Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Appauvrissement de la langue française

Voila un sujet que je travaille depuis longtemps mais sans oser  publier le texte car je n’aime pas dire «  c’était mieux avant ». Mais j’ai accumulé tant d’exemples au fil des jours et de nombreux, personnels datent du temps ou j’étais institutrice et tous, montrent bien que je ne rêve pas. 

 

Je suis atterrée quand je regarde des séries a la télé sachant que c’est la nourriture de tant d’enfants. L’indigence du vocabulaire m’étonne… 500 mots tout au plus ou « bordel, putain, merde, con etc » sont bien plus fréquents qu’un mot a connotation «  littéraire » ou … un passé simple.

Et je fais la même remarque dans les jeux. L’autre jour, c’était le fruit de la ronce qu’on ne connaissait pas , une autre fois le mot frondaison qui  a fait froncer les sourcils du candidat! Mais j’ai découvert que je n’étais pas la seule a avoir fait cette constatation. Dans le livre de souvenirs de Pierre Bellemare, il s’étonne lui aussi du niveau des jeux dits culturels. Comme il en a beaucoup animé,il  peut faire la comparaison et affirme que, quelque soit le milieu des candidats, ceux du passé avaient un niveau de langage et une variété de connaissance impressionnants.

La décision prise de réécrire le Club des 5 et autres livres adorés des petits de mon époque pour qu’il comprennent tournures et grammaire m’ a atterrée. Il faut supprimer les "longueurs", les mots compliqués ou désuets, et même le passé simple. Toutes les nouvelles éditions ont donc été intégralement réécrites au présent, abrégées, et dépouillées de tout vocabulaire un tant soit peu alambiqué !

J’ai cherche des exemples et voilà ce que j’ai lu 

Ainsi, dans Les exploits de Fantômette, un "distingué physicien" devient un "savant célèbre" ; dans Alice, "Debout devant sa psyché, Alice assura soigneusement sa perruque" devient "Debout devant son miroir, Alice ajuste soigneusement sa perruque", dans le Club des Cinq, "Claude rougit de fureur. (...) "Je ne peux pas le souffrir !" devient "Claude devient rouge de colère. (...) "Il me tape sur les nerfs !", etc.

Mais est  ce cela éduquer les enfants? Même en fin de CP, 2 ou 3 bons elèves, au lieu d’un album, choisissaient ces livres en « lecture libre », temps que j’avais institué dans la classe. Ils venaient de temps en temps me dire «  Dis, maitresse, je ne comprends pas çà » … et j’expliquais. 

Il fallait bien se cultiver si on voulait répondre a 14 ans, au fameux Certif dont les questions de dictée n’étaient pas tristes. Il y avait toujours 2 ou 3 tournures a expliquer et je me souviens de quelques exemples; Expliquez « les bles ondulaient » ou «  le moulin tutélaire » (dans un texte de Daudet) ; J’ai assez souvent été correctrice pour savoir que la plupart des réponses étaient justes , dans un français parfait… et sans faute d’orthographe. 

J’ai encore beaucoup de choses a dire sur ce sujet et la suite sera pour dimanche!

 

Les commentaires sont fermés.