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Réflexions - Page 105

  • Pourquoi aimons nous tant le surimi?

    C'est une toute petite note aujourd'hui, une petite information qui m'a bien intéressée a propos du surimi! Cette mixture cuite à la vapeur, à base de chair de poisson haché, a débarqué dans nos assiettes en 1988, venant du Japon.

     Encore une fois, nous sommes " l'exception française"!

    Car nous sommes les plus grands mangeurs de Surimi en Europe, les seconds au monde derrière le Japon,  et engloutissons pas loin de la moitié (43%) des petits rouleaux vendues au sein de l’Union européenne. Soit 60 500 tonnes malaxées par nos estomacs en 2012!

     

    Alors, c'est quoi un bâtonnet de surimi ? du poisson avant tout: le merlan bleu (qui n’est pas un poisson de table), le merlu blanc, l’anchois, le colin d’Alaska et le hoki essentiellement. Les poissons passent  à travers des machines qui l’équeutent, l’éviscèrent, lèvent les filets puis les lavent avant de hacher la chair, mélangée à du sucre auquel on ajoute surtout de l’amidon (de blé), de la fécule de pomme de terre, encore du sucre, du sel, du blanc d’oeuf, de l’huile de colza, du paprika pour la couleur et des arômes de crabe (naturels ou de synthèse, selon les marques). Les bâtonnets « saveur crabe » n’en contiennent donc même pas une pincée.

    Mis à part la marque Fleury Michon, parait-il, on trouve aussi dans les autres marques:

    - du glutamate monosodique, rehausseur de goût, au sujet duquel il y a eu beaucoup de contestation: dangereux ou pas? 

    - du sorbitol , un sucre-alcool à consommer avec modération

     - des polyphosphates qui affermissent la texture et retiennent l'eau donc font gagner du poids, eux aussi soupçonnés de n'être pas très sains au moins pour les enfants!

     

    Pourquoi un tel engouement chez nous? ll est vrai que dans notre monde où il faut aller vite, c'est tellement plus simple de déposer un petit bâtonnet dans une assiette que de faire cuire un filet de poisson. Mais alors pourquoi, en consomme -t-on si peu dans les autres pays d'Europe ?

    Un seul pays qui en avale autant que 27 autres réunis, c'est tout de même étonnant!

  • Réflexions et souvenirs après l'émission " Tout peut changer"

    L'émission sur le gaspillage alimentaire a fait naître en moi de nombreux souvenirs.   Je suis une petite fille de la guerre, j'avais 7 ans en 1939.

    J'ai d'abord eu droit aux tickets correspondants à la ration J2 ( 6, 12 ans), et, en 1944, je suis devenue....

      J3 : de 12 ans à 21 ans + femme enceintes,  la  fameuse ration de croissance. 


    J'avais oublié de quoi cette ration journalière était composée jusqu'au jour, où, près de Malestroit, dans le musée de la résistance de St Marcel, j'ai vu exposé dans de petites coupelles ce qu'on m'octroyait par jour.

    Pensionnaire au lycée de Saumur , j'avais droit à:

     - pain : 350 gr, ( les tickets ont existé jusqu'en 1949!)

     - chocolat : 8 gr (250 gr par mois), 

    - beurre : 7,5 gr (225 gr par mois), 

    - vin  : 13 cl (4 litres par mois), et oui, à partir de 12 ans, nous avions droit au vin!

    - viande : 30 gr 

    - fromage : 7 gr  50 gr par semaine), 

    - sucre : 33 gr (1 kg par mois). 

    - café mélangé : 150 gr par mois.

    Il n'est pas besoin d'ajouter que nous n'avions pas un gramme de plus et que la viande était souvent de ... la mamelle de vache bouillie seulement! 

    Envie de jeter? même quand c'était immangeable, nous mangions gaiment sans jamais rechigner. Nous faisions même de l'humour avec  les charançons flottant sur nos  éternels haricots blancs qui devenaient " de la viande sans ticket"! 

    Mais nous n'étions ni obèse, ni diabétique, ni malade, nous respirions la joie de vivre, toujours content de notre sort…. et nous sommes devenus des adultes résistants. 


    Depuis le monde a changé, mais je  n'ai jamais rien jeté!

     

    Mon engagement associatif au Niger m'a d'ailleurs conforté dans mon horreur du gaspillage! Encore hier sur "Jeune Afrique" un titre a retenu mon attention  :

    - au moins 362 enfants morts de malnutrition dans la région de Zinder. La sécheresse bien sur, mais quand c'est la saison des pluies les inondations emportent les jardins. Dans un des villages avec lesquels nous travaillons,  c'est tous les ans le même cycle: sécheresse, inondation et… il ne reste rien.

     

    Alors quand, sur la plage des Sables, une gamine de 5/6 ans arrive avec sa mère en suçant une énorme glace et 2 mn après, dit " j'en veux plus" je dresse l'oreille. En entendant la mère répondre" Tiens, il y a une poubelle la-bas," comme si c'était normal de jeter cette friandise, je me retiens d'intervenir.

     

    Il est vrai que les Français sont surs de ne pas jeter, c'est toujours "l'autre" qui est responsable.`J'ai trouvé d'ailleurs trouvé un sondage étonnant et drôle.


    Pour 54% des Français, réduire le gaspillage alimentaire est une action très importante à faire quotidiennement,  Préoccupés par le sujet, 57%  en parlent avec leur famille, leurs proches ou leurs collègues et 76% estiment que l’on ne parle pas ou pas suffisamment du gaspillage alimentaire dans la publicité. Et plus de 75% estiment être en dessous de la moyenne nationale des 20 kg de déchets par personne et par an.

    Chacun a l’impression de gaspiller un peu, mais que les autres gaspillent davantage

    Car, à les en croire, 94% vérifient les dates limite de consommation et veillent à respecter la chaîne du froid,  89% congèlent les restes, 87 % les cuisinent, 86 % utilisent des boites hermétiques, 75% sensibilisent leur famille a ce problème.

    Bizarre, vous avez dit bizarre .....

    mais d'où viennent donc ces 20 kg?`


    Et je terminerai par une anecdote personnelle qui date de 1942.

    Un soir d'hiver, je cours chercher du pain, un gros pain à l'épicerie du village avec mes tickets d'une main, une pièce de l'autre. La nuit tombe et couvre feu oblige il n'y a aucune lumière dans le village. En passant près d'une maison, un chien aboie, j'ai peur et je me sauve. Je trébuche sur le bord du trottoir et me couronne le genou jusqu'à l'os ( maintenant ce serait immédiatement un médecin et 3 ou 4 points de suture). Je rentre en hurlant à la maison. Et que croyez vous que je crie?

    " J'ai mal" ... non!... je répète en sanglotant

    " mes tickets, j'ai perdu mes tickets".

    Ma mère, avec une lampe de poche, sort et cherche, mais le vent d'hiver a tout emporté et je pleure jusqu'à mon coucher en répétant,

    " Comment on va faire? j'ai perdu mes tickets!" ... 800g de pain, c'était important à cette époque alors qu'on en jette maintenant des tonnes!

    J'avais 10 ans, et je ne ferai aucun commentaire!

  • Petite note de retour!

    Décidément toutes les fois où je suis en camping-car, j'abandonne mon blog ! C'est bien simple, alors qu' on nous rabâche les bienfaits de la 4G,  en France, dès qu'on quitte les grandes villes, on a droit à  Edge, (2G) et il faut savoir se contenter d'un ou deux barreaux. … en se tournant dans le bon sens et hors du CCar. Alors, alimenter un blog, n'y pensez pas ! à moins d'aller au Mac Do qui offre gentiment la Wifi, mais il n'y en a pas, là où nous posons nos roues!

    Cette fois, j'ai écrit les notes que je vais publier sur un brave papier et avec un Bic,

     

    Et pourtant ce n'est pas par une de ces notes que je vais commencer. Ce matin courses de retour dans mon Super U. 11h, une affluence honnête, 2 caisses d'ouvertes sur 7, une à 2 personnes devant chaque caissière et …. la queue devant les 4 caisses automatiques. Évidemment cela fait moderne, cela fait "tendance"  de scanner soi-même ses produits en écoutant la voix métallique d'un robot.

    Une toute jeune caissière me fait un grand sourire, elle vient de terminer le caddie précédent  et je me retrouve seule devant elle. Nous nous mettons à bavarder et je lui explique pourquoi je refuse la caisse automatique. Car il ne faut pas oublier le but de la manoeuvre: il ne s'agit pas de nous faciliter nos courses mais de supprimer des caissières! D'ailleurs si il n'y en a que deux ce matin,  cela veut dire qu'on a besoin de moins de personnel. 


    Ce qui m'étonne c'est que personne n'ait  le moindre esprit critique,  il y a une caisse automatique, on va se démarquer du commun des mortels et s'y précipiter, même si on ne sait pas s'en servir. J'estime qu'il faut savoir prendre tout ce qu'il y a de bon dans ses techniques modernes mais ne pas en devenir esclave. Quand je pense qu'on est en train de créer des stages pour se "désintoxiquer" de son Smartphone, devenu un "doudou" pour adulte!

     

    Si mon grand-père revenait, lui, petit paysan pauvre, mais un peu le vieux sage du village, je sais bien ce qu'il dirait

    "Et moi qui croyais qu'avec l'instruction, l'éducation et l'information, les gens ne se laisserait plus mener comme "do bu jouqués" ( des boeufs sous le jougs). Le monde est bien fou cette fois!"


    La conclusion de l'histoire, c'est que, malgré mon bavardage, je suis sortie de mon Super U avant ceux qui attendaient devant la machine!