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Il était un blog - Page 44

  • Des jugements différents sur l'islamisme et nous. (4)

    Et voici la citation de l’extrait d’un article de Libération qui résume bien la situation. Je pense, comme le journaliste,  qu'on ne tient pas à nous faire connaître la stratégie de Daech.  Car il il n'est pas difficile de trouver des sites pour se renseigner et je l'ai fait car ce n’est qu’en s’informant à la source qu’on peut comprendre.

    Le jour où j’ai lu que l’EI recrutait plus de psychologues et d’ informaticiens que d’artificiers, j’ai pense que nos matamores  "majorité/opposition/extrème droite"  ne parlant que d’intensifier les frappes, de répondre à attentats par avions, soldats et  réserves , étaient totalement «  à côté de la plaque ».

    Voici ce qu'écrit le journaliste de Libé:
    « La stratégie de Daech n’est ni secrète ni même cachée. Dès le début des années 2000, des théoriciens du jihad l’ont formalisée et publiée sur Internet. Leurs textes ont été repris et adaptés dans les publications que l’EI diffuse depuis 2014. L’objectif est de faire imploser ce que Daech décrit comme «la zone grise», celle où «infidèles» et musulmans vivent ensemble sans chercher à s’anéantir.
    Dans le monde rêvé de l’EI, il n’y a que deux camps : les mécréants et les musulmans. Les deux devront s’affronter jusqu’à la victoire finale des seconds.

    «Oussama ben Laden avait raison quand il a dit : "Le monde actuel est divisé en deux camps." Bush a dit la vérité quand il a déclaré : "Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes."

    "Cela signifie que vous êtes soit un croisé, soit avec l’islam», peut-on lire dans l’édition de février 2015 de Dabiq, un magazine de propagande de l’EI.

    C’est pourquoi l'EI privilégie les actions de petites cellules disséminées dans les pays occidentaux. A force de frapper, elles épuisent les populations visées, qui finissent par se révolter. Contre leur Etat, impuissant à les protéger, mais surtout contre les musulmans. Ceux-ci réagissent à leur tour, entraînant le pays dans la guerre civile.Les dirigeants de l’EI le savent, le califat est voué à disparaître. Mais les attentats continueront. »

    "Quand je vois des "instables" en mal de reconnaissance frapper avec un camion, un couteau ou n'importe quoi, n'importe quel innocent, je pense que Daech doit jubiler car il est en train d'atteindre son but! Mais la majorité des Francais attendent qu'à une violence aveugle, horrible, impardonnable,  réponde la violence, même si elle est inappropriée.  Et, comme le journaliste de Libé, je pense qu'on n'obtient jamais une victoire de cette façon.

  • Des jugements différents sur l'islamisme. (3)

    On oublie de parler de notre rôle dans cette région et à ceux qui évoquent notre attitude pas très reluisante, on objecte que " cela n'a rien a voir"! .... Voire,  si j'ose dire!

    C'est dans la bouche du Général Pinatel, que j'ai trouvé cette analyse, assez dure pour les politique français, européens, américains de tous bords Ce général, lui aussi docteur science politique actuellement consultant en géostratégie, estime que la situation actuelle résulte de la déstabilisation de toute une région. Et il écrit;

    « Erreur stratégique des dirigeants européens et américains avec l’attaque de l’Irak, de la Syrie, de la Lybie. Déstabilisation du régime laïc d'Assad en Syrie, qui n'est certes pas le meilleur des chefs d'Etats, mais qui luttait comme le faisaient Saddam Hussein et Kadhafi en leur temps contre ce fondamentalisme islamique et le terrorisme qu'il inspirait. Croire qu'au Moyen-Orient, où se joue depuis trois siècles une lutte religieuse sans merci entre les différents courants de l'Islam, on pourrait remplacer les dictatures par des démocraties est une méconnaissance totale ou une arrogance immense.
    La fin du califat par la prise de Mossoul se fera au mieux en 2017, mais la prédication wahhabite ne s'arrêtera pas pour autant et trouvera toujours dans nos sociétés occidentales, où la perte de valeurs et de repères est immense, des jeunes pour se convertir et vouloir mourir en martyr.


    Le problème de nos sociétés occidentales est d'avoir oublié d'où elles venaient et croire que la laïcité et la démocratie étaient de nature à éradiquer l'extrémisme religieux. Mais cela ne serait possible que si nos sociétés et nos dirigeants étaient vertueux »

    J'ai été heureuse de lire ce texte car çà me semblait clair depuis longtemps. J'étais en Libye en aout 2005, sous le régime de Khadafi, je faisais partie du premier charter touristique dans ce pays, sous l'égide de Point Afrique. J'avais écrit ma pensée en 2 notes publiée sous le titre Libye le 16/08/2011 et A propos de la Libye le 1/11/2011. Et lorsque je regarde mon film, les larmes me viennent aux yeux: un pays où nous avions été si bien accueillis et nous nous sentions si bien!

    On peut les relire en cliquant sur le titre.

  • Des jugements différents sur l'islamisme. (2)

    C’est à Raphaël Liogier que que je donnerai maintenant la parole. Philosophe et sociologue, lui aussi docteur en sociologie et science politique, il est spécialiste des religions.

    Il distingue 2 sortes d’islamisme, donc d’islamistes:
    ""- D’un côté, un nouveau fondamentalisme, avec des gens qui refusent notre civilisation, se mettent en retrait, et qui sont communautaristes. Ils s'habillent avec de longues tuniques ou un voile intégral pour les femmes. Ils croient que leur foi leur impose de supprimer les mécréants.
    - Et puis, il y’a ceux qu’il appelle les nouveaux "ninjas de l'islam". Des individus avec de moins en moins de rapport à l'islam, mais auxquels le marketing génial de Daech fournit l'opportunité d'exister en grand. Ce sont ces individus qui sont la cible du recrutement de Daech et de sa nouvelle manière d'envisager le terrorisme.
    Qui sont-ils? surtout des criminels de droit commun, des caïds ratés, fragiles psychologiquement. A Nice, on a encore un individu frustré, obsédé par la musculation, amateur d'alcool, de femmes. Tous adhèrent à cette grande utopie, mise en image par Daech, du type qui est un raté et qui peut devenir d'un seul coup un super-héros. Daech n’a même plus besoin de mettre en place des projets d'attentat, cela se fait sans eux. Et on le comprend dans la revendication tardive des attentats.


    Alors qu’il perd pied dans les combat, l’EI devient une sorte de cyber-califat. Il gagne dans les consciences grâce à l'angoisse qu'il réussit à nourrir dans l'espace public en France. Le capital exploitable de Daech, c'est la dissension civile, le racisme, la suspicion de tous contre tous. J'en tiens pour preuve certains débats, comme sur l'interdiction de l'arabe dans les mosquées, alors qu'il n'y a pas un jihadiste qui parle l'arabe classique, ou la polémique sur la «  mode islamique » alors que cette mode est justement critiquée par les fondamentalistes.


    On s'est complètement gourés. Notre véritable ennemi, ce n'est pas l'islamisme. Il faut se demander pourquoi il y a ces jeunes qui adhérent à cette idéologie sans être en lien avec l'Islam. On arrive à une situation où vous pouvez mettre 10 000, 20 000 policiers en plus... vous n'empêcherez pas quelqu'un de pousser quatre personnes sous le métro dans un moment de délire motivé par l'idéologie jihadiste.


    Il faut arrêter les fumisteries, cette histoire de radicalisation, ce processus qui regarde spécifiquement l'islam. Il faut mettre en place un grand observatoire national voir européen des identités, avec psychiatres, sociologues, islamologues, spécialiste d'internet... pour essayer de comprendre ce qui se passe.""

    J'adhère totalement a cette dernière phrase, chaque jour, en lisant les réactions officielles, j'ai envie de proposer à nos dirigeants une année d'études en psychologie ou, et c'est aussi formateur, une année dans un Cours Préparatoire comme je l'ai fait toute ma vie d'institutrice pour enfin comprendre quelque chose à l'être humain.