Aujourd’hui je voudrais rendre hommage à mon grand-père. Dans les années 50, c’est son fils et son neveu maire de ce très petit village de cultivateurs, qui ont préparé le remembrement. Au nom de progrès, de la rentabilité, il s’agissait d’augmenter les parcelles, de supprimer les haies bordant les petits chemins creux et d’abattre les bosquets au coin des champs et des prés.
Mon pauvre grand père essayait bien de leur démontrer l’utilité de ces aménagements patiemment élaborés au cours des siècles passés par l’intelligence et la réflexion paysanne. Pour lui, ils étaient essentiels. Il parlait de couper le vent, de drainer le sol, d’attirer les oiseaux, les insectes etc...
Mais les 2 jeunes étaient poussés par la coopérative qui les fournissaient en engrais de plus en plus sophistiqués et leur vantait les pesticides et insecticides inventés en masse… parce que la chimie n’avaient plus a produire ces molécules pour les armes de guerre! Et oui, ces 2 jeunes n’avaient a la bouche que cette expression « au nom du progrès »
Le temps a passé, les sols se sont épuisés, la biodiversité a disparu et on a commencé à reparler de l’environnement des terres cultivables.
Dans les années 1960, la France comptait 2 millions de kilomètres de haies. Aujourd’hui, près 80% ont été détruits. Et les gens qui réfléchissent ( i y n a de plus en plus) ont redécouvert les multiples bénéfices des haies : essor de la biodiversité, circulation des espèces, micro-climat propice aux cultures, stockage de carbone . Et un mouvement est né « Replantons les haies! »
Maintenant on demande aux département de replanter des haies . Et la France s’est engagée à en replanter 7000km cette année!
Alain Canet, directeur de l’Agroforesterie écrit
« Les haies sont très utiles, et même indispensables au bon fonctionnement de la biodiversité. Agissant comme brise-vent, elles participent à la création de micro-climat et protègent les cultures et les animaux. On en retrouve aujourd’hui la vraie valeur »,
« Il faut comprendre que les haies ne sont pas un frein à la production agricole, mais une opportunité ».
« Il s’agit d’un outil de production. La haie protège les cultures, leur apporte de la résistance. On produit mieux quand il y a des arbres. On en plante pour des raisons écologiques, mais aussi pour des raisons pratiques ».
La Touraine invite les citoyens bénévoles a replanter des arbres non forestiers. Une association en a replanté 1000 le17 fevrier. Et le mouvement s’étend.
Comme quoi, mon grand père avait vu juste. Comme il serait heureux de constater ce mouvement qui remet à l’honneur chemins creux, haies et bosquets!
Et hasard étonnant, j’écrivais cette note quand Michel Cymès, sur Fr3 à 18h30 ce mercredi 7 avril dans la minute « bon à savoir », a justement traité ce sujet. Pas de doute, cà doit être urgent!
Et je terminerai en parlant de mon oncle qui avait bien changé. Après voir suivi le mouvement de la culture industrielle il était peu a peu revenu, sans être écolo, a une culture traditionnelle. En 2005, peu avant sa mort, à 93 ans lui qui se disait« pésan 200% et fier de l’être » m’ a dit« les pésans ne sont plus des pésans, ils ne connaissent pas leur terre, ne l’aime pas et ne la respecte pas! »
Je crois que tout était dit!