Le Professeur Bernard Debré vient de mourir à l’âge de 76 ans des suites d’un cancer. Certains médias ont trouvé malin d’affirmer qu’il était mort du coronavirus, évidemment en ces temps de pandémie cela fait tellement mieux.
Pourtant alors qu’il ne devait pas aller tellement bien ces mois dernier, il a été aussi critique que le professeur Péronne sur la gestion de la crise qui a mis la France et le monde entier à l’arrêt.
J’avais découvert le professeur Debré, en 2012, quand il a écrit un livre, avec le Pr Éven « Guide des 4000 médicaments inutiles ou dangereux ». Cela leur valut un an d’exclusion du Conseil de l’Ordre. J’avais écouté une émission où ils avaient été traités par les journalistes comme « 2 vieux cons » trop vieux pour pouvoir avoir un avis et j’avais été très choquée. Il faut dire que le Pr Évent a ... le meme age que moi .
Ce dernier avait aussi osé écrire: « Faute d'inventer des médicaments nouveaux, réellement nouveaux et puissants, pour les vraies maladies, pour les maladies qui frappent toute l'humanité — cancer, hypertension, etc. —, pour maintenir ses ventes, l'industrie pharmaceutique a trouvé plus simple d'inventer des maladies qui n'existent pas… et pour lesquelles elle propose des médicaments sans efficacité (mais ça n'a aucune importance puisque les soi-disant malades ne sont pas malades)». Comment être apprécié après une telle sortie?
Je ne savais pas quelle opinion le Pr Debre avait de la crise du coronavirus, c’est à l’occasion de sa mort que j’ai trouvé des extraits de ses interventions. Je savais par contre qu’il avait écrit sur la grippe H1N1 la phrase suivante : « ce n’est qu’une grippette, Il y a 800 cas répertoriés en France. C'est une plaisanterie ! Va-t-on se mettre à comptabiliser les diarrhées ?" Et aussi « Il est inutile d'affoler les populations sauf à vouloir leur marteler, à des fins politiques, le message suivant : bonnes gens dormez sans crainte, nous veillons sur vous". Et toujours lui "Je ne comprends pas pourquoi l'Etat a pris une commande ferme de 100 millions de vaccins qui ne seront prêts que lorsque le pic de contamination sera passé. Et admettons que le pire se produise, est-on certain que les vaccins commandés seront efficaces ? Non."
Et bien , il n’a pas changé et juge aussi sévèrement la gestion de la crise sanitaire par la France pour le Covid 19 que pour le qH1N1: manque de préparation pour cause budgétaire, mensonges du ministre de la Santé, polémique malvenue sur la chloroquine…
Mais au-delà de la crise du Covid, le médecin s’inquiète de la dégradation de l’hôpital où l’administratif a pris la main et dénonce la connivence entre laboratoires, médecins et administration.
« La gestion a été mentable. Pourquoi la France a-t-elle eu un tel nombre de morts ? On n’avait ni masques ni tests. Emmanuel Macron est là depuis trois ans, et même si François Hollande, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac l’ont précédé, il n’a rien fait non plus pour préparer la France à une épidémie. Arrive ce virus, et on réalise qu’on manque de lits, et que nos voisins allemands en ont cinq fois plus que nous. La responsabilité du manque de masques incombe au ministre en place mais la faute est partagée entre les ministres successifs, leurs cabinets et l’administration qui les relaient. Ce qui s’est délité en France, c’est la hiérarchie ministérielle. Un ministre devrait tout savoir, être responsable de tout ce qui dépend de son ministère, vérifier qu’il est obéi et que ses directives sont bien appliquées. Si le ministre délègue trop et ne se tient pas au courant, il arrive ce qui est arrivé. Notre système hypercentralisé nous a handicapés. Vous auriez eu une compétition entre les régions et entre les CHU, les choses auraient été différentes. Cette centralisation a toujours existé ; elle a été accentuée par la réforme de 1958-1959. »
Virulentes critiques!
Pour qui veut chercher, on trouve de nombreux médecins qui font les mêmes critiques de la médecine actuelle mais n’osent rien dire.... ou sont « achetés » pour ne rien dire .
Heureusement, certains chercheurs et médecins sont encore des hommes qui refusent de courber l’échine. Un grand merci donc au Pr Bernard Debre qui jusqu’à sa mort a osé émettre un avis différent des organismes qui dirigent la médecine actuelle.
Durant mes études, on m’avait appris qu’on « s’enrichissait des différences ». Hélas maintenant la liberté de penser autrement et de le faire savoir est de plus en plus interdite.