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Réflexions - Page 100

  • Salaire minimum en Allemagne? Est ce possible!

    Depuis des années on nous rabâche que l’Allemagne est  un modèle ! ce doit être une habitude puisque je me souviens qu’ avant guerre, on nous présentait le nazisme qui s’installait pour « redresser l’Allemagne », comme une chance pour le peuple. Tout irait donc bien dans ce pays qu’on doit admirer.

    J’ai déjà publié une note sur ce sujet le 19/05/2013, intitulée «  Et si nous réfléchissions sur les réalités de cette Allemagne encensée ».  Je veux la compléter aujourd’hui avec des chiffres récents .

    Car hier, on a appris que la chancelière veut doter son pays d’un salaire minimum!. Elle veut aussi limiter la flexibilité, donner un petit coup de pouce au retraites, instaurer une taxe sur les transactions financières, et de plus, réduire les subventions accordées aux industriels. Toutes mesures impensables pour le patronat qui n’a pas de mots assez durs pour ce projet.

     

    Mais, ce qu’Angela Merkel veut donner aux Allemands, n'est ce point ce qu'on essaie d’enlever aux Français en affirmant que c’est la seule solution à leurs problèmes? 

     

    Evidemment, le solde commercial de l’Allemagne a été excédentaire de 20,4 milliards d’€ en septembre 2013, c’est indéniable, mais cela est dû, ai-je lu, à sa politique des bas salaires et au manque d’investissement des infrastructures industrielles. Car les importations reculent et la consommation intérieure ne progresse pas comme dans les autres pays.  Une comparaison intéressante, montre que les dépenses des Allemands ont augmenté de 13 % par rapport à 1995, contre 37 % pour les Français, 45 % pour les Britanniques et 47 % pour les Espagnols.

     

    Cette politique a amené à un record de pauvreté, de surendettement et un approfondissement dramatique de la fracture sociale.

    On vient de publier ces chiffres de 2011.

    - 1 allemand sur 6, soit 13 millions de personnes, vit sous le seuil de pauvreté  (environ 980 euros brut par mois)

    - Plus de  2,66 millions de personnes cumulent deux emplois afin de pouvoir boucler leurs fins de mois. Ce chiffre a augmenté de 2,3 % en un an. Près de 9,1 % de la population active dans "l'économie la plus puissante de la zone euro" travaille ainsi pour deux employeurs différents contre 4,3 % il y a tout juste dix ans

    - Le salaire moyen outre-Rhin a chuté de 4,2 % depuis 2003, alors que le salaire des plus riches ont augmenté du même taux 

    - En 1998, la moitié la plus pauvre de la population possédait 4 % de l'ensemble des richesses détenues dans le pays contre à peine 1 % aujourd'hui.

    - L’Allemagne est ainsi devenue le second pays en Europe - derrière la Lituanie - qui compte la proportion la plus importante de travailleurs pauvres

    - En France,  10% des employés sont rémunérés aux environs du Smic en France, 22,7% en Allemagne. 

    - 44% des contrats à durée déterminée en Allemagne sont des emplois à bas salaire, contre 19,7% en France.

     

    Admettre que le modèle d’ultralibéralisme est un échec ne peut être envisagé par tous ceux qui en vivent, pourtant de plus en plus d’économistes l’affirment ( voir les Economistes Atterrés)  et l’Europe elle-même vient de tancer l’Allemagne pour sa politique.

    Alors encore une fois, réfléchissons!

  • Insolite et beau

    Il ne faut pas toujours être sérieux, s’indigner et dénoncer!

    Matin ensoleillé ! Sur ma pelouse j’admire un arbre « extraordinaire » qui était bien banal jusqu’à ces derniers jours. C’est un simple pommier d’ornement,  énorme bouquet blanc au printemps,  couvert de petites pommes rouges à l’automne.

    Après une floraison exceptionnelle au printemps de cette année, j’ai constaté,  en août, qu’ il perdait ses feuilles anormalement vite. J’ai cru qu’il allait mourir et j’envisageais même de le faire abattre pendant l’hiver.

    Oui,  mais voilà il vient de me faire une jolie surprise! Il y a quelques temps, stupéfaite, je l’ai vu se couvrir de boutons et de bourgeons.  Etonnant en plein mois de septembre!

    Et aujourd’hui mi-novembre, je peux admirer  sur un même arbre  les dernières feuilles mortes et les pommes rouges,  les fleurs et les bourgeons qui s’ouvrent en petites feuilles d’un vert tendre!

    Bizarrerie de la nature, réchauffement climatique, dernier feu d’artifice avant de disparaître ? je ne sais, mais c’est très beau et je veux en garder le souvenir!

     

    Pour  tous ceux qui lisent ce blog et que je remercie, voici mon arbre « extraordinaire! »

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  • "Le droit de penser" ... quelques réflexions!

    Les derniers chapitres du livre de Catherine Quillé traitent du système scolaire. Il y a tant à dire!

    Je la rejoins tout a fait quand elle écrit: « Dans le système scolaire les apprentissages font  l’objet d’une propression et d’une évaluation;  les évaluations ne peuvent pas rendre compte du niveau global d’un enfant. Elles se résument  à quantifier sa capacité à ingurgiter et mémoriser des connaissances mais ne permettront en rien de résoudre ses lacunes ».

    Comme moi, elle pense que : Evaluation = compétition et jugement, ce qui entraine pour beaucoup dévalorisation et résignation. Combien d’échecs scolaires a-t-on « fabriqués » de cette manière? Il faut si peu de choses pour cela.

    Dans les années 60, j'avais une classe à 4 cours ( 4 ans à 8 ans). Dans notre école de village à 2 classes, nous organisions  une fête de prix qui drainait toute la population des environs. Dans un souci d'équité, bien avant la « révolution » de 1968,  nous avions supprimé les piles de livres que recevait le prix d'excellence, et institué pour chaque élève du même cours un livre de la même collection  qu’il allait présenter à un conseiller municipal. 

    Cette année là, un de mes "grands" d'une dizaine d'années qui avait eu du mal à apprendre à lire en 2 ans  et naviguait du CP au CE2 suivant les matières ( bien pratiques ces classes multiples pour les rattrapages sans redoublement) était venu me faire une drôle de requête.

    " Dites, Madame, je ne voudrais pas montrer mon prix à un conseiller"

    J'interroge et il m'explique 

    " J’ai honte quand il voit les prix que j'ai eu"

    Etonnement pour moi car tous ont sur la feuille incluse à le première page du livre "Prix de ….. et de ….". Même le dernier a 2 prix!

    Nouvelle explication et j'entends

    " Quand il lit travaux manuels, gymnastique, ou bonne camaraderie, bonne volonté, j'ai honte"

     Voilà, ce qui était une humiliation pour lui, c’était  la « reconnaissance sociale »  de la matière! car le monde lui avait déjà inculqué qu’il y a une différence entre  matières nobles et autres!

     

    Et moi qui croyait mettre ne valeur ce que chacun de mes élèves avait de bon! Quelle leçon!

    Quant à Michel, petit garçon sensible, issu d'une famille nombreuse très pauvre, doué d'un réel talent d'organisateur pendant les récréations, travailleur et attentif, muni d'une solide intelligence manuelle, (capable, avec ses mains, de tout faire à partir de rien) mais, hélas,  pas intéressé par que le monde jugeait comme essentiel …  Michel souffrait et se sentait humilié de ne pas voir  "mathématiques ou français" dans l'énoncé de ses prix.

    Je n'ai jamais oublié et j'ai toujours valorisé ceux qui étaient en difficulté en essayant de ne jamais les humilier.

     J’apprécie l’analyse de notre système scolaire, faite par Catherine. Je la trouve très juste et les solutions qu’elle propose sont très appropriées, mais qui l’écoutera?