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Notes de lecture - Page 36

  • Manipulation devenue gouvernance de l'Humanité!

    Il y a longtemps que je me renseigne sur la manipulation que les sites de commerce, les médias, les lobbys de toutes sortes exercent sur nous. Les enfants nés depuis les années 2000 seront-ils encore capables d’un pouvoir de réflexion  et de décision? j’en doute fort.

    Un excellent article du Monde m’a appris comment notre ordinateur était devenu l’artisan de notre mise en tutelle. Tout a commencé en 1994 par la géniale invention des cookies. Une simple ligne de code déposée sur votre navigateur par les sites Web à chaque clic et vous êtes analysés, disséqués,  fichés ... pour que des publicités ciblées s’affichent sur votre écran.

    Ces cookies sont devenus une industrie qui a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires mondial de 102 milliards de dollars. Des sociétés spécialisées les déposent, les récoltent, les classent, les analysent, les agrègent et les revendent. Ils savent tout  de vous: votre langue, les moteurs de vos recherches, la marque de votre ordinateur,  le modèle de votre carte de crédit, votre sexe, votre âge, votre métier, vos loisirs, votre origine ethnique, votre code postal, vos maladies, votre situation de famille, votre logement, votre voiture, votre religion , vos envies, vos besoins, vos mots de passe obligatoirement, vos sites préférés, votre  style de navigation. Et cela permet de vous envoyer le bon message pour moment. 

    On vous conseille d’effacer les cookies, ils reviennent immédiatement,  on vous dit de les bloquer et à ce moment-là la plupart des sites ne fonctionnent plus! C’est vrai, j’ai essayé!

    J’ai appris avec stupéfaction que, si vous vous connectez avec un ordinateur à 3 900 euros, le site ne vous proposera pas les mêmes voyages ou les mêmes chambres d’hôtel que si vous utilisez un portable à 300 euros.

    Voici des extraits d’un article d’un  professeur d'histoire des technologies à l'université de Californie, à Berkeley 

    « D’un côté, les technologies de l'information influent sur notre cerveau : nous ne pensons plus de la même façon que les générations précédentes.... Nous laissons les technologies nous façonner,  mais nous n'avons pas encore créé les outils intellectuels pour nous aider à comprendre ce qui nous arrive. et admettre que nous ne contrôlons rien. A certains moments historiques, nous pouvons décider  de ce que nous allons devenir. Mais pour cela, il faut réfléchir et agir. Or, c'est peut-être ce qui nous effraie le plus. Si nous décidons que l'innovation est devenue incontrôlable, nous nous déchargeons de toute responsabilité, c'est plus confortable. »

     

    Et nous n’avons encore rien vu! 

    En ce moment se  met au point une nouvelle technique qui est une « anticipation de notre propre comportement » qui définit  notre profil et lui attribue « un nuage de mots qui lui est propre » de manière à ce qu’on n’obtienne de nous ce qu’un être humain n’arriverait pas à obtenir. Et çà marche!!!

    Mais il n’y a pas que le commun des mortels qu’on doit influencer. Dans le vaste quartier européen de Bruxelles, la puissance des lobbies saute aux yeux. Les grands noms du monde des affaires occupent chaque immeuble de bureau dans un rayon de 1 kilomètre autour des sièges de la Commission du Conseil et du Parlement européens… Il y a autant de lobbyistes que d’employés de la Comission, ils gèrent une « industrie » qui pèse plusieurs milliards d’€! Il s’agit d’imposer un comportement économique  et commercial à 507 millions de citoyens. Et pour cela,  tous les moyens sont bons.

    Je ne peux m’empêcher de repenser à ce pauvre St Ex, qui « refusait de vivre dans un monde de robots, dominé par des robots, et où chaque homme serait devenu  un robot »Quel visionnaire! il n’a pas fallu un demi-siècle pour y arriver!

    Peut-on encore espérer que l'homme sera capable de réfléchir, d'agir et de réagir.

  • Retour à l'école de Jules Ferry? Est ce raisonnable?

    J’ai été heureuse de trouver un texte de Mona Ozouf, historienne, à propos de l’école de Jules Ferry, cette école  dont il est de bon ton de réclamer le retour  à grands cris. Tout ce qu’elle a écrit est le reflet de ce que je pense.

    « Quand les parents et la société ne soutiennent plus l'autorité des maîtres et que les savoirs sont sur internet, invoquer un retour à l'école de Jules Ferry est une chimère anachronique ….. une méconnaissance de l’histoire et une illusion ».

    Ce qui est drôle; c’est que J Ferry fut en son temps haI  par la droite. On  l’accusait d’avoir chassé Dieu des écoles , de dresser des individus et de réaliser un génocide culturel puisque les programmes étaient les mêmes pour tous. Maintenant c’est la droite qui réclame un «  retour aux valeurs oubliées de l’école républicaine ».

     

    Ferry avait légiféré pour une France rurale ou famille, école, église imposaient toutes de normes autoritaires. Mes camarades de classe, mes premiers élèves étaient presque tous des enfants de petits cultivateurs. Lorsqu’ils arrivaient à l’école, ils n’avaient entendu que le bonjour de leurs parents ( pas de télé, pas de radio, souvent pas d’électricité). Levés tôt, ils avaient soigné les poules et les lapins, parfois les cochons car c’étaient leur rôle. Ils avaient marché, 4 ou 5 km souvent, dans la forêt et dans des chemins qui longent les champs et les prés. Rien ne les avait énervé, rien ne les avait distraits et quand l’instituteur prenait la parole chacun était attentif et … intéressé. Car l’école seule dispensait la culture, le savoir. Que de fois ai-je entendu des parents me dire «  il faut qu’il travaille bien à l’école, si vous saviez comment je regrette de ne pas savoir grand chose. Il ne faut pas hésiter à le punir » Et eux mêmes le corrigeait à chaque manquement!

     

    On se rend bien compte qu’en 30 ans tout a basculé. Une mère d’élève m’a dit en 1980 : « c’est votre faute si elle ne  travaille pas comme elle devrait, vous êtes toujours en train de la contraindre » . Il faut dire que, lorsque je disais « dictée » par exemple,  cette petite me répondait « j’ai pas envie », n’ouvrait pas son cahier et se couchait sur sa table. Milieu aisé, bourgeois, catholique, cette réflexion d’une mère que j’estimais m’avait complètement déboussolée. Et depuis, çà a largement empiré! 

    Aujourd’hui  les normes scolaires ne sont soutenues ni par les familles, ni par la société, mais sont au contraire l’objet permanent du soupçon et de la contestation. L’ école avait été conçue en songeant au bien commun, avec un souci du collectif qui est très éloigné des "consommateurs d’école" d’aujourd’hui, qui en attendent tous un bénéfice « personnel et particulier ».

     Internet est passé par là, tous les savoirs sont à notre disposition immédiatement et sans contrainte , même pas l’obligation de les retenir puisqu’on peut le retrouver quand on veut. L’école de Jules Ferry véhiculait des valeurs d’attention, d’efforts et de patience, des mots qui n’ont plus tellement de sens aujourd’hui. Et je pense qu’il y une incompatibilité radicale entre l’école Jules ferry et les jeunes d’aujourd’hui.

    « Intentions malfaisantes de pédagogues, méthodes inadaptées? ». Et reconnaître simplement que le monde a changé, que nos enfants sont des mutants, qu’ils évoluent très vite et que ce que leur propose l’école les intéresse peu! Je me souviens des fins de journées où ma mère nous montrait des images du monde dans le stéréoscope de l’école. Moment magique ou nous découvrions en relief les montagnes, les fleuves, Paris et ses monuments et nos colonies. Chacun croisait les bras dans un silence absolu en attendant que son voisin lui passe le merveilleux appareil …. et il y avait de 45 à 50 élèves dans la classe de 4 à 14 ans! Une de mes petites filles qui fait du soutien scolaire dit que son enfance n’a rien eu de commun avec celle des enfants d’aujourd’hui, qu'elle ne se reconnaît pas du tout en eux …. et elle n’a que 25 ans!

    Le torrent d’images, de rumeurs,  d’informations qui se déverse sur les jeunes et occupe beaucoup plus d’heures que celles passées en classe, devrait  être canalisé, orienté,  expliqué et ramené à sa juste importance. Bref il faudrait inventer une culture des nouvelles technologies et sur l'information, une réflexion sur leur utilité et leur mode d’emploi, faire un effort d’éducation.

    Proposer les recettes du passé et invoquer l’âge d’or de l’école républicaine, quand on a déboulonné la figure du maître et du professeur,  est une stupidité qui ne mènerait nulle part!

     

  • Complément de la note " Encore une fois les femmes et la société"

    Rentrée chez moi après mon escapade vendéenne, je complète ma note sur la place de la femme dans la société

    Tout d’abord, voici le  lien avec l’article de l’Huffington Post:  «PHOTOS. Cette publicité LEGO de 1981 devrait être vue par tous ceux qui fabriquent, achètent ou vendent des jouets » C’est inouï de constater qu’en une génération la petite fille est devenue insidieusement une « femme-objet »

     

    Je veux aussi ajouter quelles lignes à partir de documents accumulés au fil des ans. 

     

     C’est en 2000 que j’achète le roman d'inspiration autobiographique de Frédéric Beigbeder, « 99 francs» qui dénonce les dérapages cyniques du monde de la publicité dans la société occidentale de consommation.

    Pour lui c’est simple, « la pub a pour but de faire acheter aux femmes d’une manière irrépressible le produit dont elles ignoraient l’existence une heure auparavant »

    Voici quelques citations:

    - tout s’achète : l’amour, l’art, la planète terre, vous, moi.

    - hé oui je pollue l’univers. Je suis le type qui vous vend de la merde, qui vous fait rêver de ces choses que vous n’aurez jamais

    - pour créer des besoins, il faut attiser la jalousie, la douleur, l’inassouvissement 

    - pour réduire l’humanité en esclavage, la publicité a choisi le profil bas, la souplesse la persuasion

    Et j’ai gardé pour la fin celle qui m’avait le plus révoltée:

    - tout doit être fait pour faire craquer la « ménagère de moins de 50 ans », dit on,  en fait on pense « la mongolienne de moins de 50 ans ».

     

    Tout est dit en terme de mépris!

    Femme = ménagère = mongolienne, donc …. être humain incapable de discernement, d’intelligence et de volonté. Triste à pleurer!