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Notes de lecture - Page 42

  • Le droit de penser, Catherine Quillé... un "beau" livre

    C’est une jolie découverte qu’on m’a permis de faire en m’offrant le livre, écrit par une amie, Catherine Quillé «  Le droit de penser ».  Son sous-titre «  Vers une éducation inoffensive » a interpelé l’enseignante que je ne cesserai jamais d’être !

    Ma note d’aujourd’hui sera faite d’un bouquet de citations que j’ai appréciées. 


    - La  difficulté est de  nous situer entre deux façons d’être de penser et de vivre qui nous déchire et nous écartèle, entre deux mondes celui des apparences et celui des ressentis.

    - Il faut redonner la parole au « soi profond ». Sinon il finira par s’exprimer exclusivement sous forme d’une violence dirigée vers l’intérieur

    - L’éducation familiale et scolaire perpétue des schémas qui nous enferment.

     - Tout concourt à nous  avoir enfermés dans une fausse image de nous-mêmes : éducation , religion

    - Aucun être humain n’est donc ni responsable ni victime d’autre chose que de lui-même

    - Faire partie d’un groupe, se ranger à des pensées collectives plutôt qu’individuelles  est plus confortable pour tout le monde

    - Hors de ce moule obligatoire formaté et quasiment identique à celui des autres nous ne sommes plus rien

    - Or dans notre monde actuel la plupart des informations que nous recevons  sont empreintes de peur, de menace ,de rivalité

    - C’est seulement en écoutant nos sensations en respectant ce qu’elles nous inspirent en agissant afin de les satisfaire que nous aurons un impact positif sur notre destinée

    - Le rôle éducatif consiste en  l’élévation de l’apprenant, c’est-à-dire en l’aide que nous pouvons lui apporter pour le mener vers le meilleur de lui-même. Précisons que le mener vers le meilleur de lui-même n’est pas le caser dans un avenir obéissant aux lois du marché ou à tout autre pouvoir

    - Pauvres enfants à qui on rabâche à longueur de temps qu’il faut s’endurcir et que la vie n’est pas rose. Et pauvres garçons depuis la nuit des temps qui doivent avaler leurs larmes pour avoir l’air d’un homme. On ne leur laisse même pas le choix d’inventer un autre monde et c’est bien dommage parce que les enfants n’ont pas encore fermé leur cœur et tétanisé leur cerveau. Ils sont ouverts à tout. Puis doucement ils apprennent à se taire et rentrent dans les rangs sauf s’ils étouffent trop. Il leur reste alors la violence ou la résignation. Ils deviennent ce qu’on a voulu qu’ils deviennent et on leur reproche .

     

    La prochaine note reparlera de ce problème ,  avoir le droit d'être soi  et et le courage de l'oser.

     
  • Marie de Hannezel et Mitch Albom dans " la dernière leçon"

    Puisque nous en sommes aux notes de lecture, j'ai envie de parler ce matin du livre qui m'a le plus frappée ces temps dernier. Quand la vie de proches est en danger, il faut réagir positivement, dit-on. Pour moi, c'est lire, écrire et …. jardiner!

    J'étais en train de rechercher sur Internet,  des textes qui parlent du sens de la vie et de la mort, et j'ai tapé:  Marie de Hannazel. 

    C'est elle qui , en 1987, à l'instigation de François Mitterand, a créé les unités de soins palliatifs. J'avais lu

    - " l'art de mourir" en collaboration avec Jean Yves Leloup, (écrivain et prêtre orthodoxe),

    - " La chaleur de nos coeurs empêche nos corps de rouiller " à propos de la vieillesse  (qui a été longtemps un de mes livres de chevet)

    -  " Nous voulons tous mourir dans la dignité" .  où dernièrement elle a écrit "Vivre et mourir dignement, c'est notre voeu à tous. Mais comment accorder cette dignité dans un pays ou la vieillesse et la mort font peur et sont si mal accompagnées ?".

     

    Je suis tombée sur  un très beau texte qui est la préface d'un livre, écrit en 1999 par Mitch Albom, écrivain américain que j'ignorais complètement.  J'ai eu envie de découvrir le livre et l'ai immédiatement acheté….


    " La dernière leçon - Comment un vieil homme m'a redonné le gout de vivre" .

    J' ai lu d'un trait …. puis relu et …. noté des phrases. Après, je l'ai prêté et même offert à une amie qui doit affronter un lourd handicap

     

    Voici la 4ème de couverture!

    " Chacun d’entre nous a connu dans sa jeunesse quelqu’un qui a su comprendre ses aspirations et ses inquiétudes, lui a appris à voir les choses comme elles sont, l’a aidé à trouver sa voie, à devenir un adulte. Pour Mitch Albom, cet homme fut Morrie Schwartz, son professeur d’université.

    Un jour, après l’avoir perdu de vue pendant plus de vingt ans, Mitch apprend que Morrie est atteint d’une maladie mortelle, une sclérose amyotrophique latérale, et qu’il a décidé de transformer sa mort en une dernière leçon de philosophie. Mitch lui rendra visite chaque mardi pendant de longs mois, pour chercher avec lui la réponse à cette question qui nous hante tous : comment vivre ?

    Et la réponse sera simple, lumineuse, profondément humaine, aux antipodes de tous les discours convenus."

     

    Et voici quelques citations:- 

     A propos de la vieillesse: 

    - Plus on veillit, plus on apprend. Si tu restais âgé de vingt-deux ans, tu serais toujours aussi ignorant que tu l'étais alors. Vieillir, ce n'est pas seulement se détériorer, tu sais ! C'est croître. Ce n'est pas seulement aller vers la mort, ce qui peut être perçu comme négatif, c'est également comprendre que l'on va mourir, ce qui est positif car alors on vit mieux.

    - Oui, dis-je, mais si c'est tellement bien de veillir, pourquoi les gens disent-ils toujours : "Oh, si je pouvais retrouver ma jeunesse ! On n'entend jamais les gens dire : "Comme j'aimerais avoir soixante-cinq ans !""

    - Tu sais ce que cela reflète ? Des vies insatisfaites. Des vies mal remplies. Des vies qui n'ont pas trouvé leur sens. Quand on a trouvé un sens à sa vie, on n'a pas envie de revenir en arrière. On veut aller de l'avant. On veut en voir plus, en faire plus. On a hâte d'avoir soixante-cinq ans.

    Ecoute bien. Il faut que tu saches quelque chose. Il faut que tous les jeunes le sachent. Quand on passe son temps à se battre contre la vieillesse, on finit toujours par être malheureux, parce qu'elle arrive de toute façon.

     

    A propos de la mort-

    - Savoir qu'on va mourir et se préparer comme si cela pouvait arriver à tout moment. C'est mieux. Cela permet, en fait, d'être infiniment plus vivant tant qu'on vit.

    - Comment diable peut-on se préparer à mourir ?

    - En faisant comme les bouddhistes. Tous les jours, ils font comme s'ils avaient un petit oiseau sur l'épaule qui demande : Est-ce pour aujourd'hui ? Suis-je prêt ? Est-ce que je fais tout ce qu'il faut pour devenir la personne que je veux être ? Et donc, avons nous percé le secret du bonheur?

    - Je crois bien que oui.

    - Et vous allez me le donner. 

    - Oui. Tu es prêt? 

    -Je suis prêt.

    - Sois satisfait. 

    - C'est tout?

    -Sois reconnaissant. 

    -C'est tout?

    -Pour ce que tu possèdes déjà. Pour l'amour que tu reçois. Et pour ce que Dieu t'adonné. 

    - C'est tout? 

    Il m'a regardé au fond des yeux. Puis il a eu un profond soupir.

    C'est tout.

     

     

    Apprends à mourir, et tu apprendras à vivre.

     
  • Lecture de nuit: retour sur la vie des pauvres en 1970.

    Apprendre à aimer ses insomnies par la lecture!

    Je suis de plus en plus souvent éveillée d'une à trois heures du matin, c'est sans doute cela vieillir! Pas question de prendre des somnifères comme la plupart des gens de ma génération et pourquoi tourner pendant deux heures dans son lit quand on peut passer ce temps utilement.

    Alors j'ai pris l'habitude de relire un livre que j'avais aimé et qui m'avait  interpellée il y a des années. Une de ces dernières nuits, j'ai repris le "journal d'une assistante sociale" écrit par Fanny Deschamps, en 1970. Cette journaliste bien connue, avait voulu , pendant une trimestre,  et pour les besoins d'une enquête, être une de ces assistantes sociales en prise directe avec la misère de cette époque. 

     

    J'ai redécouvert la vie des  familles très nombreuses d'avant la pilule ( de plus, c'était l'époque où un bon Français se devait de repeupler la France! ), l'époque où les femmes sans métier subissaient des maris qui souvent buvaient ( mais  boire était aussi un devoir pour un Français! ), des femmes dont la seule culture était " Nous deux" ou "Confidences" , les romans photos qui finissent toujours bien! …. des femmes qui rêvaient une vie de princesse.


    Et j'ai  retrouvé le rôle du représentant de commerce, prélude à la société de consommation qui déjà connaissait le matraquage pour soutirer l'argent des pauvres. Combien de fois, dans ma vie d'institutrice, ai je discuté de ce problème avec des mères qui achetaient sans réfléchir, toujours dans les familles les plus pauvres. Combien ont payé chaque mois, l'Encyclopédie " Tout l'Univers"  sans ouvrir  aucun des 24 volumes!

     

    Pour illustrer mon propos, j'ai selectionné les citations suivantes:: 

    - les représentants font leur tournée juste après le payeur des allocations familiales et le secteur est peuplée de vieux enfants qui ont envie de tout ce qu'on leur montre.  iIs sont capables de mettre leur nom ou une croix sur n'importe quel bout de papier. ( une assistante a recensé 11 représentants  dans la même journées dans une seule famille.)

    - dans une famille rurale, l'assistante sociale a trouvé une superbe machine à laver. La mère est tout de même un peu déçue de voir que la machine ne marche pas dans une maison sans eau ni électricité… le représentant ne lui avait pas dit.

    - le gaspillage de l'argent familial s'organise facilement dans les quartiers pauvres. Entre les emballages multicolores de la civilisation de consommation, mieux vaut faire circuler des affamés que des gavés. Plus d'une poussette arrive à la caisse plus remplie que le porte-monnaie. Alors Monsieur Supermarché montre son bon cœur… il fait crédit. Il fera aussi crédit pour la seconde poussette et ainsi de suite.

    - la société exige que ses enfants se promènent dans un marché plein de tentation. Les croyez vous capable de répéter comme Sénèque "que de choses dont je n'ai pas envie! ". Non, ils vont avoir une irrépressible envie d'acheter! C'est la même chose pour la drogue et pour l'alcool : puisque certains vendent d'autres doivent en acheter.  Chaque adulte doit se dire clairement que les marchands travaillent  a donner le goût de la drogue, de l'alcool à un nombre  toujours croissant d'adolescents de plus en plus jeunes

    - les anciens ruraux échoué dans les casernes (HLM) et devenus chômeur ou manœuvre se détériorent vite. D'autant plus qu'ils ont perdu leur bout de jardin et que, en boutique, tous les vivres sont trop chers.

    - le monde de demain sera sans doute irrespirable

    -  je me désole en remarquant que les gens s'habituent sans râler à ce que le progrès soit plein de nouveautés inutiles et désagréable, parce que c'est ..."LE PROGRES"!

    Et cette dernière:

     

    - la délinquance explose dès que la société devient follement consommatrice!

     

    J'ai pris beaucoup de plaisir à relire ce témoignage.  En presqu'un demi-siècle, le matraquage publicitaire a grandi d'une manière exponentielle, et les études scientifiques sur notre cerveau ont permis de découvrir les ressorts de la manipulation.  On comprend mieux la folie achèteuse,  le manque de bon sens et de réflexion et le gaspillage de notre  monde actuel. Les enfants de cette époque sont devenus les adultes d'aujourd'hui  et ils n'ont pas vraiment d'autre choix que celui pour lequel  la société les a "formaté" dès la naissance.

    Un proverbe chinois dit d'ailleurs:" Ton fils n'est pas ton fils il est le fils de son temps"