Un de mes grands pères, humble cultivateur de la première moitié du XXème siècle, doué de réflexion, d’esprit critique et du solide « bon sens paysan » des hommes du passé, avait coutume de dire que le monde irait mieux avec l’école et l’instruction car tous les hommes auraient droit à l’éducation, l’information et qu’alors le Peuple ( mot noble auquel il mettait une majuscule ) « ne se laisserait plus mener comme do bus jouqués ( boeufs sous le joug en langue vendéenne).
Pauvre grand père, s’il revenait! S’il voyait combien l’information est devenue lavage de cerveau et annihilation du pouvoir de réflexion!
J’ai retrouvé chez Pierre Rabhi, une citation qui rejoint ces paroles . " L'éducation est l'un des grands enjeux pour l'avenir. Peu soucieux déjà de la nécessité absolue de laisser aux générations futures une planète viable, nous ne faisons pas grand chose pour en faire les acteurs de leur propre sauvegarde, aveuglés par les idéologies sans âme, infantiles et violentes. L'éducation se réduit trop à les conformer à ces idéologies, sans même tenir compte de l'évolution de l'histoire. En somme éduquer ne serait-ce pas avant tout rétablir la concordance entre le destin de la planète et celui des humain ? » … « Ce que tout le monde appelle "éducation" est une machine à fabriquer des soldats de la pseudo-économie, et non de futurs êtres humains accomplis, capables de penser, de critiquer, de créer, de maîtriser et de gérer leurs émotions, ainsi que de ce que nous appelons spiritualité. » des initiatives peuvent laisser espérer une prise de conscience.
On connait Pierre Rabhi, paysan, écrivain, philosophe, pionnier de l’agroécologie, une démonstration magistrale qu’on peut respecter la Terre et assurer la souveraineté alimentaire des populations sur leur territoire.
Plus tard, il a fondé le mouvement Colibris qui apporte la preuve qu’un autre mode de vie, plus sobre, fondé sur l’autonomie et le partage, était possible : projets d’agriculture vivrière, sobriété énergétique, éco-construction, mutualisation et échange de biens et de services, éducation alternative, lieux de vie ou de transmission.
Et depuis peu, il a proposé « oasis en tous lieux », lieux de vie proposant des alternatives de mode de vie et visant une autonomie fondée sur la Terre nourricière, la pluriactivité et les échanges favorables à la reconstitution du lien social et à la coopération ville/campagne.
J’avais rencontré plusieurs fois Pierre Rabhi dans les Cévennes lors de manifestations de Point Afrique dont je suis coopératrice mais je ne m’attendais pas à le revoir chez moi, dans ma petite ville. La semaine dernière, il est venu inaugurer le « village Pierre Rabhi », un ensemble de lieux de vie, d’échanges, rencontres et d’accueil autour du Centre social.
Une bien belle initiative! Le CCAS reste bien sur au centre mais gravitent autour de lui une dizaine d’organismes qui aident a se renseigner, à se rassembler, a monter des projets,a accompagner et aider tous ceux qui ont des difficultés dans la vie. …un lien social indispensable en ces temps difficiles.
Et je trouve que « Village Pierre Rabhi » est un bien beau nom!