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Notes de lecture - Page 39

  • Réalité d'aujourd'hui imaginée par Aldous Huxley dans " Le meilleur des monde"

    On m'a envoyé par mail cet extrait du "Meilleur des mondes", écrit en 1932, l'année de ma naissance. J'avais lu ce livre, il y a fort longtemps!.

    Dans ce roman de science fiction, l’écrivain britannique Aldous Huxley imaginait une société qui utiliserait la génétique et le clonage pour le conditionnement et le contrôle des individus. Ce serait la dictature parfaite: une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves "auraient l'amour de leur servitude"... Comme St Ex qui, à la fin de la guerre, pronostiquait l'arrivée "d'un monde de robots, dominés par des robots", Aldous Huxley etait un visionnaire! Je me contente de transmettre cet extrait et je n'ajouterai aucun commentaire!

    "Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir. »

  • Parité et place de la femme dans la société

    2014 sera l’année des élections municipales. Un texte de loi indique «Pour les communes de + de 1000h,  la liste des candidats à l’élection municipale doit être composée alternativement d’un candidat de chaque sexe ». La parité codifiée, que faut-il en penser?

     

    La constitution des listes risque de ne pas être facile. La femme hésite à s’engager dans la vie politique et celles qui veulent travailler pour la collectivité préfèrent  se mettre en avant dans la vie associative. 

    C’est en réfléchissant à cette parité imposée que j’ai eu envie de relire un livre découvert il y a déjà de nombreuses années. « Deux femmes au royaume des hommes, » de Roselyne Bachelot et Geneviève Fraisse. Paru en 1999, il est toujours d’actualité et j’ai pris beaucoup de plaisir à le relire. Ghislaine Ottenheimer, rédacteur en chef du Figaro Magazine a recueilli les propos de ces 2 femmes féministes, engagées et hors normes. Elle écrit:  

    « Entre elles, le débat n’a jamais été frontal. Au contraire. Elles se sont révélées souvent complices. Sans doute par ce que toutes les deux ont dû faire face a ce monde très fermé du savoir et du pouvoir où les hommes font la loi est où les femmes ne sont finalement admises qu’à la marge. Elles ont raconté avec beaucoup d’humour et pas mal d’impertinence l’envers du décor et ont été sans pitié pour cet univers de mâle ou les jeux du pouvoir  et l’apparence l’emportent souvent sur la réflexion et la conviction. Mais elles n’ont pas épargné les femmes. Tout au long du livre elle sont manifesté une grande connivence entremêlant leurs expériences et leurs réflexions personnelles pour mieux convaincre de la justesse de leur combat pour les femmes ».

    L’une est de gauche …  l’autre de droite, Geneviève est intellectuelle, fille d’intellectuels et vit à Paris, Roselyne,  d’un milieu plus modeste est angevine et a été député.  Pourtant elles sont d’accord presque sur tout:   la famille, le travail des femmes, la parité, la violence, etc… 

    Elle se demandent pourquoi elles sont  si peu nombreuses au sommet de la hiérarchie, alors que 60% d’entre elles font des études supérieures? Pourquoi et comment elles ont été systématiquement exclues de la sphère publique. Car, affirment elles en choeur pour réussir, être une femme est toujours un handicap. Et elles dénoncent,  exemples à l’appui, le machisme de l’homme.

    « Nous avons des divergences sur tel ou tel point, mais notre analyse globale sur la condition féminine est identique.  Geneviève et moi constatons que les femmes souffrent de profondes inégalités dans le monde du travail. Il existe dans les milieux politiques et professionnels une véritable fracture sociale, et celle de demain risque fort d'être entre les hommes et les femmes. Il est temps que les législateurs prennent en considération la différence des sexes dans les problèmes d'emploi et d'exclusion…. Le sous-emploi, les bas salaires, le temps partiel se conjuguent souvent  au féminin". 

    …. En Union européenne, le taux de personnes ayant un niveau d’études supérieures est plus élevée pour les femmes, mais aussi le taux de pauvreté et de chômage. Quant à l’écart salarial il atteint 17 % en moyenne en faveur des hommes  et le taux de participation au marché du travail atteint lui 15% de plus pour les hommes (sources Eurostat 2011)

    La conclusion du livre est la suivante: « Le constat montre que le combat des femmes pour les femmes est plus actuel que jamais ».

     
  • Lu sur Rue 89: « Musulmans interdits de souhaiter joyeux Noel ? C’est quoi ce bordel ? »

    C’est curieux comme, en ces temps de Noël, une polémique est née au sujet des musulmans qui ne devraient ni parler de Noël, ni dire «  Joyeux Noël ». Cette attitude me semble si loin de tout ce que j'ai vécu jusqu'ici et si différente de celle de mes amis musulmans!  Or, j’ai trouvé sur Rue 89 hier,  un  témoignage qui va exactement dans le sens de mes réflexions. Son titre: 

    « Musulmans interdits de souhaiter joyeux Noel ? C’est quoi ce bordel ? »

    Les parents de cet homme, pratiquants, invitaient  le 24 décembre car disait-il « En Tunisie, nos voisins chrétiens, juifs et même ceux qui ne croyaient en rien du tout, faisaient la fête avec nous à l’Aïd. Tout ce qui peut réunir les gens et leur apprendre à mieux se connaître est bon à prendre. »

    Mes amis Africains m’envoient  des voeux de Noël, et moi je leur souhaite de bonnes fêtes de l’Aïd. Cela m’a toujours semblé le bon sens, la tolérance et ce « respect de l’autre qui est le fondement de toute civilisation! » ( réflexion faite il y a une dizaine d’années par un de mes amis Mauritanien)

     

    Dans un article qui évoque l’affrontement entre minorité catholique et majorité musulmane, en Indonésie,  j’ai trouvé la phrase suivante:

    « Personne, qu’il appartienne au groupe majoritaire ou à une minorité, ne peut s’arroger le droit de manipuler les faits pour défendre les intérêts propres à sa communauté aux dépens de ceux des autres communautés. Dans le cas contraire, le situation deviendra de plus en plus mauvaise et nous amènera à creuser notre propre tombe. »

    Malgré les discussions des « savants », rien ne permet d’affirmer  qu’il est interdit à un musulman de dire: « joyeux Noël » !

    Cette année encore, nous avons pris le repas de Noël avec un de mes proches, musulman, qui sait combien toute la famille respecte sa foi. Et autre exemple personnel, une de mes amies, âgée, seule et pas en très bonne santé, a eu a surprise, il y a plusieurs années d’être invitée par un couple de jeunes voisins marocains le jour de Noël. Elle s’étonna, sachant que Noël n’existait pas dans leur religion, et la réponse vaut d’être cité : « Dans notre religion, on est attentif aux autres, et on ne voulait pas vous laisser seule en ce jour qui est une fête pour vous ». Et cette année encore, elle a été invitée.

    Ces réflexions me ramènent au livre «  les routes de la foi » … Pour Jamel voyager, c’est regarder sans juger, c’est respecter les gens et leur mode de vie. Plus que l’aspect religieux, ce sont  les réalités culturelles de notre monde qu’il découvre. Et il écrit: «  La question de l’existence de Dieu ne se pose plus. A présent, ma véritable quête, c’est la Vie! »

    Dans un interview donné à son retour, il a dit: « Je suis toujours étonné par le décalage entre ce que ce que je vois dans les médias et la réalité des gens sur place. Les gens me reçoivent souvent on au nom  des lois de l’hospitalité de leur religion »… «  Bien que je ne sois pas croyant au sens strict du terme, je crois en l’amour que j’ai discerné dans toutes les religions. À ce titre là je pense qu’on peut dire que je suis catholique, musulman, juif, bouddhiste etc. »

    Après des rencontres dans un certain nombre de pays et de fortes attaches africaines, je crois à la Vérité de cette dernière phrase!