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Réflexions - Page 104

  • Petites incivilités ordinaires!

    J'avais écrit cette note lors de notre sortie en Bretagne, trois petits fait de la vie de tous les jours qui se sont enchaînés en une seule promenade à Carnac.

    Un samedi après midi, je remets mon caddie a sa place  sous l'abri près du Super U. Une femme est devant moi, presque aussi âgée que moi. Après avoir attaché le sien, sans hésitation, elle  jette , en les froissant, deux papiers qu'elle a dans la main. Une poubelle, fixée au montant de l'abri, est à 1,50 m de sa main. Visiblement son geste lui semble très normal car elle part sans des retourner.

     

    Quelques minutes après, dans le bourg un mariage se prépare à rentrer à l'église. Une voiture est arrêtée le long de la piste cyclable,  et, derrière la porte arrière ouverte côté piste, un homme  grisonnant est en train de nouer sa cravate. Il ne lui vient vraiment pas l'idée que les cyclistes vont devoir faire un détour sur la route!

     

    Et pour faire bonne mesure, un peu plus loin,à un feu,  un couple de "jeunes cadres distingués" se trouve comme moi au rouge. " Ben, tu viens ,dit l'homme à sa femme qui ralentissait, on ne va tout de même pas s'arrêter" et ils passent dignement, obligeant 2  voitures à ralentir. 

     

    Ce ne sont que des petits riens mais j'ai vraiment beaucoup de mal à comprendre et admettre ces incivilités ordinaires. 


    J'ai repensé hier assez ces constatations moroses

    12h30,  retour de ville, je monte dans le bus à l'arrêt principal. Toutes les places  assisses sont occupées par des jeunes voire très jeunes. Sauf 3 qui bavardent et rient, les autres pianotent sur leur téléphone ou ont les écouteurs dans les oreilles. Ne mentons pas, il y a tout de même un couple d'adultes assis à une bonne place. Mais, debout, il y a deux hommes âgés, accrochés à la barre centrale, dont un avec une canne pliante passée dans le poignet. J'attrape moi aussi cette barre en  regardant dans les yeux, une "gamine" d'une douzaine d'années qui , mâchant son chewing gum est en train de faire …. des SMS, sans doute , elle ne me voit pas … et n'imagine  surement pas que je serais peut-être mieux assise.

     

    Leur en vouloir a ces  jeunes ? Mais pourquoi ? Et de quoi? Ils ne font que reproduire les incivilités que j'avais constaté chez des adultes ou des vieux, à Carnac. 


     Car c'est ainsi que marche maintenant le monde. … "Je suis libre de faire ce que je veux, comme je veux" 

    Mais j'avoue que, lorsqu' un ami africain me dit que notre pays a abandonné les "valeurs de la civilisation",  je me demande s'il n'a pas un peu raison.

  • Les Roms! Pourquoi tant de haine?

    J'ai longtemps hésité à publier cette note, écrite il y a quelques mois, parce que le problème des Roms s'est amplifié avec l'histoire Léonarda et devient chaque jour plus irrationnel et prétexte à toutes les dérives.  La semaine passée, après une longue conversation avec une amie, octogénaire comme moi, ex-institutrice de CP, par choix, comme moi,  j'ai décidé mettre sur ce blog nos réflexions sur les Roms.

     

    On reproche aux Roms de ne pas s'intégrer et de se confronter à la population locale.  Depuis la nuit des temps, ils sont rejetés de tous les pays, méprisés, humiliés, niés dans  leurs modes de vie et considérés comme des sous hommes!  Que seraient devenus les  "bons Français", devant un tel mépris, n' auraient-ils pas, eux aussi,  du mal à s'intégrer?

    J'ai accueilli souvent des enfants de ces gens du voyage dans ma classe pour quelques jours, parfois quelques semaines. Je les ai toujours considérés avec sympathie et amitié. Et je n'ai rencontré que de pauvres gens, de pauvres familles, de pauvres mères qui essayaient de bien faire … et  des enfants tellement pareils aux nôtres! L'attention que je leur portais établissait un climat de confiance et tout se passait bien. Il faut si  peu de choses pour qu'un enfant habitué au mépris se sente accepté! Je ne réussissais pas de miracle dans les apprentissages, mais au moins ils se sentaient bien en classe.

     

    Mon amie a aussi accueilli ces enfants, elle a fait les mêmes constatations, en tiré les mêmes conclusions:

    - pourquoi dire "les Roms"? Il ne faut jamais généraliser et stigmatiser une communauté toute entière! 


    J'aime raconter le fait suivant qui choque souvent mes interlocuteurs. Pendant ma longue carrière, certains enfants m'ont marquée par leur éducation raffinée. J'évoque alors toujours une famille de gens du voyage.  Plusieurs années consécutives, la caravane familiale s'est installée pour un mois ou deux dans la commune et l'école a accueilli trois enfants, polis et prévenants, attentifs aux autres, tellement respectueux et gentils. De plus, intelligents avec un esprit curieux, c'étaient des élèves calmes et disciplinés, pleins de bonne volonté. Les parents n'étaient pas mal non plus!

    J'ai su plus tard que le grand père avait été enfermé dans le camp de concentration français de Montreuil Bellay. 

    Camp de concentration français???? Oui, un camp oublié, volontairement,  car ses occupants n'étaient que des bohémiens!

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'histoire du Maine-et-Loire a été fortement liée à celle des Tsiganes français. Montreuil-Bellay, non loin d'Angers, a implanté sur son sol, de 1941 à 1946, un des trente camps de concentration français pour .... 

    «individus sans domicile fixe, nomades et forains,

    ayant le type romani».

    ( Autrement dit pour Roms, Tsiganes, Manouches ou Gitans). 

     Un dur passé! que  tout le monde s'est ingénié à taire!


    À la fin de la guerre, on a logé ces gens sans argent,  sans travail et  sans moyen de se déplacer , dans les habitations troglodytes du quartier de Fenet, au bas du château de Saumur.

     

    Une petite école à accueilli leurs enfants, l'école des bohémiens disait-on!

    …ma mère était directrice de l'école de filles, 

    …le père de mon amie enseignait à l'école de garçons. 

    Tous ces instituteurs ont appris à connaître, à comprendre, à estimer les parents et à aimer les enfants, malgré leurs coutumes et  leur vie différente de celle des  autres enfants du quartier.

    "Parce qu'ils les valaient bien," comme dit une pub!

  • Jamais sans mon smartphone! (Réflexions sur le monde actuel)

    Je reprends aujourd'hui les notes que j'avais écrites pendant notre sortie en Bretagne. La première concernait la prolifération des "scan logo", vous savez ces jolis petits carrés emplis de signes cabalistiques que l'on scanne avec son Smartphone pour lire ou écouter l'histoire de ce qui se trouve en face de nous.

    Mon premièr logo ce matin-là, je le découvre dans l'église de Sainte-Anne-d'Auray. Je cherche un dépliant explicatif et on me propose seulement ce petit sigle qui va me délivrer une visite commentée . Pas une personne avec un Smartphone en main dans l'église: beaucoup de femmes, des personnes âgées, des étrangers, peut-être n'en ont-ils pas?  ou n'ont pas envie de faire les différentes manipulations qui donnent accès aux commentaires?

     

    Quelques jours plus tard nous sommes à la Trinité. Devant la halles aux poisson un panneau d'informations municipales. Il est quasiment vide sinon 4 scan logo de 5X5cm, à peu près. Quelques mots au bas de chaque logo: en lettres minuscules, j'arrive à lire:  "Général" - "Infos" -  "Manifestations" -  "Office tourisme"! Mais enfin, tous les gens  de la commune ne se promènent pas avec leur "doudou" smartphone!

     

    En Vendée, devant beaucoup de monuments, Le Conseil Général a remplacé la fiche explicative par ce logo placé …. au milieu d'une jolie photo du monument….  qui est devant nous! il y a quelques mois nous étions devant une tour bien connue, non loin de la Tranche: quelques promeneurs se sont approchés, un couple de cyclistes a regardé la photo, mais personne n'a eu droit à la moindre explication. Et je suis presque sûre que tous auraient lu un texte!

     

    On peut m'objecter que ce n'est pas à moi de critiquer puisqu'il y a déjà une dizaine d'années que je me promène avec mon iPhone et que je demande à Google de m'aider dans mes découvertes et mes visites. Mais c'est un choix personnel!


    Ce que je trouve consternant, c'est  de mettre à l'écart une grande partie de la population parce qu'elle ne se conforme pas à la technicité et au jeunisme ambiant. Tout comme je trouve inadmissible qu'on supprime l'écrit.

    Cela semble vouloir dire :

    « Si vous n'êtes pas capables de suivre le soi-disant progrès,

    disparaissez !"

    Mais est-ce un progrès de remplacer un texte par un logo?

     

    Et je pense à nouveau à la citation de Théodore Monod :

    "Il est  difficile de vivre dans un monde matériellement ultraperfectionné

    mais moralement infantile"