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Il était un blog - Page 45

  • Des jugements différents sur l'islamisme (1)

    Il y a longtemps que j'ai fait mienne cette pensée de Spinoza " Ne pas se moquer, ne pas déplorer, ne pas haïr, mais comprendre". Il semble que dans le monde actuel, c'est au contraire " condamner et hair sans comprendre" puisque, dans les médias les plus écoutés, on n'a droit qu’a une seule présentation  des évènements et de leurs implications. Et surtout lorsqu'il s'agit d'islamisme. Pourtant, on a la chance en ce XXIème siècle,  quand on "fouine" sur Internet de découvrir une autre analyse. C'est ce que j'ai fait et j'ai choisi 5  extraits d'articles ou d'interview de personnalités qui ont gardé la faculté de réflexion.Il y en aura un par jour sur ce blog.

    C’est par les extraits d’un interview de Gilles Kepel, paru dans Challenges que je commencerai la présentation des avis qui divergent de ce que nous donne à entendre la «  grand-messe » des médias.
    Qui est Gilles kepel? Diplômé d’arabe et de philosophie, docteur en sociologie et en sciences politique, c’est un spécialiste de l’Islam politique. Il est correspondant régulier au Monde, au New York Times, a des journaux espagnols italiens et à plusieurs médias arabes.

      Le titre de l’article: «  Notre classe politicienne est nulle". Le jugement est terrible. Surtout quand il est prononcé, par une autorité reconnue comme le spécialiste du djihadisme Gilles Kepel. Et il continue: « Débat minable, pas du tout à la hauteur du défi. Notre classe politicienne est nulle face à cela, elle donne le sentiment de courir derrière l'événement, d'être intéressée surtout par ses chamaillerie ». Elle ne comprend pas l’ennemi dont le fonctionnement est pourtant transparent: "le logiciel de ce terrorisme-là n'a toujours pas été compris par le pouvoir politique, quel qu'il soit (...) On est dans une autre dimension »

    D’autre part, elle ne discerne pas l’objectif, présent pourtant en toutes lettres dans les textes mis en ligne depuis 2005 par ce djihadisme de troisième génération: « il faut épuiser les forces de l'ordre et il faut faire en sorte que la société, qui est totalement déboussolée, se prépare à une logique de guerre civile entre enclaves de confessions différentes …. Le problème français? Déni de l’histoire. Refus de la réalité. Fuite. Dérobade à droite ou à gauche, à l’extrême droite et à l’extrême gauche. Combien d’autruches béates, la tête enfouie dans les caves de la Ligne Maginot avec des idéalités infantiles? »

    Pour les dirigeants le premier devoir, c’est la franchise. « Informer le pays, le renseigner, ne pas ruser, ne pas dissimuler ni la vérité ni les difficultés ; ne pas éluder ou ajourner les problèmes, car dans ce cas, ils s’aggravent ; les prendre de face et les exposer loyalement au pays, pour que le pays comprenne l’action du gouvernement ». (Paru dans Challenges).

  • Histoires de Religions!

    Qui a écrit «  Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas »? On attribue cette phrase à André Malraux, il l’aurait employée cours des années 50.
    Vérité ou non, la religion occupe le devant de la scène en ce début de siècle. Pourquoi est-il si difficile d’aborder sereinement ce sujet aujourd’hui? C’est au point de vue historique que j’ai préparé cette note, et pourtant, je l’ai lue, relue et transformée depuis une semaine sans oser la publier!


    L’homme s’est toujours battu contre ses semblables, comme le font les animaux, pour de la nourriture ou un territoire mais la spiritualité d’où découlent les réligions l’a amené à décréter au cours des âges, que celui qui ne pensait pas comme lui, qui ne croyait pas comme lui , méritait un châtiment et souvent la mort. Et les 3 religions du Livre, qui ont le même Dieu, les mêmes saints et prophètes se sont particulièrement illustrées dans ce genre de combat en l’appelant  le « Bien contre le mal », ou le «  Dogme contre l’Hérésie ».


    Aujourd’hui, au problème religieux, se mêle un problème identitaire car, en cette période de mondialisation, où on a tendance à se replier sur soi-même pour retrouver ses racines. Pour ne rien arranger, la religion est totalement instrumentalisée à des fins politiques ce qui exclut la sincérité et …la sérénité.

    Etudier les religions, c’est découvrir aux XIème et XIIème siècle les Cathares auxquels il faut adjoindre les Vaudois, des hérétiques qui refusent certains rites catholiques et qu’avec la Croisade des Albigeois, suivie de l’Inquisition, on s’est efforcé de faire disparaitre. Qui connait le massacre de Béziers en 1209, où plus de 20 000 habitants furent massacrés?
    Une autre hérésie fut le protestantisme et tout le monde a appris le Massacre de la St Barthélémy et sa date, 24 aout 1572. Ce fut d’abord un massacre des chefs protestants puis la violence dégénérant, le massacre généralisé des protestants de tous âges, sexe ou rang social . La tuerie dura plusieurs jours, avec des atrocités: 3000 morts à Paris, 10000 en province. Ce qu’on sait moins, c’est que le pape Grégoire XIII fit chanter un Te Deum, graver une médaille et peindre des fresques montrant les rues jonchées de cadavres.


    Massacres au nom de la Religion! un peu plus tard, ce fut au nom de la Raison. Après la Révolution qui avait fait tant de victimes, la jeune République s’est rendue coupable de tous les excès durant la Guerre de Vendée. J’ai redit bien des fois mon attachement à cette terre et je possède le livre écrit par un ami de ma mère, André Retail «Instituteur en pays de chouannerie » . On ne peut taxer cet homme de partialité car ce vrai laïque ( au sens noble du terme: accueillant toutes les croyances) cite les écrits des responsables.
    Cotés Vendéens: A Machecoul, 500 Républicains massacrés « liés les uns aux autres, à genoux devant la fosse qui devait les ensevelir ! Le président du District fut égorgé après avoir eu les poings sciés! »
    Côté Républicains, après la défaite de Savenay, plus de 6000 massacrés. «  Il n'y a plus de Vendée, elle est morte sous notre sabre libre, avec femmes et enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et les bois de Savenay. J'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux et massacré les femmes. Je n'ai aucun prisonnier à me reprocher"
    Quant aux prisonniers qui croupissaient dans les prisons de Nantes, 10 000 furent noyés la semaine de Noël 1793, emmenés en bateau au milieu de la Loire et jetés par dessus bord.
    La consigne était «  tout brûler villages, métairies, cultures, bois, landes et genêts et passer par les armes tout être vivant! » C’est ce qui fut fait aux Lucs les Boulogne où , après avoir incendié le village 600 personnes dont 110 enfants de moins de 8 ans furent massacrés.


    Et André Retail écrit «  Lorsque le passé a la violence inhumaine des Guerres de Vendée, il se prolonge durablement dans la vie des générations » et « Comment comprendre la vie en Vendée, le conservatisme politique, les mentalités, le problème scolaire, la vie privée et la vie sociale si on ignore les évènements de la Guerre de Vendée? » ( c’était écrit dans les années 50)


    Les tensions avec les protestants ont disparues, je croyais les relations apaisées avec le judaïsme. Je voyais un début de compréhension et des tentatives réussies de dialogue avec l’islam et, en ce début de siècle, non seulement il y a l’islamisme (qui n’a rien à voir avec l’immense masse des musulmans) mais on observe un raidissement des croyants vis a vis de leurs «frères » des 3 religions du Livre.

    On en reparlera dans une prochaine note.

     

  • La colonisation, vue par une petite fille, née en 1932


    Avant de commencer à parler d'actualité, je voudrais évoquer le rôle de notre pays dans ce qu'on appelait la France d'Outre Mer. J'étais bien jeune mais, fille unique habituée à être mêlée aux conversations des adultes, je garde beaucoup de souvenirs précis.
    Un de mes oncles, gendarme, dans les années 1935 à demandé à être muté en Algérie, française à cette époque. A une permission, il a raconté à mes parents, scandalisés, qu'il était la-bas pour " casser du bougnoule " et " faire suer le burnous". Pourquoi n'ai je pas oublié cette phrase? Bien simplement parce que la seconde expression m'interpelait. Ma tante m'avait rapporté un joli petit burnous en laine naturelle tissée à la main et rebrodee! Je l'ai adorée pendant toute mon enfance. Mais comment peut on faire " suer le burnous"? Mon père me disait" tu le fais suer " quand la bavarde que j'étais l'ennuyait, ma grand mere me passait la main dans le dos quand j'avais couru en me disant" tu as encore sué" ... Ét Je n'ai compris que bien des années plus tard ce que cet oncle avait voulu dire.
    A l'opposé, une amie de ma mere, institutrice publique etait elle aussi en Algérie et ne tarissait pas d'éloges sur l'attention, la bonne volonté et l'application de ses élèves et elle louait les qualités d'accueil de leurs parents et leur gentillesse à son égard.
    Pour l'AOF, j'écoutais les dires d'une amie de ma grand mere, religieuse dans une mission où elle faisait tout le bien qu'elle pouvait autour d'elle surtout pres des enfants et de leurs mères. Mais son but etait l'évangélisation de tout un peuple pour lui faire adopter la religion catholique!
    Ma grand mère admirait son amie, ma mère mettait un bémol car disait-elle, "on coupe ces gens de leurs racines, de leurs coutumes et de leur religion".
    C'est aussi ce que pensait un des camarades d'enfance de ma mère, directeur d'école dans un des ces pays , qui était choqué de faire réciter " Nos ancêtres les Gaulois étaient blonds aux yeux bleus" à ses petits Noirs et en morale devait apprendre à ses élèves qu'ils devaient bien travailler et s'instruire pour devenir.... de bons petits boys pour les Européens! Il m'expliquait que boy, c'était domestique bon à tout faire, souvent rudoyé et humilié dans les familles francaises.
    La colonisation, pour l'Afrique, il y a eu du bon, du mauvais mais toujours avec l'idée qu'il s'agissait d'êtres inférieurs qu'on devait " mater" et "formater"!
    Quelques générations ont passé mais quel est le ressenti des descendants? Dans ma prochaine note, avant de parler du présent, je raconterai les guerres de Vendée! Quel similitude? La même négation de l'individu, l'obliger à abandonner ses conviction et décider à sa place avec l'argument que "c'est pour son bien!"