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Notes de lecture - Page 45

  • Ados et porno!

    Dans une des dernières notes, j'avais parlé du choc ressenti lors de la lecture d'un ouvrage de Géraldine Levasseur, journaliste pour Zone Interdite (M6) et  Marie Claire " Ados: la fin de l'innocence" … "enquête sur une sexualité à la dérive" publié  en 2009. Ce livre est  basé sur des témoignages divers: 1.000 adolescents âgés de 12 à 15 ans, des enquêteurs de la Brigade des mineurs, des enseignants, des médecins scolaires, des magistrats, des parents et aussi des actrices de porno.

    "Un enfant de 11 ans sur 2 affirme avoir déjà vu des films pornos, hélas, sans comprendre que c'est du cinéma et que les acteurs sont payés pour une performance. A un âge où ils découvrent la sexualité, ils s'en font une idée complètement faussée et ils pensent  que vivre leur sexualité, c'est çà" !

     

    - Dans un premier temps, Géraldine Levasseur conte l’enfer vécue par une jeune fille, 12 ans, d'un milieu aisé et protégé, qui a été violée chaque jour par plusieurs dizaines de jeunes durant trois mois. . Le récit de son calvaire est insoutenable. Elle subit tout en silence jusqu'au jour où elle se confie enfin. Alors, la machine judiciaire se met en marche. L'auteur  suit toutes les démarches qui vont aboutir  à un procès, puis le procès en lui-même. Et elle apprend que de tels dérapages plus ou moins graves sont enregistrés chaque jour par la brigade des mineurs

    - Une autre partie est consacrée au travail de la Brigade des mineurs. Elle révèle plusieurs entretiens entre la police et des jeunes, agresseurs et victimes. Je suis stupéfaite en découvrant l'image que beaucoup de garçons ont des filles, ( pas seulement les "jeunes des banlieues"): que penser devant un mépris tel qu'il leur donne le droit d'exercer leur virilité où et quand ils en ont envie, sans qu'ils se sentent coupables! 

    - Pour expliquer comment on est en arrivé à la banalisation des comportements sexuels déviants chez nos enfants, pourquoi les parents sont désarmés, et pourquoi les institutions et la société veulent se voiler la face, Géraldine Levasseur a interrogé des ados dans la rue et sur Internet puis des spécialistes en différents domaines. Seuls ou en groupes, les jeunes regardent  des films pornos et certains en deviennent accros sans que la famille soupçonne cette dépendance.

    Comment construire une vie épanouie, après une telle expoérience?  Car cette image fausse  de la sexualité où les actes sont montrés sans amour, ni sentiment est pour eux une réalité. Alors les garçons pensent que les filles ne sont que des objets. Et les filles, pour être aimées de leur petit copain sont capables de subir l'impensable!

    Il est vrai qu'un sexologue réputé a écrit: "Les femmes sont prêtes à tout pour être aimées, même a faire l'amour, les hommes sont prêts à tout pour faire l'amour même à dire qu'ils aiment"

     

    Dans un interview, l'auteur propose qu'une éducation à l'mage soit mise en place puisque la plupart des parents ne jouent pas ce rôle. . Elle n'est pas la seule: Claude Rozier, auteur de “Alice au pays du porno" affirme: "Les enfants ne savent plus où est la norme car personne ne leur explique les choses. Or, devant l’emballement de la technologie, il faut aider les enfants à s’y retrouver car, pour eux, tout est devenu un jeu

    Et Gérard Bonnet, pédopsychiatre décrit le double effet du porno sur les ados:

    - “Le premier effet du porno est de rabaisser la sexualité à un fonctionnement purement mécanique.

    - Le second effet est de fausser les relations avec l’autre."

     

    Il est vrai qu'en ce domaine, le manque de repères et de valeurs conduit à des choses étonnantes. Il y a peu de temps, un article s'intitulait: "la vente de virginité sur Internet commence à devenir un phénomène inquiétant".

    J'ai alors appris qu'une brésilienne a mis sa virginité aux enchères sur Internet, enchères remportées devant 15 personnes par un Japonais pour 600 000€, une jeune Russe, elle, pour beaucoup moins… 3000$ et beaucoup plus étonnant une Mexicaine sur Facebook pour … une place à un  concert de Justin Bieber!

    Ce qui me tranquillise, c'est que beaucoup de jeunes , les filles surtout, sont aussi scandalisés que moi!

    ( Je note les références de ce livre dans "j'ai lu")

  • Sondages

    Sondages! chaque jour, une avalanche de pourcentages est déversée sur nos têtes sur tous les sujets:  dégringolade de nos dirigeants, coude à coude Obama Romney, mariage gay, islam, etc…

    C'est le pain quotidien des éditorialistes, et des commentateurs de la vie politique. 

    Pour qui suit l'actualité, il est facile de constater qu'on fait dire ce qu'on veut à des sondages.

     

    Alain Garrigou et Richard Brousse, de l'Observatoire des sondages viennent de publier un livre " Manuel anti-sondages: la démocratie n'est pas à vendre". Ils affirment qu'une "critique citoyenne des sondages est plus nécessaire que jamais…. La politique est devenue une course de chevaux …. Et, en politique, contrairement à ce qui se passe sur les hippodrommes, les commentateurs aident ou pénalisent considérablement les concurrents. La compétition est-elle alors démocratique ? Est-elle même complétement loyale ?"

    Dans un article du Monde en 1972, Maurice Druon  affirmait déjà que "les sondages étaient une pollution pour la démocratie"

    Or depuis cette date, le poids des sondages dans le fonctionnement de la vie politique, est devenu  considérable : réalisés en permanence, confortés les uns par les autres, ils finissent par à avoir autant  d'existence politique que le vote.

     

    L'opinion publique çà se construit, et après çà se travaille….. grâce aux sondages.

    Car il est plus facile d' asséner une ribambelle de chiffres que les idées ou programme des candidats qui parfois n'en ont pas.

    Le poids des médias, aux ordres des puissances financières, est sans cesse plus important , et les "sondages sont une arme de destruction mentale massive". Ils ont le même rôle que la publicité. De plus, ils sont devenus un marché en pleine expansion. "Fabriquée, transformée en données chiffrées, marchandisée puis manipulée, l'opinion publique est à présent une source de profits"

     

    J'ai trouvé une étude de 1981 où  Daniel Kahneman et Amos Tversky (qui gagneront plus tard le prix Nobel grâce à une partie de leurs résultats), expliquent la façon dont la formulation des choix proposés influe de manière décisive sur les réponses des personnes interrogées. 


    Ils ont présenté à deux groupes d’étudiants la question :

    " Une épidémie menace le pays. Quelle politique vous semble la plus raisonnable ? "

     

    Au premier groupe, on donne le choix suivant :

    - A. Sauver 200 personnes sur 600 de manière certaine.

    - B. Sauver 600 personnes avec une chance sur trois. 

     

    Au second groupe, un autre choix est proposé :

    - C. Laisser mourir 400 personnes.

    - D. Laisser mourir 600 personnes avec deux chances sur trois. »

     

    Quel que soit le choix A, B, C ou D, le résultat  mathématique est rigoureusement la même. Par ailleurs, les deux alternatives proposées, au premier comme au second groupe, sont identiques.

    Seule la formulation change. 

    Pourtant, les réponses sont très différentes dans les deux groupes.Dans le premier groupe, les participants prennent une attitude d’aversion au risque et optent majoritairement pour le choix A. Dans le second, ils ne veulent pas assumer la mort des 400 personnes et se portent sur le choix D!

     

    Je réponds volontiers à des sondages, mais refuse souvent une question qui appelle une réponse obligée. De même, je constate que les sondages papier en cochant une  alternative sur 3 ou 4,  est aussi un leurre car souvent on m'enferme dans un choix qui n'est pas le mien!


    Alors, il, semble bien que les sondages produisent des comportements plus encore qu'ils n'en décrivent et qu'ils ne sont pas un savoir, mais un pouvoir. 

  • L'Info critiquée par ... les journalistes

    Voici quelques phrases de journalistes, glanées dans la presse les semaines passées.

    "On est vraiment cons : dès qu'il y a un truc qui buzze un peu, on se jette dessus…" ;  

    "Ça va faire un sujet, çà va plaire au lecteur",

    " On subit tous la pression de nos rédactions, on sait ce qu'ils veulent." 

    "On sait déjà ce qu'on va dire à l'avance."

    Je les ai recherchées ce matin après avoir entendu plus de 10 fois ce matin la dégringolade Hollande /Ayrault dans les sondages.

     

    Le but, c'est vendre…. de l'événement, pas des idées et de l'analyse.  Pour vendre de l'événement,  il faut qu'il soit estampillé "sans précédent", "jamais vu", donc oublier le passé, la mémoire . 

    Jacques Chirac, lors de son premier mandat, s'est  mis à dos en un mois seulement la France, mais la planète entière…. oublié!

    Nicolas Sarkozy, a mis à peine une semaine pour choquer avec le Fouquet's et le yacht de Bolloré … oublié!

    Un événement est vendeur quand il constitue un record, opportunément alimentée par les sondages. 

    On pourrait dire: " Aucun gouvernement fraîchement élu n'a connu d'état de grâce en France depuis au moins vingt-cinq ans". Mais personne ne le dira!

     

    On veut nous faire croire que, la vie politique française, c'est  Hollande-Trierweiler, ou Hollande et les femmes. Mais, comme dit un autre journaliste "Si on faisait la "Une"  sur l'  Analyse détaillée de la loi de financement de la Sécurité Sociale, qui nous  lirait? Pourtant çà a beaucoup plus d’importance pour notre avenir que telle ou telle phrase mal tournée lancée à chaud. Mais on vend tellement plus en titrant sur l'islam". Et il conclut: " N’avons-nous pas la presse que nous méritons!"

    Superficiel,  accessoire et court, tel doit être l'article de presse, l'analyse, la vérité n'intéressent pas grand monde.  5000 signes, des  approximations accrocheuses voilà ce qui est demandé au journalistes et alors joue le réflexe conditionné du lecteur jamais sa réflexion.

    Le goût du spectaculaire, l'obligation de travailler dans l’urgence et le manque de moyens des journalisme, expliquent  la médiocrité de l'info actuelle. 

     

    Par des recherches aux sources de tous les courants de pensée et avec une forte dose d'esprit critique seuls les esprits les plus éclairés et les plus vigilants auront une chance. Les autres ne seront que des cerveaux disponibles sur lequel "la communication déverse ses messages toxiques." 

    "C'est le cri unique qui s'élève du troupeau des médias, cheminant bien en rang sur le même sentier, obéissant à l'instinct grégaire. Le football, les frasques du gouvernement, la rigueur, la politique internationale : sur n'importe quel sujet, les médias entonnent le même air, dans un unisson parfait"

     

    Difficile de faire une note plus critique envers l'information à notre époque et pourtant ce ne sont que citations et idées exprimées dans des articles de journalistes ordinaires.