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Vieillir - Page 9

  • A propos de la vieillesse ( suite et ... peut-être fin!)

    Je parle souvent de la vieillesse sur ce blog car j'accepte mal la morosité de tant de mes amis. Aujourd'hui, un mois après la disparition d'un fils de 55 ans, je me me demande si on ne devrait pas considérer que c'est une chance d'arriver à  plus de 80 ans et s'efforcer alors de vivre ces années de grande vieillesse le mieux possible. 

    Un sondage réalisé par les Petits Frères de Pauvres dévoile qu'une personne de 75 ans sur 4 n'aurait pas plus de 3 conversations par an! La société actuelle ne donne pas facilement  la possibilité de participer à la vie sociale mais il faut savoir se battre pour s'y intégrer.

     

    Rester jeune à tout âge, n'est pas toujours synonyme de santé. Certains de mes amis gravement handicapés sont des modèles de curiosité d'esprit et de sérénité! Ils ont conservé le plaisir d'exister. Et surtout, ils ont su rester actifs et continuent  a apprendre toujours et encore pour conserver des neurones juvéniles. Et oui, s'intéresser aux nouvelles technologies, pas si rebutantes que çà,  ferait un bien fou à tant de personnes plus ou moins âgées, en leur ouvrant de nouveaux centres d'intérêts et en  et créant  des liens avec enfants et petits enfants!

     

    Mais la vieillesse fait peur, elle provoque angoisse et crainte. Comment vieillir  dans une société qui fait l'éloge de l'éternelle jeunesse ? Comment dépasser ce sentiment d'ennui et d'inutilité qu'expriment souvent les personnes âgées.

    Vieillir pour beaucoup c'est, comme disait ma grand mère, " tomber du côté où on penchait"; les tendances naturelles s’affirment, deviennent plus nettes, et c’est pourquoi les défauts, plus évidents, deviennent pour l’entourage plus difficiles à ignorer, et donc à supporter. Mais pourquoi est ce les défauts qui s'affirment et pas les qualités?

    On critique souvent  le nombrilisme des "petits vieux". serait-il si difficile de travailler sur soi pour ne pas juger mal tout ce qui vient des générations qui nous suivent? Garder le souci de l'Autre, l'empathie est un rempart contre la solitude? Et puis, au temps de mon enfance, tout le monde avait "apprivoisé" la mort, terme de toute vie. Pourquoi la craindre, la cacher et vouloir la nier?

     

    Sur un blog, j'ai trouvé une note très tonique intitulée, " Impatient d'avoir 80 ans"  avec cette jolie phrase: " La jeunesse n'est pas un droit, la vieillesse n'est pas une faute"

    Et l'auteur ajoute: "A 80 ans, vous avez une longue expérience de la vie : pas seulement de votre vie, mais aussi de la vie des autres. Vous avez vu des triomphes et des tragédies, des victoires et des défaites, des révolutions et des guerres, de grandes réussites et de grandes catastrophes. Vous avez vu des théories s’imposer, puis être renversées par la réalité des faits. Vous êtes plus conscient de la fragilité des choses, et plus ému devant la beauté, la fragilité, l’innocence. A 80 ans, vous pouvez regarder les événements de loin et mettre l’Histoire en perspective d’une façon qui n’est pas possible plus tôt".

    C'est ce qu'exprimait  Victor-Hugo, resté un vieillard jeune et heureux, dans ces paroles:  "L'avantage de la vieillesse, c'est d'avoir, outre son âge, tous les âges". 

    Sur un autre blog,  j'ai trouvé cette autre belle phrase: "Aujourd'hui c'est le premier jour de la vie qui me reste".

    Belle vérité à condition de faire en sorte  que cette vie puisse encore être heureuse.!

  • Réflexions sur la Jeunesse et la Vieillesse.

    ll est bon de garder une trace de tout ce qui nous intéresse, de  prendre des notes, de les lire et les relire.  Il faut seulement qu’elles soient  bien classées quand on les accumule depuis des années. Je me rappelais avoir copié un texte qui définissait  excellemment  ce qui oppose la jeunesse à la vieillesse. Je l’ai facilement retrouvé, malheureusement je n’avais pas indiqué l’origine. En tout cas son auteur résume mot pout mot ce que je pense.

    On peut-être vieux à 20 ans et jeune à 90.

    C’est un phénomène que je constate de plus en plus souvent chez les gens que je côtoie. Trop de vieux se laissent vieillir en disant " a quoi bon?",  trop de jeunes adoptent facilement un comportement et des jugements de vieux, sans aucune imagination, sans aucun enthousiasme. Car, d’après l’auteur de ces lignes:

     

    - La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la frilosité, du gout de l’aventure sur l’amour du confort. 

    - On ne devient pas vieux parce qu’on a vécu un certain nombre d’années, on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal. Les années rident là peau, renoncer  à son idéal ride l’âme. 

    - Pensez que vous êtes aussi jeune que votre foi et votre espoir, aussi vieux que votre doute et  votre abattement.

    - vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif. Réceptif à ce qui est beau, bon, grand. Réceptifs aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini. 

    - Jeune est celui qui s’étonne et qui s’émerveille.

     

    Si on veut sortir de toutes les situations difficiles de la vie, il faut rester jeune, donc enthousiaste et émerveillé. Savoir s'émerveiller devant un rayon de soleil, une rivière qui coule, une fleur qui s'ouvre, un sourire d'enfant, quelques mots échangés avec un voisin, aide à surmonter les moments de tristesse et c'est tout simplement continuer à vivre. 

  • Mourir dans la dignité = Mise a mort ( Le Midi Libre)

    Jamais je n’avais abandonné ce blog, qui est essentiel pour moi, pendant une aussi longue période. Les voyages, les aléas de la vie, ont fait que je n’avais plus tellement le temps et le coeur à écrire. 

    Je pensais  reprendre cette semaine avec un sujet léger,  de petites annotations anodines sur des faits de société, recueillies pendant ces mois d ‘été. 

    Mais hier c’est l’indignation qui a pris le dessus, en recevant un mail de l’ADMD, « association  pour le droit de mourir dans la dignité ». Dans son édition du 14 septembre, le Midi Libre, a publié un article sur l’ Assemblée Générale de l’ADMD où « mourir dans la dignité » était  assimilé à « une mise a mort » par un médecin. 

    Je fais depuis de longues années partie de cette Association, le terme m’a choquée et j’ai envoyé le mail suivant à la rédaction du Midi Libre.

     

     "Mise à mort"! 

    Comme beaucoup d'autres, j'ai sursauté puis me suis indignée. Ce terme évoque plutôt la corrida et la mort du taureau. On l'emploie aussi pour les actes de barbarie, et pour la peine de mort qui existe encore dans tant de pays. 

    Mais pour notre association qui parle de "dignité" il est répugnant. Faute de vocabulaire, peut-être d'un pigiste débutant? Instantanéité  de l'information qui dénature la presse  en lui enlevant son temps de réflexion? Ou malveillance envers notre démarche?

    Alors que ce mail n'était pas encore envoyé j'ai reçu l'information de vos excuses. Votre journal s'honore en publiant un démenti et des excuses, mais votre journaliste devrait méditer les  phrases qui ont ponctué mon enfance ( j'ai 82 ans) : " on tourne 7 fois la langue dans sa bouche avant de parler" et " on réfléchit avant d'écrire"

    Mais qui est capable de réfléchir encore à notre époque où les mails, SMS et autres doivent être partis d'un clic sans relecture, et ou tout doit être bouclé avant d'avoir été pensé? »

     

    J’ai découvert ce problème de l’euthanasie il y a une quarantaine d’années d’une manière étonnante. J’avais du faire « piquer » mon chien et le vétérinaire, une personnalité politique de droite devenu presqu’un ami, m’avait confié «  Je pense souvent que les animaux ont bien de la chance ». Devant ma stupéfaction, il m’avait parlé, en termes mesurés et pudiques de sa mère, devenue un «  légume » depuis de longues années et que «  la médecine sauvait a chaque ennui de santé »( termes par lui employé). 

    A la suite de cet épisode, j’ai beaucoup écouté, lu, réfléchi et pensé que l’acharnement thérapeutique était inhumain. 

    Puis il y a eu ma mère, qui a fait un grave accident de santé a 95 ans et dont la vie s’est brutalement dégradée. Un jour, après un examen médical, en ma présence, elle a affirmé «  J’étais programmée pour mourir en bonne santé à 95 ans, vous m’avez condamnée à une forme de vieillesse que personne ne souhaite de connaître ». j’en suis restée sans voix…. et le médecin s’est tu!

     

    Depuis la médecine a évolué, l’acharnement « jusqu’au bout » existe moins et des soins palliatifs ont été mis en place mais j’ai adhéré à l’ADMD et je pense que ce choix, admis dans tant de pays, est respectable et ne doit pas être assimilé à une mise à mort  et sali, comme ce journaliste l’ osé.