J’avais abandonné mon blog depuis plusieurs mois. Je ne pensais pas le reprendre car je vais bientôt avoir 88 ans et encore tant de projets.
Mais il me manque et souvent j’écris des notes que je ne publie pas mais que j’accumule.
Et puis me revoilà aujourd’hui! Mais vais devoir changer son nom pour l’appeler
« La vieille confinée ... contestataire »?????
Car voilà qu’est arrivé le coronavirus. Et on n’entend plus parler que des personnes âgées pour... les dévaloriser .. à qui mieux mieux ! Il faut les « protéger ». Une certaine forme de peur et de mépris!
Me voilà confinée je ne sais jusqu’à quand car j’ai 87 ans donc priée de rester chez moi contrainte d’apprendre ... la dépendance!
J’ai accepté jusqu’ici de ne pas bouger, sans voir personne pour obéir aux consignes, mais le 11 mai, d’après la Présidente de l’UE, plus ou moins approuvée par notre Président, ce sera la suite de l’emprisonnement pour nous.
Je reprends donc mon blog pour une série de notes en lui donnant le nom « blog d’une vieille confinée ... contestataire.! »
Comment se représente t-on une personne âgée?
Pour tant de mes concitoyens, c’est, le plus souvent une femme, qui marche en traînant les pieds, appuyée sur sa canne, le dos vouté, passant péniblement du lit au fauteuil, qui n’a pas grande conversation et radote un peu en parlant du passé.
Que voulez vous en faire sinon la mettre en Ehpad ou elle n’aura plus qu’à se laisser « mener par le bout du nez ». Et par dessus le marché, on lui fera comprendre que tout ce qu’on lui fait subir, c’est « pour son bien »!
Oh que j’ai cette expression en horreur! Il y a si longtemps, j’ai lu le livre d’Alice Miller, « C’est pour ton bien.Racines de la violence dans l’éducation de l’enfant »paru en 1985. Institutrice de CP, je l’ai dévoré car il corroborait ce que je pensais: que de choses on fait subir a un enfant soi-disant c’est pour son bien.!
De de plus en plus souvent maintenant, j’ai envie d’employer cette expression en voyant qu’on se permet souvent de penser …ou d’agir, … à la place du « vieux » ou de la « vieille » avec interdiction de… de ou de… ( même parfois les enfants, hélas) . Et toujours C’EST POUR TON BIEN!
J’étudie avec passion la vieillesse depuis les années 80, le début de celle de ma mère, née en 1906. Ma mère! « une sacrée bonne femme »(expression vendéenne pour une femme de caractère en opposition à « tcho fé sire » une femme ballottée par la vie) qui a mené sa vie "de main de maître" jusqu'à ...98 ans
Et j’ai eu l’occasion de côtoyer cette vieillesse en militant activement dans des plusieurs associations (retraités, voyages, aide humanitaire).
Il y a en gros 3 sortes de vieux,
- ceux qui, à partir de 70 ans, parfois dès la retraite, ne font plus rien ni physiquement, ni intellectuellement, ni socialement et trouvent ça très confortable.
- - D’autres agissent de la même façon parce que notre civilisation a décidé que le jeunisme devait être la norme et ils courbent le dos quand on leur fait comprendre que les vieux n’ont pas la parole, qu’ils doivent être infantilisés... jusqu’au jour où ils se recroquevillent sur eux mêmes et n’ont plus de vie... Je peux citer des tas d’exemples inacceptables
- Et enfin les battants qui, souvent, malgré des pathologies parfois lourdes, ont décidé de rester « vivants » jusqu’à être capable de l’impossible! Ceux là gênent plutôt qu’autre chose.
J’ai des ami(e)s de toutes catégories. En cette période, la terreur confine le premier groupe, la résignation enferme le second et pour les battants... c’est la révolte!
Confiner! On oublie de dire, qu’après plusieurs semaines d’incarcération c’est pour nous, pauvres vieux ...muscles 0 ,....mobilité 0 et équilibre, si indispensable 0!!!! Les effets secondaires du virus sont peut être plus graves que le Covit lui-même!
La suite ce sera pour demain.
Commentaires
75 ans, toujours vaillant, toujours actif et combatif !
Merci Monsieur! Je crois que vous aviez déjà fait des commentaires sur mon blog. Je vous félicite pour votre dynamisme. La vieillesse, dans les 3/4 des cas, est ce qu'on veut en faire. Et malgré tous les aléas, on peut y être heureux. C'est ce que je vous souhaite.