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Réflexions - Page 154

  • Jugement sur l'éducation actuelle!

     Mise en garde de la philosophe américaine Martha Nussbaum.

     Partout dans le monde, au nom du progrès économique, les pays renoncent à cultiver chez les jeunes des compétences  indispensables à la survie des démocraties.

    De profonds bouleversements sont en train de se produire dans le contenu de l'éducation dans les sociétés démocratiques . Avides de réussite économique, les pays et leurs systèmes éducatifs renoncent  à des compétences pourtant indispensables à la survie des démocraties. Si cette tendance persiste, des pays du monde entier produiront bientôt des générations de machines utiles, dociles et techniquement qualifiées, mais non des citoyens accomplis, capables de réfléchir par eux-mêmes, de remettre en cause la tradition et de comprendre le sens des souffrances et des réalisations d’autrui.

     

    Nous semblons oublier les facultés de pensée et d’imagination qui font de nous des humains  et non des machines simplement utilitaires.

     

    La démocratie est alors vouée à l’échec, car elle repose précisément sur le respect et l’attention portés à autrui, sentiments qui supposent d’envisager les autres comme des êtres humains et non comme de simples objets.

    "Si le savoir n’est pas une garantie de bonne conduite, l’ignorance est presque à coup sûr une garantie de mauvaise conduite."


    Pour être un citoyen responsable il faut être capable d’évaluer les preuves historiques, de manier les principes économiques et d’exercer son esprit critique, de comparer différentes conceptions de la justice sociale, de parler au moins une langue étrangère, de mesurer la complexité des grandes religions du monde. 

    Disposer d’une série de faits sans être capable de les juger, c’est à peine mieux que l’ignorance.


    Cultiver l’empathie est au cœur des meilleures conceptions modernes de l’éducation démocratique.  Cela doit se faire  au sein de la famille, dans  les écoles, et même les universités, en accordant  dans les programmes une place de choix aux humanités et aux arts, qui améliorent la capacité à voir le monde à travers les yeux de quelqu’un d’autre – capacité que les enfants développent par le biais de jeux d’imagination. 

    L’éducation pour la croissance économique suppose des compétences de base – savoir lire, écrire et compter. Elle suppose aussi que certains aient des compétences plus poussées en informatique et en technologie. L’égalité d’accès n’est pas d’une importance cruciale : un pays peut fort bien se développer alors même que sa population rurale pauvre reste illettrée et privée de ressources si une élite technologique et commerciale compétentes développe.

     

    La liberté de pensée de l’étudiant est dangereuse car le but est de former des travailleurs dociles techniquement efficaces et chargés d’exécuter les plans des élites visant à attirer les investissements étrangers et le développement technologique. Dans l’enseignement primaire, les exigences du marché mondial ont poussé tous les pays à mettre l’accent sur les compétences scientifiques et techniques, tandis que les humanités et les arts étaient sacrifiés. Le contenu des programmes a rayé tout ce qui stimulait l’imagination et l’esprit critique . Cette évolution des contenus s’est accompagnée d’une évolution de la pédagogie encore plus pernicieuse, qui évince des modes d’enseignement favorisant le questionnement et la responsabilité individuelle.

    Aujourd’hui, nous continuons d’affirmer que nous sommes en démocratie, que nous tenons à la démocratie, et  à la liberté de parole, au respect de la différence, et à la compréhension des autres.

    Mais ces valeurs, nous ne les transmettrons pas à la génération suivante si elle subit cette nouvelle éducation, et nous ne réfléchissons pas qu'elles sont indispensables à leur survie."


    J'adhère sans une réserve à cette étude et repense  à la citation de N. Sarkosy:

    " L'étude de la Princesse de Clèves est inutile  à une future caissière de supermarché" 

  • C'est ado qu'on devient accro!

     

    Encore une raison de s'indigner:

    Magazine " Version Fémina" : juste sous au dessous du titre,  en très gros 

    " ADO, préparez sa peau au plus tôt" 

    et à l'intérieur

    "Préparez sa peau pour l'avenir. L'important, des produits ciblés et de la régularité. Des habitudes à prendre des 10-12 ans."

    Suivent des dizaines de gels moussants, de crèmes gommantes et de produits de maquillage. 

    Apprendre aux fillettes à devenir des lolitas, à 10 ans, et leur "prescrire" des produits qui leur sembleront  être indispensables, quel mépris de l'enfance! Il paraît que des  mères aussi trouvent normal d'apprendre à séduire au berceau.

    Et çà marche: sur les forums, c'est le grand sujet discussion: coiffure, maquillage, beauté, séduction!

    Aux USA on a même créé une marque de cosmétiques pour les 8/12 ans, " anti-âge" parait-il! 

    Et on espère un marché annuel de plus d'un milliard d'€!

    Pour qui aime l'enfance et la respecte, pour qui sait l'importance de ces années où se forme la personnalité, cette "érotisation des images d'enfants dans toutes formes de publicité" est insupportable. 

    Comme est insupportable l'image des petits ( surtout des petites) qui minaudent à la télé en se ridiculisant devant un aliment …. sucré de préférence. 

     "singes savants" ou des "têtes à claques", disait un de mes proches!

    Formater de des ados pour qu'elles deviennent  des consommatrices compulsives,  dociles et persuadées que le culte du corps est obligatoire pour mériter le nom de femme est une démarche méprisable ! Mais la notion de profit  permet toutes les dérives.

    Je n'ose écrire sur ce blog le jugement et la condamnation de ce genre "filles" par un de mes petit-fils, majeur maintenant! 

    Le choix de ses  mots m'avait étonné car il indiquait un mépris sans limites.

     

    2 mars- Je ne dois pas être la seule à m'être indignée:  je lis ce matin qu'une pétition a été lancée par des médecins scolaires et des pédiatres pour dénoncer  le rôle néfaste que la pub fait jouer aux enfants et surtout au petites filles!

     

  • Petites nouvelles de l'enseignement!

    Glané de ci de là depuis le début de l'année scolaire!

    Collège de Cholet, 6 semaines sans remplaçant en italien. Le principal adjoint clique sur "leboncoin.fr", et trouve son bonheur, une italienne pas prof mais qui maîtrise la langue!

    Et oui, on trouve de tout sur ce site et les petites annonces regorgent de propositions de cours. On ignore les termes du contrat de l'italienne, mais sur "leboncoin", il faut compter 10 à 15 € de l'heure!

     

    On trouve aussi une offre rédigée avec humour:

    " Professeur formé et compétent" A saisir sur eBay

    Description de l'objet : « À vendre, cause restrictions budgétaires : Professeur formé et compétent ayant très peu servi dans un collège ZEP du 93. Pièce exceptionnelle. »

    Prix de départ : 10 euros.Catégorie de mise en vente : antiquités.

    Un jeune professeur écrit en début d'année "Nous n'avons aucune formation pour préparer et gérer nos enseignements.! Car les concours du Capes et de l'agrégation portent exclusivement sur les connaissances scientifiques, et leur préparation n'intègre aucun élément de pédagogie.Nous nous en remettons donc aux vidéos du site que le ministère de l'Education nationale a mis à notre disposition, "tenue de classe"

     Je suis allée voir ce site: peut-on  former des profs de cette manière?

    En effet, jusqu'à l'an dernier, les professeurs stagiaires travaillaient à mi-temps, ce qui leur permettait de suivre une formation en alternance à l'IUFM. Aujourd'hui, ils se retrouvent devant leur classe avec avec la promesse de bénéficier de quelques sessions de formation en cours d'année.

    Il est intéressant de cliquer sur ce lien pour savoir comment peut se passer une session de formation !


    Il est toujours bon de lire les textes officiels:.

     Dans son « Tableau de bord sur l'emploi public 2010 », récemment publié, le Centre d'analyse stratégique (CAS), rattaché au Premier ministre, note que parmi les pays de l'OCDE « la France présente le taux d'encadrement [nombre d'enseignants pour 100 élèves] le plus faible, tous niveaux et tous établissements confondus [publics et privés] avec seulement 6,1 enseignants pour100 élèves ».

    Avec, précise-t-il, des taux plus faibles encore dans le primaire et dans l'enseignement supérieur, quand il est « médian » pour le secondaire.

     L'étude souligne aussi « une part importante d'emplois d'appui de nature administrative », un salaire pour les enseignants « faible en comparaison internationale" 


    Et malgré cela 16.000 suppressions de postes de la rentrée 2011, des classes de plus de 35 élèves sans professeurs!. 

    Conséquence, une centaine de principaux et de proviseurs  de la région Poitou Charentes ont manifesté devant la préfecture de région ( source: la Nouvelle république du 12/02/11). On ne les voit pas souvent en tête de défilés, mais ils ne peuvent accepter d'avoir un déficit hebdomadaire de 200 à 300h et aucune solution en vue!

     

    Alors le but recherché, c'est peut-être çà?

    Anne Coffinier, énarque en guerre contre l'Education Nationale, explique sur son site:, "Créer-son-école.com " comment fonder son établissement? Combien payer les profs ? Comment rédiger un contrat de travail ? Que dire devant l'inspecteur d'académie ? Son réseau lui a permis de structurer cette troisième voie d'enseignement 100 % indépendant de l'enseignement public et du privé sous contrat. 

    En mars 2008, le Premier ministre, François Fillon, a signé le décret reconnaissant d'utilité publique sa Fondation pour l'école. Elle peut donc  maintenant recueillir des dons d'entreprises ou de particuliers, faire passer des messages sur l'autonomie des établissements, sur le chèque éducation ou sur la formation des enseignants. En guerre contre les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), elle a, avant avant leur suppression par  Luc Chatel, créé sa propre école de professeurs des écoles.

     

    Je pense souvent aux 2 générations qui m'on précédée, à leur idéal. Ils voyaient déjà les termes "liberté, égalité, fraternité" devenus une réalité grâce à l'éducation de tous, grâce cette école gratuite, laïque et obligatoire. Ils imaginaient  pour chacun la possibilité d'atteindre le maximum de ses possibilités quelle que soient ses origines, Ils pensaient naïvement élever le peuple ( terme noble pour cette génération ) grâce à la culture pour tous, culture qui lui donnerait la possibilité de ne pas se laisser mener " comme des boeufs sous le jougs" ( dixit mon grand père)

    Le libéralisme de la société de consommation qui a besoins d' un peuple ( terme méprisant  …. "vulgum pecus"), inculte, docile et soumis est en train de tout détruire!