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Notes de lecture - Page 41

  • Les femmes dans le monde .... vues par Sylvain Tesson

    J'ai apprécié que ce soit un homme qui dénonce avec une telle violence  le sort des femmes dans le monde. Sylvain Tesson a trouvé des mots durs  et percutants pour qualifier cette oppression!


    « Je suis sorti des chemins humanistes à la faveur de rencontres qui me dessillèrent les yeux et même désoperculèrent les oreilles. Je partais admirer le spectacle du monde et le rideau se leva sur l’universelle oppression de la moitié de l’humanité par l’autre… Je redeviendrais humaniste lorsque cessera la suprématie du mâle ».

    Le « wanderer » ( c’est ainsi qu’il se nomme)  « souffre a chaque instant  de se heurter à la toute-puissance de la testerone. Il semble que l’humanité a érigé en divinité le mauvais chromosome. Il entend des cris de joie dans les maisons  berbères saluant la naissance d’un garçon et des lamentations si c’est une fille. Il a traversé des villages de Chine ou les mères se pendent  si elle enfantent une fille. Il a vu en Inde ou il manque 50 millions de femmes, le visage des victimes qu’on a tenté de brûler"…. 

    .... "Dans les champs tropicaux qui a traversés, il n’a souvent vu que la silhouette des femmes affairées aux moissons pendant que les hommes s’adonnait à cette occupations qui tient en haleine chaque jour des milliards d’entre eux : suivre l’ombre d’un arbre au fur et à mesure que le soleil se déplace dans le ciel. Dans des pays de sable de soleil il y a partagé des dîners à la table du maître de maison pendant que la mère de famille se nourrissait par terre de ce qu’on lui laissait. Il a rencontré des familles composées de petits garçons gras comme des poussahs entourés de fillettes aux côtes saillantes"…..

    ...."Et c’est ainsi que malgré lui il a perdu son humanisme. Il ne comprend pas pourquoi l’humanité se rend coupable d’un « gynocide » permanent et ne voit pas pourquoi il lui faudrait aimer et respecter cette humanité là!

    Il a été conforté de découvrir un jour que Jack London pensait que « l’homme se distinguait des autres animaux surtout en ceci : il est le seul qui maltraite sa femelle, méfait dont ni les loups, ni les lâches coyottes ne se rendent coupables, ni même le chien dégénéré par la domestication » ( les vagabonds du rail)

    L’homme a été un jour en mesure de tenir un gourdin d’une main et une chevelure de l’autre. Depuis lors, la moitié des membres de la race humaine opprime l’autre 

     Elle est lourde à porter, pour le Wanderer, cette découverte là. Il s’en serait bien passé! » 

     Voilà une citation que je publie avec plaisir sur ce blog!

     
  • Mes oreilles, mon nez,mon temps: cibles du Neuromarketing

    Je suis abonnée à la revue  «  Terrra Eco » version net  et j’ai beaucoup apprécié, le mois dernier, l’article « mes oreilles, mon nez, mon temps: nouvelle cible de la pub »

    En 2010 lors de la diffusion sur Arte du documentaire de Laurence Serfaty, «  Neuromarketing, des citoyens sous influence? » j’ai découvert ce terme et cherché à savoir ce qu’il cachait.                                                                     C'est la fameuse phrase de Patrick Le Lay, directeur de TF1« ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible » qui a donné à Laurence Serfaty l’envie de découvrir le rôle des neurosciences dans le marketing et la communication.

    Influencer , manipuler  les consommateurs, les lecteurs , les électeurs est le but de tous ceux qui ont quelque chose «  à vendre ». La crise de 1929 et le besoin de vendre à tout prix pour relancer l’économie ont permis l’envol de cette « science » et l’ont rendue offensive.

    Les progrès dans le domaine des neurosciences:  utilisation d'outils de mesure de l'activité cérébrale (électroencéphalogramme, IRM)  ou de l'activité physiologique ( réaction de la peau, des yeux), l’engouement d’industriels-annonceurs pour ce nouveau domaine du marketing, la multiplication des sociétés de neuromarketing, sont devenus tels  qu’on peut appeler tous ces acteurs des  « manipulateurs du subconscient ».Depuis l’an 2000, cette technique avance a pas de géant. L’objectif recherché est évidemment d'augmenter la consommation en ne considérant toutefois plus la capacité de jugement du citoyen, mais sa réceptivité à un stimulus, lui retirant ainsi la rationalisation  de ses besoins.

     Les grands groupes marchands, politiques, médiatiques et intellectuels misent sur le contrôle des masses populaires et la rentabilisation de celles-ci, et un outil de choix leur est proposé par la science de l'imagerie Chaque année, des milliards d'euros, de dollars ou de yens sont dépensés pour tenter de nous persuader d'acheter tel ou tel produit  ou de faire tel ou tel choix

    Le matraquage de la peur (terrorisme, insécurité, faits divers) organisé par les médias s’inscrit dans la même ligne de manipulation, il n’est fait que pour souhaiter plus de sécurité et de surveillance de la part du peuple, d’où perte de « liberté « de ce même peuple.

     Revenons en a l’article de Terra Eco. En voici des extraits:

    Par jour, chaque Français  reçoit probablement 150 et 350 pubs et pas moins de 15 000 « stimuli commerciaux » si l’on prend en compte les logos cousus sur les vêtements ou placés subtilement dans les films et séries

    Dans les métros, gares et centres commerciaux français, quelque 2500 panneaux digitaux ont fleuri ces trois dernières années. « La lumière attire l’œil et le mouvement fait appel à notre instinct de survie, on ne peut pas ne pas regarder. »

    Le marketing sensoriel se passera de votre regard. Sur votre parcours le doux fumet des petits pains prend le relais. Des diffuseurs d’odeurs ? De plus en plus d’enseignes utilisent des dispositifs olfactifs, qui diffusent aussi bien l’odeur du  odeur de pain que celui d’un gel douche .On appelle cela la signature olfactive. Là encore, « le marché est en plein essor, pour aider les marques à créer leur identité » . On conseille, pendant la période des fêtes, de "faire flotter flotter des odeurs de chocolat sur les îlots promotionnels…  car  le souvenir, l’émotion influe sur la prise de décision »,

    Faire perdre la notion du temps par la musique est aussi une  règle de base ? « Passer une musique calme dans un magasin vide, entraînante quand il est bondé »,Le samedi après-midi, un tempo rapide et volume élevé donnent une sensation de frénésie

    Au restaurant. « Plus le tempo est rapide plus on mange vite, plus on boit vite, plus on part vite », et le restaurateur, dresse plus de couverts.

    Une dernière trouvaille testée aux Pays-Bas , n’est pas encore arrivée en France: le livreur « diffuseur de jingle ». Pizza Hunt sous prétexte de limiter les risque d’accidents, son scooter électrique étant jugé trop silencieux, martèle en «  bruit de moteur » le nom de l’enseigne.

    Toujours le but de  mémorisation sans conscience de mémoriser .

     Un médecin précise :« Le neuromarketing, au sens de voir en temps réel ce qui se passe dans le cerveau, en est à ses balbutiements. Dans le cerveau on identifie les zones actives de manière trop imprécise pour pouvoir penser à des applications. »

     

    Mais ne désespérons pas, la science avance a grand pas , pour le meilleur et pour le pire et bientôt nous serons, comme le craignait Saint Exupéry de parfaits robots si nous n’y prenons garde!

    « Un monde de robots, dominés par des robots et où chaque homme est devenu un robot! »

  • "Le droit de penser" ... quelques réflexions!

    Les derniers chapitres du livre de Catherine Quillé traitent du système scolaire. Il y a tant à dire!

    Je la rejoins tout a fait quand elle écrit: « Dans le système scolaire les apprentissages font  l’objet d’une propression et d’une évaluation;  les évaluations ne peuvent pas rendre compte du niveau global d’un enfant. Elles se résument  à quantifier sa capacité à ingurgiter et mémoriser des connaissances mais ne permettront en rien de résoudre ses lacunes ».

    Comme moi, elle pense que : Evaluation = compétition et jugement, ce qui entraine pour beaucoup dévalorisation et résignation. Combien d’échecs scolaires a-t-on « fabriqués » de cette manière? Il faut si peu de choses pour cela.

    Dans les années 60, j'avais une classe à 4 cours ( 4 ans à 8 ans). Dans notre école de village à 2 classes, nous organisions  une fête de prix qui drainait toute la population des environs. Dans un souci d'équité, bien avant la « révolution » de 1968,  nous avions supprimé les piles de livres que recevait le prix d'excellence, et institué pour chaque élève du même cours un livre de la même collection  qu’il allait présenter à un conseiller municipal. 

    Cette année là, un de mes "grands" d'une dizaine d'années qui avait eu du mal à apprendre à lire en 2 ans  et naviguait du CP au CE2 suivant les matières ( bien pratiques ces classes multiples pour les rattrapages sans redoublement) était venu me faire une drôle de requête.

    " Dites, Madame, je ne voudrais pas montrer mon prix à un conseiller"

    J'interroge et il m'explique 

    " J’ai honte quand il voit les prix que j'ai eu"

    Etonnement pour moi car tous ont sur la feuille incluse à le première page du livre "Prix de ….. et de ….". Même le dernier a 2 prix!

    Nouvelle explication et j'entends

    " Quand il lit travaux manuels, gymnastique, ou bonne camaraderie, bonne volonté, j'ai honte"

     Voilà, ce qui était une humiliation pour lui, c’était  la « reconnaissance sociale »  de la matière! car le monde lui avait déjà inculqué qu’il y a une différence entre  matières nobles et autres!

     

    Et moi qui croyait mettre ne valeur ce que chacun de mes élèves avait de bon! Quelle leçon!

    Quant à Michel, petit garçon sensible, issu d'une famille nombreuse très pauvre, doué d'un réel talent d'organisateur pendant les récréations, travailleur et attentif, muni d'une solide intelligence manuelle, (capable, avec ses mains, de tout faire à partir de rien) mais, hélas,  pas intéressé par que le monde jugeait comme essentiel …  Michel souffrait et se sentait humilié de ne pas voir  "mathématiques ou français" dans l'énoncé de ses prix.

    Je n'ai jamais oublié et j'ai toujours valorisé ceux qui étaient en difficulté en essayant de ne jamais les humilier.

     J’apprécie l’analyse de notre système scolaire, faite par Catherine. Je la trouve très juste et les solutions qu’elle propose sont très appropriées, mais qui l’écoutera?