sur deux avait été agressé en 2013 par des parents qui n’étaient pas satisfaits de la manière dont ils faisaient travailler leurs enfants, d’une réprimande qu’ils leur  avait faite ou d’une punition qui leur avait donnée. Et cette agression verbale peut aller jusqu’à la violence physique !

    Dans les années 1950/1970, les parents doublaient souvent les punitions que je me donnais , imposaient souvent eux mêmes des lignes à copier  quand ils  jugeaient que je n’avais pas été assez sévère et combien de fois, quand ils venaient me demander ce que je pensais de leur enfant, la conversation se terminait par une paire de gifles bien appliquées. Beaucoup étaient d'excellents parents et de remarquables éducateurs malgré leur pauvreté et leur ruralité!

    Je vais donner les références de 3 textes écrits sur ce blog, après une rencontre en février 2008

    Choc du Passé: choc-du-passe.html

    Histoires poue enseignants: histoires-pour-enseignants-des-annees-2000.html

    Fin de l'histoire: fin-de-l-histoire.html

     

    Penser que le retour à l’école de Jules Ferry avec sa discipline, ses exigences, sa culture de l’effort et de l’obéissance et il faut bien dire, souvent du rabâchage ne serait pas plus accepté par les élèves que par leur parents car droit de tout faire, de tout critiquer et de tout contester au nom de la liberté individuelle est la caractéristique de notre société actuelle.

  • Retour à l'école de Jules Ferry? Est ce raisonnable?

    J’ai été heureuse de trouver un texte de Mona Ozouf, historienne, à propos de l’école de Jules Ferry, cette école  dont il est de bon ton de réclamer le retour  à grands cris. Tout ce qu’elle a écrit est le reflet de ce que je pense.

    « Quand les parents et la société ne soutiennent plus l'autorité des maîtres et que les savoirs sont sur internet, invoquer un retour à l'école de Jules Ferry est une chimère anachronique ….. une méconnaissance de l’histoire et une illusion ».

    Ce qui est drôle; c’est que J Ferry fut en son temps haI  par la droite. On  l’accusait d’avoir chassé Dieu des écoles , de dresser des individus et de réaliser un génocide culturel puisque les programmes étaient les mêmes pour tous. Maintenant c’est la droite qui réclame un «  retour aux valeurs oubliées de l’école républicaine ».

     

    Ferry avait légiféré pour une France rurale ou famille, école, église imposaient toutes de normes autoritaires. Mes camarades de classe, mes premiers élèves étaient presque tous des enfants de petits cultivateurs. Lorsqu’ils arrivaient à l’école, ils n’avaient entendu que le bonjour de leurs parents ( pas de télé, pas de radio, souvent pas d’électricité). Levés tôt, ils avaient soigné les poules et les lapins, parfois les cochons car c’étaient leur rôle. Ils avaient marché, 4 ou 5 km souvent, dans la forêt et dans des chemins qui longent les champs et les prés. Rien ne les avait énervé, rien ne les avait distraits et quand l’instituteur prenait la parole chacun était attentif et … intéressé. Car l’école seule dispensait la culture, le savoir. Que de fois ai-je entendu des parents me dire «  il faut qu’il travaille bien à l’école, si vous saviez comment je regrette de ne pas savoir grand chose. Il ne faut pas hésiter à le punir » Et eux mêmes le corrigeait à chaque manquement!

     

    On se rend bien compte qu’en 30 ans tout a basculé. Une mère d’élève m’a dit en 1980 : « c’est votre faute si elle ne  travaille pas comme elle devrait, vous êtes toujours en train de la contraindre » . Il faut dire que, lorsque je disais « dictée » par exemple,  cette petite me répondait « j’ai pas envie », n’ouvrait pas son cahier et se couchait sur sa table. Milieu aisé, bourgeois, catholique, cette réflexion d’une mère que j’estimais m’avait complètement déboussolée. Et depuis, çà a largement empiré! 

    Aujourd’hui  les normes scolaires ne sont soutenues ni par les familles, ni par la société, mais sont au contraire l’objet permanent du soupçon et de la contestation. L’ école avait été conçue en songeant au bien commun, avec un souci du collectif qui est très éloigné des "consommateurs d’école" d’aujourd’hui, qui en attendent tous un bénéfice « personnel et particulier ».

     Internet est passé par là, tous les savoirs sont à notre disposition immédiatement et sans contrainte , même pas l’obligation de les retenir puisqu’on peut le retrouver quand on veut. L’école de Jules Ferry véhiculait des valeurs d’attention, d’efforts et de patience, des mots qui n’ont plus tellement de sens aujourd’hui. Et je pense qu’il y une incompatibilité radicale entre l’école Jules ferry et les jeunes d’aujourd’hui.

    « Intentions malfaisantes de pédagogues, méthodes inadaptées? ». Et reconnaître simplement que le monde a changé, que nos enfants sont des mutants, qu’ils évoluent très vite et que ce que leur propose l’école les intéresse peu! Je me souviens des fins de journées où ma mère nous montrait des images du monde dans le stéréoscope de l’école. Moment magique ou nous découvrions en relief les montagnes, les fleuves, Paris et ses monuments et nos colonies. Chacun croisait les bras dans un silence absolu en attendant que son voisin lui passe le merveilleux appareil …. et il y avait de 45 à 50 élèves dans la classe de 4 à 14 ans! Une de mes petites filles qui fait du soutien scolaire dit que son enfance n’a rien eu de commun avec celle des enfants d’aujourd’hui, qu'elle ne se reconnaît pas du tout en eux …. et elle n’a que 25 ans!

    Le torrent d’images, de rumeurs,  d’informations qui se déverse sur les jeunes et occupe beaucoup plus d’heures que celles passées en classe, devrait  être canalisé, orienté,  expliqué et ramené à sa juste importance. Bref il faudrait inventer une culture des nouvelles technologies et sur l'information, une réflexion sur leur utilité et leur mode d’emploi, faire un effort d’éducation.

    Proposer les recettes du passé et invoquer l’âge d’or de l’école républicaine, quand on a déboulonné la figure du maître et du professeur,  est une stupidité qui ne mènerait nulle part!