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Réflexions - Page 101

  • Le droit de penser, Catherine Quillé... un "beau" livre

    C’est une jolie découverte qu’on m’a permis de faire en m’offrant le livre, écrit par une amie, Catherine Quillé «  Le droit de penser ».  Son sous-titre «  Vers une éducation inoffensive » a interpelé l’enseignante que je ne cesserai jamais d’être !

    Ma note d’aujourd’hui sera faite d’un bouquet de citations que j’ai appréciées. 


    - La  difficulté est de  nous situer entre deux façons d’être de penser et de vivre qui nous déchire et nous écartèle, entre deux mondes celui des apparences et celui des ressentis.

    - Il faut redonner la parole au « soi profond ». Sinon il finira par s’exprimer exclusivement sous forme d’une violence dirigée vers l’intérieur

    - L’éducation familiale et scolaire perpétue des schémas qui nous enferment.

     - Tout concourt à nous  avoir enfermés dans une fausse image de nous-mêmes : éducation , religion

    - Aucun être humain n’est donc ni responsable ni victime d’autre chose que de lui-même

    - Faire partie d’un groupe, se ranger à des pensées collectives plutôt qu’individuelles  est plus confortable pour tout le monde

    - Hors de ce moule obligatoire formaté et quasiment identique à celui des autres nous ne sommes plus rien

    - Or dans notre monde actuel la plupart des informations que nous recevons  sont empreintes de peur, de menace ,de rivalité

    - C’est seulement en écoutant nos sensations en respectant ce qu’elles nous inspirent en agissant afin de les satisfaire que nous aurons un impact positif sur notre destinée

    - Le rôle éducatif consiste en  l’élévation de l’apprenant, c’est-à-dire en l’aide que nous pouvons lui apporter pour le mener vers le meilleur de lui-même. Précisons que le mener vers le meilleur de lui-même n’est pas le caser dans un avenir obéissant aux lois du marché ou à tout autre pouvoir

    - Pauvres enfants à qui on rabâche à longueur de temps qu’il faut s’endurcir et que la vie n’est pas rose. Et pauvres garçons depuis la nuit des temps qui doivent avaler leurs larmes pour avoir l’air d’un homme. On ne leur laisse même pas le choix d’inventer un autre monde et c’est bien dommage parce que les enfants n’ont pas encore fermé leur cœur et tétanisé leur cerveau. Ils sont ouverts à tout. Puis doucement ils apprennent à se taire et rentrent dans les rangs sauf s’ils étouffent trop. Il leur reste alors la violence ou la résignation. Ils deviennent ce qu’on a voulu qu’ils deviennent et on leur reproche .

     

    La prochaine note reparlera de ce problème ,  avoir le droit d'être soi  et et le courage de l'oser.

     
  • 11 novembre d'antan: souvenir d'une petite fille!

    Poilus, grande guerreVoilà des mots qui n'évoquent plus grand chose,  il ne reste plus de Poilus et les personnes nées en 1914 auront  100 ans dans quelques mois! Il ne reste qu'un recueillement rituel sans résonance au fond des coeurs.


    Pour les enfants du tout petit village de mon enfance, le 11 novembre, était un  jour férié. Mais nous étions dans la classe à… l’heure habituelle, endimanchés, et...  les bras chargés de fleurs.

    La municipalité organisait une cérémonie au Monument aux Morts avec la participation des enfants de l'école, une classe unique d'une cinquantaine d'élèves de 4 à 14 ans dont ma mère avait la charge.

    Nous arrivions donc, après avoir dépouillé les jardins de leur dernière parure... et ramassé dans les bois et les fossés branches  et graminées, tout ce qui nous paraissait digne de figurer dans nos bouquets.

    Chacun déversait  sa moisson sur une grande table,  dans un brouhaha inhabituel en ce lieu puis, par souci d’égalité, chacun choisissait sa part. Après, le "travail" se faisait  individuellement mais les grands aidaient les petits. Les garçons n’étaient pas moins habiles que les filles et certains étaient de véritables artistes.  Enfin, les élèves de  «  Fin d’Etudes »  découpaient avec art des papiers crépons  pour embellir les  présentations. Ma mère avait un mot, un geste pour chacun: elle nous apprenait l'art floral en y mêlant ses souvenirs de guerre, une guerre qu’elle avait vécu de 8 à 12 ans en aidant de son mieux sa mère. Mon grand père avait été mobilisé le 4 aout 1914, il est rentré à la maison … en juin 1919


    Nous partions en rang par deux, chacun tenant son bouquet droit dans une main, silencieux et graves.

    Devant le petit cimetière cerné par les bois, le monument aux Morts nous attendait, le Conseil Municipal formant une haie d’un côté, de l’autre, une grande partie du village. Le maire, qui n'était pas un orateur, disait ... quelques mots en « hommage à nos valeureux soldats »

    Puis le « clairon », debout devant le monument  jouait de son mieux, hélas, il n’arrivait jamais à tenir les notes longues de la sonnerie aux Morts.  Dans l'air frais du matin, les sons s'étiraient, de plus en plus faux, mais çà ne faisait sourire personne.

    Venait ensuite la longue minute de silence pendant laquelle nous n’osions ni bouger un pied, ni tourner la tête!

    Restait un moment important pour nous:  la récitation d'un beau texte. D'une seule voix, nous entonnions

     

     " Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie

    Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie!" ....etc...

    ( V Hugo)

     

    A la fin, un vieux conseiller après avoir  reniflé en nous écoutant, sortait son mouchoir, s'essuyait les yeux et... se mouchait bruyamment. Et nous retenions nos rires car il pleurait aussi le jour de la fête des prix lorsque nous chantions!   

    Un par un, nous nous inclinions  devant le monument pour déposer nos fleurs  et repartions dans un rang un peu désarticulé.

    Retour en classe, rangement des tables, balayage... un " au revoir, à demain" et chacun repartait, beaucoup d’entre nous pour un trajet de plusieurs km à pied,  par des chemins de terre ou au milieu des bois

    J'aime évoquer le souvenir de ces 11 novembre si lointains. Nos grands pères avaient été des combattants et nous avait raconté leurs souffrances, nos parents  avaient grandi dans un monde en guerre et  nous accomplissions une célébration, un devoir de mémoire et de reconnaissance. Ceux qui nous entouraient répétaient souvent « plus jamais çà, plus jamais de guerre! »...

    et, nous , les enfants, étions persuadés que "nos morts" (comme on disait) avaient bâti un monde de paix!

    Hélas, 1939 arrivait à grands pas et tout allait recommencer.

     

     


  • C'est quoi l'écotaxe, dis?

    Écotaxe! voilà bien le mot à la mode. Les sondages se succèdent sans que personne ne pose aux Français les bonnes questions: « Qu’est ce que l’écotaxe? Quel est son but? Quelle doit être son application en France?»  

    Pas grand monde ne saurait répondre! Crier est facile, encore faudrait-il savoir pourquoi!

     

    Mes recherches dans les textes officiels m’ont menée d’étonnement en stupéfaction! Tout d’abord l’écotaxe française…. n’est pas l’écotaxe, qui s’applique « en vertu du principe pollueur- payeur aux actions générant des dommages environnementaux pour contribuer à limiter ou à en atténuer certains effets » et est un « outil de contrôle des émissions industrielles ». 

    Notre écotaxe à nous est en fait une taxe poids-lourds qui existe  déjà dans la plupart des pays européens sans que cela pose problème. Oui, sans que cela pose problème en Suisse ( adoptée pacifiquement il y a 12 ans et qui rapporte gros!), en Autriche, en Allemagne, en Suède, en Slovaquie, en Pologne, au Danemark, en Belgique, en Grande-Bretagne et en 2013 au Portugal.

     

    Alors pourquoi tant de contestation et de manifestations chez nous ? L’écotaxe concerne seulement 10000 km de réseau national , 5000 de réseau local pour contrôler les quelques 600 000 poids-lourds français et les 200 000 poids-lourds étrangers.

     

    Quel gouvernement a institué l'écotaxe? 

    - Le principe à été voté en 2009 dans le cadre de la loi de Grenelle, et fait rarissime chez nous , d'un extrême à l'autre, toute la classe politique était d’accord.

    - Un appel d’offres a été aussitôt lancé pour un contrat de partenariat public-privé portant sur la collecte et le contrôle de la taxe poids-lourds. 

    - En 2011, c’est Nicolas Sarkosy qui a choisi la société « autostrade per Italia » devenue depuis « Ecomouv’ », (en intègrant 30% de capitaux français) comme « attributaire d’un contrat de 13 ans et de plus de 2 milliards d’euros » portant sur « le financement, la conception, la réalisation, l’entretien, l’exploitation et la  maintenance du dispositif nécessaire à la collecte ». 

     

    Entre parenthèses, c’est la première fois dans l’histoire qu’un impot public est collectée par une société privée   dont le but est de s’enrichir!


    Et voilà qu’on découvre maintenant que cette société privée a des ses zones d’ombre, assez scandaleuses,  d’après ce que j’ai compris. 

    - Pour une collecte d’1,15 milliard d’euros, l’entreprise empocherait  250 millions, soit environ 20 % de la taxe. .

    - En cas d’annulation de la taxe par l’État. les indemnités se monteraient  à 800 millions d’euros payables sans délai, et 200 millions supplémentaires sur un an, soit un milliard d’euros au total.

     

    La nouvelle majorité, à son arrivée au pouvoir et malgré les conséquences juridiques,  aurait pu dénoncer ce contrat  avant que cette affaire ne devienne « un scandale d’état »!

     

    Car c'est avant la présidence de F. Hollande qu’a été décidée la date du 1er  janvier 2014 pour l’entrée en vigueur de cette taxe.

    A la veille de cette date, la Bretagne s’embrase et risque de contaminer la France entière!

    Ceux qui dirigent la contestation connaissaient  parfaitement les modalités de la loi  et ne les approuvaient pas. Alors, pourquoi n'ont-ils pas manifesté en 2011, quand il était facile d'agir?

     Comme toujours,  le « pauvre peuple » est prié de ne rien savoir et surtout de ne rien comprendre.