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Réflexions - Page 52

  • Spendeur du petit matin!

    Je devais aujourd'hui mettre sur mon blog une note de lecture, des extraits d'un livre du Professeur Paul Milliez, livre que j'avais lu il y a une dizaine d'années et que j'ai redecouvert dans cette période de détente, souvent privée d'Internet, donc propice à la lecture! Ce sera pour plus tard, j'ai envie de parler de notre sortie de ce jour et des joies de la découverte du petit matin.

    À 8h, nous étions sur nos vélos, quittant St Cyprien en Périgord pour Sarlat par les toutes petites routes. L'humidité des jours passés avait laissé de longues écharpes de brume qui s'élevaient le long des falaises. 6h au soleil, la seule heure qui a un sens, et la rosée scintillait sur les brins d'herbe alors que des toiles d'araignées emperlées de gouttelettes jouaient les décorations de Noël.
    Personne sur la route, trop tôt pour les Francais en vacances, aucun bruit si ce n'est les chants d'oiseaux qui eux aussi célèbrent la beauté de la journée nouvelle. Soyons francs nous avons rencontré une femme promenant son chien, un marcheur parti d'un bon pas, quelques jardiniers déjà à l'ouvrage. Mais rien que des cheveux blancs. Bizarre!
    Par contre à Sarlat, à 11h, la foule des touristes était au rendez vous, ces touristes qui ne s'éloignent pas des rues qu'il faut avoir vu pour avoir "fait" Sarlat! Mais lã encore, beaucoup plus couples âgés et de familles que de jeunes!
    Il est vrai que pour beaucoup, midi est tot pour sortir du lit. L'horloge biologique est en train de se dérégler, dit-on!
    Et ça va avec la sédentarité. Malgré les mises en garde pour la santé, elle deviendrait même inquiétante chez les jeunes adultes, cernés par les écrans. Selon une enquête de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie ,le nombre d'Européens qui déclarent ne rien faire, ni activité physique ni sport, est en effet passé depuis 2009 de 39 à 42 %.
    Mes grands parents faisaient, à-t-on constaté 17 à 22 km par jour, j'en faisais 10 à 12 dans mon enfance, 1, 5 est un exploit maintenant). Plus « inquiétant », constate le Pr Toussaint, « les 18-24 ans marchent significativement moins que les autres en moyenne. C'est dans ces tranches d'âge que l'on commence à voir de plus en plus une tendance à la sédentarité », note-t-il en évoquant « les effets liés à la pratique des jeux vidéo et plus encore à la pratique de la communication (via les smartphones, tablettes et PC...) .
    Accros » aux écrans, les 18-24 ans sont aussi les moins actifs, moins même que les 55-64 ans" selon l'enquête. A partir de quatre heures par jour, le temps passé devant les écrans réduit significativement l'activité physique des adolescents. Et on dit que les ados américains sont connectes 16h par jour!
    Notre vie de vacances? alternance de marche et vélo depuis 2 semaines, allant de découvertes en découvertes , privilégiant le petit matin, la beauté et la sérénité de la Nature, et les lumières exceptionnelles! surtout dans cette si belle région où le paysage à été façonné par les générations passées ( et merci à l'ami qui préparait pour une association des sorties "lecture de paysage").
    On dit que vieillir c'est "perdre ses repères, n'être plus capable d'attention, d'anticipation et n'avoir plus d'équilibre"!
    Vélo + marche plusieurs heures par jour avec les rencontres et les échanges au fil des routes, pas de doute, cela doit retarder la dépendance!

  • Incivilités ordinaires

    6 jours sans Internet! Parcourir la France profonde permet une désintoxication! Et me revoici avec des incivilités ordinaires constatées à velo en Périgord Noir!

     

    Je ne m’habituerai jamais, lors de chaque sortie touristique à velo,  a devoir déplorer le comportement  de  certains individus, trop nombreux à notre époque,  pour lesquelles la seule règle, c’est « moi, j’ai la liberté d’agir selon mon bon vouloir »

    Hier nous  avons parcouru près de 50 km, pédalant sagement dans la région de Sarlat et 2 fois, n’ avons du notre salut qu’à l’aisance acquise pendant les sorties régulières depuis de longues années.
    Petites routes étroites qui tournicotent parfois le long de la falaise, rétrécissements qu’il faut anticiper, c’est vrai que la conduite n’est pas simple pour un automobiliste pressé…. qui pense forcément: « mais que viennent donc faire ces cyclistes sur notre route? ». Indésirables ces intrus,  sur un espace qui, par essence ( c’est le cas de la dire) est dévolu a  la « grande prêtresse » la bagnole!

    Nous cheminions hier sur une route étroite quand 2 voitures sont arrivées, l’une derrière nous, l’autre en face. Leur croisement devait avoir lieu à notre hauteur. Nous n’avions jamais imagine qu’aucun ne ralentirait et qu’on nous obligerait à frôler la berme. J’étais furieuse car, il y a une dizaine d’années, j’ai assisté à un accident dans les mêmes conditions et tremblé pour le cycliste allongé par terre!

    Pas très loin de là, sur la route principale, une voiture débouchant d’un stop a refusé notre priorité, nous obligeant à un freinage en catastrophe. il est vrai qu’en cette région très touristique, il est difficile de traverser une voie importante, mais pourquoi laisser passer les voitures et se permettre de couper la route à 2 cyclistes.

    Et ce n’est pas tout, rétrécissement le long de la falaise, flèche indiquant la priorité de notre côté, nous nous engageons et la voiture en face doit freiner a mort car le conducteur n’avait jamais imaginé que nous oserions passer, n’était-il pas le plus fort?

    A quoi bon multiplier les exemples? les portières  des voitures en stationnement qui s’ouvrent devant nous, les ronds points dans lesquels on nous double pour nous couper immédiatement la route afin de s’engager sur la voie de droite, et toutes ces petites «  agressions «  qui dénotent combien nous sommes mal aimés.
    Il y a des jours où j’ai une envie folle de retourner dans  les nombreux pays au nord et à l’est de chez nous, ou le cycliste entre dans un autre monde, celui du respect et de la courtoisie. Quel plaisir de rouler sur de pistes cyclables bien pensées, respectées, sur des routes où des conducteurs attentifs n’ont pas l’injure à la bouche pour un rien et m’ont même semblé maintes fois trop courtois!. 

    A propos des pistes cyclables, il y en a tout de même de plus en plus en France et nous les empruntons avec plaisir. Or, plusieurs fois cette année, nous avons entendu des automobilistes nous crier « la piste! » avec un air courroucé. C’est vrai  que nous l’avions quittée, c’est vrai qu’elle n’était pas loin, cette piste, mais n’est-il pas possible d’imaginer que le cycliste doit en sortir ou y entrer pour aller faire de courses, visiter château, église ou village. Il faut bien alors se faire une place dans la circulation. 

    Bref, il est difficile pour certains d’apprendre à partager la route et d’accepter  la différence!. 

    Par peur des conséquences certains de mes amis ont abandonné le vélo découverte. Je m’y refuse malgré mon âge! Prudente je serai comme je l’ai toujours été mais je continuerai cette activité sportive qui le plait tant et qui me permet de vivre d’intenses moments de bonheur que ne connaîtront jamais les automobilistes.

    Il faut être juste, la majorité de nos concitoyens se comporte en êtres civilisés et, au fil des kilomètres,  nous échangeons plus de sourires que de regards « assassins ». Heureusement sinon, être cycliste serait décourageant à notre époque, où pourtant, on prône l’usage du vélo.!

     

  • Plongée dans la France rurale

    Et oui, nous sommes repartis! Cette note à été écrite le 30 juillet, quand sera-t-elle publiée? je la confie à Internet mais, à nouveau, nous alternons zones et grises ( 1barreau Edge) et zones blanches ( "vous n'êtes pas connectés à Internet. Réessayez".... Merci du conseil!)

    Pas envie de mer, de foule, de tourisme de masse, donc nous avons pris le chemin des Charentes et du Limousin dans cette campagne si belle où nous nous retrouvons, avec étonnement presque seuls.

    Et selon notre habitude,  nous passons de nombreuses heures sur nos vélos pour découvrir de villages en villages, églises,  châteaux, sites  gallo-romains, et une infinité de petites curiosités qui pimentent les kilomètres souvent si durs dans cette région très accidentée.

    Nous sommes partis depuis trois jours et je traîne déjà une nostalgie latente  du passé. Pas si lointain ce passé  car lorsque j'ai commencé, seule le CCar, il y a 30 ans, j'ai souvent parcouru cette région et posé les  roues de mon fourgon sur ces places de marché ou d'églises.

    Le temps a passé, la campagne se  dépeuple, les villages se meurent. Nous étions hier à Chirac, joli petit village qui met à la disposition des camping-caristes une aire de service avec un parking où tout est gratuit y compris l'électricité et ceci à deux pas de la mairie et d'un joli petit parcours de promenade. Accueil sympathique des 2 employees de la mairie/office de tourisme  qui m'expliquent  que l'école est fermée malgré un ramassage scolaire gratuit, que la tentative d'ouvrir un bar tabac épicerie restaurant à échoué deux fois malgré la mise à la disposition des locataires de locaux bien accueillants, en face de la salle polyvalente et qu'il n'y a ni artisan, ni commerçant, ni producteur!

    Sur la porte de nombreuses maisons fermées, on lit  le panneau "à vendre". Quant aux fermes abandonnées,  il n'y a même pas "à vendre" la maison , les dépendances se dégradent,  s'effondrent peu à peu  alors que parfois, des instruments agricoles rouillent dans les cours. Pas de repreneurs! Pourtant de nouveaux lotissements se construisent, ce sont des "rurbains", qui travaillent  ailleurs, emmènent leurs enfants à l'école ailleurs et ne font  pas vivre les villages.

    J'aimerais acheter dans ce village ou tout le monde nous parle et nous sourit, mais il n'y a rien! À notre départ un homme  qui travaille dans son jardin nous fait un grand signe de la main avec un sourire, nous n'avons pas l'habitude  de ce comportement quand nous quittons nos Parkings. 

    Et nos balades à vélo nous font découvrir aux alentours de nombreux villages de ce type, où la municipalité met pourtant tout en œuvre pour garder le village vivant, sans succès.

    Que va devenir cette civilisation rurale qui a été si dénigrée et qui recelait une telle richesse.... bon sens, convivialité, entraide, connaissance et respect de la Nature,   une vie ou les individus avaient leur place.

     Et combien je comprends la colère des agriculteurs qui n'ont plus leur place dans une société pour qui les animaux sont devenus du minerai et oû le bétaiĺ entassé par centaines, parfois milliers de bêtes, pucé et connecté n'a d'existence qu'en terme de rendement! 

    Il me souviens de la découverte, il y a quelques années, d'une grande et superbe ferme abandonnée en haut d'un mamelon avec une vue superbe sur ses terres environnantes! Sur le mur longeant la route des plaquettes fixées les unes à côté des autres " grand prix du Comice agricole" et ce des années d'après la guerre de 14 jusqu'aux années 2000! Abandonné et ruiné ce travail de toutes ces générations, qui ont façonné et entretenu la Nature en la respectant. 

    Et je trouve cela bien triste.