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La médecine dans la vie des « petits » les années 1960/70

Quand j’ai été nommée dans mon petit village, les enfants étaient surtout des enfants de cultivateurs. Il y avait 2 artisans et 1 commerçant. Sont arrivés peu à peu des enfants d’ouvriers dont les parents avaient choisi ce village à cause de sa proximité de la ville et du travail. Et j’ai découvert des enfants élevés différemment. 

 Mes petits «  paysans » étaient peu couverts, peu chauffés souvent  par une cheminée dans une grande pièce froide, et jambes nues trottaient toute la journée en plein air au milieu des animaux de la ferme. Ils n’étaient jamais malades, ils ne manquaient jamais pour un petit bobo  qui guérissait en général tout seul  .. et jamais les parents ne me demandaient de les garder au chaud pendant les récréations. 

Ensuite, j’ai  découvert l’autre versant de l’enfance…dans une maison trop chauffée,  des enfants  trop couverts et trop protégés. Pour un oui, pour un non, un mot me demandait de ne pas les faire sortir à la récréation et de veiller a ce qu’ils se couvrent, même pour sortir aux WC au fond de la cour.

Il faut dire que les parents n’hésitaient pas à appeler le médecin sans raison ! C’était la grande époque des antibiotiques et pour un nez qui coule, une toux ou un mal au ventre, la maman réclamait des antibiotiques que le médecin prescrivait largement et facilement. J’ai connu un jeune médecin de ces années là qui voulait mettre un frein à leur emploi... et à perdu une bonne partie de ses patients.

Et ce n’est pas tout, j’appelle mes petits des années 60 «  là génération antibio/théralène. ». Une cuillerée chaque soir pour tous les enfants de la famille pour ...qu’ils fassent une bonne nuit , me disaient les mamans.

J’étais navrée et j’essayais d’expliquer que ces enfants seraient accros aux somnifères plus tard ... et que les antibiotiques étaient quelque chose de tellement merveilleux qu’il ne fallait pas en avaler sans raison. Mais j’avais bien peu de poids, hélas! 

Et je terminerai par une histoire vraie qui date de plus de 50 ans! Je l’ai déjà mentionnée sur ce blog mais la répète car elle résume tout.

Une maman que j’appréciais et qui ne voulait que le bien de ses 3 filles, de l’âge des 3 miens, ( moins de 8 ans), les amenaient à l’école chaque jour, donc nous parlions et étions devenues amies. 

Un jour ou elle voulait que je garde une de ses filles en classe car son nez coulait, elle me dit «  Oh, ce n’est pas juste, mes filles sont toujours malades et les petits G. qui sont élevés ... cul nu ... dans le fumier n’attrapent jamais rien » . J’ai essayé de lui expliquer qu’il n’était pas bon de surprotéger ses enfants et que les enfermer à 25° n’était peut être pas mieux pour eux, mais j’ai vu qu’elle ne me comprenait pas. 

Alors comme c’était un lundi d’hiver et qu’il avait neigé la veille, je lui ai demandé si ses filles avaient joué dans la neige. Air offusqué ... non, bien sûr. 

Je lui ai dit que les 3 miens avaient joué avec les flocons qui tombaient drus le matin et dans les 10cm de neige au soleil l’après midi! ( c’était encore l’époque où il neigeait en Anjou!). Je sais que je ne l’ai  pas convaincue.peut être m^me a-t-elle pensé que j’étais un mère très imprudente;

Pourtant combien  de fois ai-je remarqué que mes petits trop «  couvés » étaient  les plus fragiles et les plus souvent malades. 

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