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Réflexions - Page 106

  • Exercice physique et capacité de concentration

    C'est une très intéressante étude danoise que j'ai trouvé sur le site "carfree", ( la vie sans voiture), concernant les enfants qui vont à l'école à vélo. 

    En 2011, une étude espagnole menée dans 5 villes, auprès de 1700 élèves ( 13 à 18 ans) avait déjà montré  que les ados se déplaçant à pied et à vélo pour allier à l'école, avaient de meilleures performances que les autres  et avec des résultats encore supérieurs pour ceux dont le trajet durait au moins 15 minutes. Bizarrement, , la différence  était moins marquée chez les garçons que chez les filles.

    Un projet danois en 2012 à examiné le lien entre qualité de l'alimentation , exercice physique et capacité de concentration. Projet de grande envergure puisqu'ils concernait 25 000 élèves  de cinq à 19 ans. On est arrivé aux mêmes conclusions

    Les résultats des enfants « transportés » en voiture, bus ou train se sont avérés moins bons que ceux des enfants qui effectuent eux-mêmes (à pied ou à vélo) le trajet domicile-école. “C’est très intéressant de constater que l’exercice physique effectué pour se rendre par ses propres moyens à l’école agit positivement sur la capacité de concentration durant environ quatre heures » précise Niels Egelund, professeur à l’Université de Aarhus et responsable de la recherche. “La plupart des gens ont conscience que l’on se sent mieux après un effort physique. Ce qui surprend ici, c’est que l’effet dure si longtemps ».

    D’autres études ont aussi démontré que les enfants que l’on conduit en voiture à l’école ont une moins bonne appréhension de la géographie de leur lieu de vie et une connaissance moins fine de leur environnement.

    Voilà des résultats qui ne m'étonnent pas. Il n'était pas rare, dans mon enfance, de voir des enfants faire de 3 à 6 km à pied le matin pour venir à l'école, dans un environnement de bois et de cultures, sans rencontrer d'autres êtres vivants que des animaux.  J'ai débuté dans les années 50, mes élèves arrivaient à pied ou à vélo à l'école. Certains venaient de très loin. Mode de vie  et civilisation différente:  le jour de la rentrée les mères amenaient  mes  petits bouts de chou de six ans à vélo pour leur montrer le trajet et après il se débrouillaient tout seuls sur les petites routes des alentours.  

    Calme et attention! aucun problème pour 90 % des enfants. En 1956, je suis arrivée dans un petit bourg,  école à 2 classes, où j'avais les enfants de cinq à neuf ans, et où j'ai " entassé" jusqu'à 48 enfants dans …. 28 m². Ma première intervention pour la discipline, la veille des vacances de Noël, fut pour leur dire : "il me semble que vous êtes bien agités" ! Les instituteurs actuels doivent penser que nous avions bien de la chance.
     Hier soir , dans " Carrefour de l'Europe"sur FR2,  on a parlé de Copenhague ou grands et petits circulent à vélo en toutes circonstances. Donc, c'est possible et souhaitable!

    Et si, demain, nous autres, Français,  on se lèvait  plus tôt pour faire le chemin à pied ou à vélo avec les enfants soit  pour leur montrer un itinéraire sécurisé qu’ils emprunteront ensuite les autres jours.…soit pour les accompagner. Après tout, la marche permettrait sans doute aux parents  d’être plus performants au travail…. et ce, pendant 4h!

     
  • Objet intelligent = homme-robot dépendant!

    On parle beaucoup de la  montre intelligente Galaxy Gear, vendue dans quelques jours 299$ . D'autres projets sont dans les cartons mais Samsung  a compris tout l’intérêt qu’il y avait à devancer ses principaux concurrents dans ce domaine. Car selon les analystes, les ventes annuelles de montres intelligentes devraient se chiffrer en dizaines de millions d’unités d’ici trois à cinq ans…. C'est un gadget qui n'apporte rien de nouveau, qui de surcroit ne marche que  connectée au smartphone Galaxy Note 3,   mais des millions de gens vont se ruer sur cet objet sans utilité nouvelle, lourd et pas très beau! 

    Dans quel drôle de monde vivons nous?

     

    Si on en croit les sites technologiques de recherche, il existe d'autres objets intelligents:  la fourchette électronique se vend environ 100€. Connectée, elle  enregistre les heures de repas, leur durée, le nombre de coups de fourchettes. Son manche, un peu plus gros que la normale, cache un système électronique avec des capteurs qui détectent à chaque fois que la fourchette est portée à la bouche. Reliée, bien sur , à votre smartphone grâce au Bluetooth, elle communique tout sur votre façon de manger et, fonction essentielle, si vous mangez trop vite elle se met à vibrer.

    Vous allez donc pouvoir apprendre à vous nourrir mieux, à manger moins et donc vous allez maigrir!  Quel argument de pub pour les obèses de tous âges qui  prolifèrent à une vitesse exponentielle….  une cuillerée de pub pour avaler n'importe quoi, n'importe quand, n'importe comment…. une bouchée de fourchette intelligente pour maigrir!

     

    "Et c'est pas tout et c'est pas tout" comme disait une chanson de mon enfance.

    Dans un avenir sans doute  pas si lointain, votre dentiste pourra savoir si vous avez abusé des sucreries, si vous avez mangé des aliments interdits ou si vous ne vous êtes pas correctement brossé les dents grâce à une dent intelligente mise au point par des chercheurs du Department of Computer Science and Information Engineering de l'Université de Taïwan. La dent transmet les données qui sont classées et analysées et permettent de savoir quand, à quelle vitesse et fréquence une personne se nourrit..Les informations sont  transmises à votre smartphone ( comment vivre sans lui???) qui vous servira de coach diététique. 


    Pauvre St Ex ! dans sa dernière lettre, quelques heures avant sa mort, il se refusait à vivre dans un "monde de robots, dominé par des robots et où chaque homme est lui-même un robot"! 

    Les sites des nouvelles technologies dont je reçois les newsletters me passionnent mais souvent leurs informations me laissent sans voix car la plupart des inventions contribuent à faire de l'homme un parfait robot et je constate avec tristesse que beaucoup s'enthousiasment,  abandonnent tout libre arbitre et pensent que cet abandon est un progrès!

  • " Vouloir savoir et oser dire" Abbé Pierre

    Pour mon blog aussi, c'est la rentrée. J'ai tenu à  le reprendre avec une citation de l'Abbé Pierre qui me  semble essentielle.

    " La responsabilité de chacun implique deux actes: vouloir savoir et oser dire".

    Dès que j'ai ouvert les yeux sur le monde, j'ai entendu mes grands-parents puis mes parents parler d'instruction, d'éducation, d'information, les 3 indispensables pour être un Homme! Ils croyaient, à cette époque,  que le Peuple s'élèverait par la culture et la faculté de juger les informations.

    " Ne pas se laisser mener comme "do bu jouqués" ( des boeufs sous le jougs), disait mon grand père. Et pourtant comme ils étaient humbles, mes ascendants paysans, des "bouseux" dirait-on avec mépris maintenant.

     

    Je retrouve leur pensée dans la citation de l'Abbé Pierre "vouloir savoir et oser dire"

    Vouloir savoir!…   l'abondance des informations nous envahit chaque jour un peu plus mais qui veut savoir vraiment? …la plupart se contente de ce que superficiellement les médias nous assènent sans chercher d'autres sources et pensant que si on le dit, c'est .... la Vérité. Il est vrai qu'il est de plus en plus difficile de les trouver les autres sources qu'on nous cache soigneusement. 


    Un seul exemple: nous n'entendons parler que d'ultralibéralisme,  de dette et de PIB, de croissance en affirmant " Il n'y a aucune autre alternative". 

    Qui sait qu'en 2010,  un groupe d'économistes français a crée une association "les économistes atterrées" . Rejoints par des collègues français et étrangers, ils sont  maintenant plus de 3000 a clamer dans le désert le plus complet. 

    Avant les élections 2012, ils ont publié un livre: " Changer d'économie! nos propositions pour 2012" Qui en a parlé? J'ai lu ce livre remarquable qui explore tant de pistes et dont " la Vie" a écrit:

     

    "Que l'on a adhère ou non à ces propositions, l'ouvrage, clair et abordable, a le mérite de relancer un débat trop souvent phagocyté par l'urgence et d'interroger les fondements de la politique économique. Surtout, il nous rappelle que la sortie de crise n'est possible qu'à condition de mener une réflexion globale et non pas à coup de mesures, annoncées pêle-mêle aux médias, sans hiérarchie ni cohérence véritable. 

    Même constatation pour les livres de Joseph Stiglitz, économiste américain qui a reçu le Prix Nobel d'Economie en 2003. Economiste en chef de la Banque mondiale, conseiller du FMI il s'est permis, en 2002,  de violentes critiques du FMI en particulier et du système économique dans son livre" La grande désillusion" Il explique, exemples à l'appui que le FMI accentue les problèmes dans les pays où il intervient.

    En 2003, c'est " Quand le capitalisme perd la tête", en 2010 il analyse la crise dans " le triomphe de la cupidité" et en 2012 publie " le Prix de l'inégalité".  J'ai lu les 3 premiers, forts intéressants, mais pratiquement aucun média n'en a parlé.

    Il est vrai que je n'ai pas oublié la phrase de Patrick Le Lay, directeur de TF1, en 2004, se vantant de "vendre du temps de cerveau disponible à Coca Cola" et ajoutant " pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages". ( dit plus vulgairement " de le rendre idiot")

    Oser dire! j'essaie souvent oralement mais je constate que cela n'intéresse pas grand monde. Et on est si mal jugé: anarchiste, gauchiste, écolo, marginal etc... faut-il donc se résigner à devenir un " Homo Economicus"? celui dont on a osé écrire qu'il devait être conditionné pour ne pas être capable de réfléchir

    A chaque retour, je me demande s'il vaut la peine de reprendre  ce blog où j'ose dire . Finalement,  la citation de l'Abbé Pierre m'encourage à continuer.

    J'ai sans doute beaucoup de chance d'avoir eu un père qui me répétait : « Ne parle pas comme une petite bêtasse, renseigne toi et réfléchis". Or j'ai perdu mon père en 1941, je n'avais pas 9 ans, à quel âge m'a-t-on inculqué le devoir de recherche de la vraie information!