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Notes de lecture - Page 31

  • Des réflexions percutantes dans la "chronique Agora"

    Il y a plusieurs années, j’avais demandé à Google de trouver «  Agora vox », le média citoyen, sans trop savoir comment ce site s’appelait exactement … j’ai donc tapé Agora et c’et ainsi que Google m’a proposé la « chronique Agora ». Quand j’ai lu ..."chronique boursière", moi qui n’a pas un sou a placer, j’ai failli ne pas ouvrir le site mais je suis curieuse. Et voilà comment, après la lecture d’une dizaine d’articles des principaux journalistes, j’ai demandé mon inscription a leur lettre journalière.

    Chronique boursière? si l’on veut trouver des conseils de placements, leurs analyses sont judicieuses sans doute, on y parle  de la finance, des banques, de l’ultralibéralisme  mais surtout c’est une analyse très fine de notre monde. Certains journalistes déploie un humour féroce envers nos gouvernants et les décideurs mondiaux.

    Bref après plusieurs années de fréquentation journalière, j’attends chaque jour vers 11h ma première lettre et je me régale à la lecture des billets de Bill Bonner, le créateur de ce site. 

     

    Aujourd’hui, j’ai envie de faire un florilège de ses derniers articles. Trouver l’écho de mes pensées dans une chronique boursière me réjouit, moi qui me suis toujours sentie nulle et économie et qui suis une vieille femme des années 30, aux valeurs bien éloignées du monde actuel!

     

    « Nous vivons une Ere de Miracles. Les gens sont prêts à croire n'importe quoi... et les chiffres indiquent que les choses vont en s'améliorant. Si c'est bien le cas, nous allons peut-être devoir réviser toute notre Weltanschauung.(manière de voir).. ou du moins la partie où nous pensons que l'économie est en route pour l'enfer. Si l'on en croit les preuves, elle ne va pas du tout en enfer. Elle va au paradis... sans même mourir.

    Nietzsche avait remarqué qu'il y a ceux qui ne croient en rien et ceux qui sont prêts à croire n'importe quoi. Actuellement, le deuxième groupe connaît clairement son heure de gloire ».

     

    Dans le système actuel …  capital et argent sont factices. L’argent est devenu un concept brumeux tandis que le dollar est devenu une reconnaissance de dette envers des entités inconnues : c’est une fraude. Le dollar n’est pas de l’argent authentique. Il ne représente pas de travail, d’épargne ou de richesse authentiques. Il peut être fabriqué à volonté par des fonctionnaires. Autant qu’ils en veulent.

    Le “capital” est lui aussi contrefait — souvent, il n’a pas de vraies ressources pour le soutenir. Ce n’est rien d’autre que des morceaux de papier vert, ou pire : des fantômes d’électrons défilant dans l’espace.

    Et qu’en est-il de l’épargnant ? Il doit se trouver idiot. Qu’obtient-il en l’échange de sa discipline… de sa persévérance… ? Rien du tout. »

     

    « Aujourd’hui, un citoyen consciencieux et raisonnable  doit croire six choses impossibles avant le petit-déjeuner et une demi-douzaine d’autres après le dîner.

    Il doit croire que “l’argent” peut être créé à partir de rien… et que cet “argent” peut rendre les gens plus riches, s’il est distribué correctement.

    Il doit croire qu’on peut créer de la richesse sans transpirer ni épargner… simplement par la grâce de la “relance” et d’une gestion éclairée de la part des banques centrales.

    Il doit croire que lui — et d’autres — peuvent emprunter comme bon leur semble et ne jamais rembourser.

    Et il doit croire que les marchés grimpent… et ne baissent jamais ».

     

    « Le gouvernement fonctionne toujours comme un racket. C’est pour ça que la guerre est si utile : c’est une chose contre laquelle protéger les citoyens. C’est aussi pour cette raison que la relation entre les gouvernements et les terroristes est symbiotique. Ils ont besoin l’un de l’autre. Les terroristes donnent aux gouvernements un ennemi contre lequel protéger le peuple — commodément, ils ne peuvent pas vraiment gagner. En échange, les terroristes obtiennent de la gloire, du pouvoir, de l’argent et plus de recrues grâce à la lourde “guerre” que leur mènent les gouvernements »

     

    « Dans les sociétés occidentales actuelles, l’élite qui contrôle les véritables rouages du gouvernement est censée faire semblant qu’elle agit pour le bien des électeurs, qui sont censés le croire. Les électeurs pourraient parfaitement comprendre ce qui se passe vraiment s’ils investissaient le temps et l’énergie nécessaire pour l’observer de près. Mais à quoi est-ce que ça servirait ? Le système dépend de la coopération des politiciens rusés… et des gogos "idiots". Tous doivent travailler ensemble à un monde plus corrompu »

     

    « C’est là un paradoxe crucial de la civilisation. Plus on est civilisé, plus on est capable de commettre des actes très peu civilisés. On remarque souvent, par exemple, que l’Allemagne des années 20 et 30 était le pays le plus civilisé d’Europe. C’est ce qui lui a permis de jouer les gros bras. Ce qui démontre amplement que quel que soit le degré de civilisation, on ne sort jamais vraiment de la nature humaine. A trop pousser un saint, il se transforme en bête. »

     

    « Nous avons acheté le Financial Times, hier. Et nous nous sommes posé la question : combien d’idées erronées, stupides, contre-productives et insensées un journal peut-il avoir en une seule journée ? Financial Times qui est devenu le journal de référence du monde économique. Mais il y a plus de mauvaises idées économiques au centimètre carré qu’un discours d’Hilary Clinton »

     

    Non je n’ai pas puisé mes citations dans un journal révolutionnaire mais dans une chronique boursière, brillante dit-on, et dont les analystes gardent leur « vrai-parler ». Bien loin du " Il n'y a pas d'alternative" seriné par tous les décideurs du monde, d'une seule voix!

     

     

     

     

  • A découvrir: " Ce que l'argent ne saurait acheter: limites morales du marché"

    Je viens de découvrir le livre d'un philosophe économiste, professeur en sciences politique à Harward,  libéral pourtant, qui remet en cause capitalisme et marchés . Titre de ce livre "ce que l'argent ne saurait acheter, les limites morales du marché". Il démontre et  affirme que le capitalisme est autodestructeur, qu'il menace toute vie en société et mène la démocratie au naufrage.

     

    Il commence par une liste de chose qu'on peut acheter en Amérique maintenant, et constate que c'est tout ou presque!

    Voici un extrait de son énumératioin:

    - Une cellule de prison améliorée 82$ la nuit… le numéro de portable de votre médecin, 1500$ par an… louer une partie de son corps a un annonceur publicitaire 777$ …servir de cobaye humain pour une firme pharmaceutique 7500$… prendre la place d'une personne pressée dans une file d'attenter 20$ de l'heure,….lire un livre entier au CE1 2$ ….perdre 7kg en 4 mois si vous êtes obèse …378$….adopter un enfant 20 000$, mais deux fois moins lorsqu'il s'agit d'un petit enfant noir,  … acheter des ovocytes jusqu'à 50 000$, et même 100 000$ lorsque les femmes  sont très belles.

     

    - D'autres plus insolites:  recours a une mère porteuse indienne, 6250$, ….le droit d'émigrer aux USA 500000$, …combattre dans les rangs d'une société militaire privée quelque part dans le monde, jusqu'à 1000$ par jour, ….l'admission de votre enfant dans une université prestigieuse aucune limite!…. payer les primes annuelles de l'assurance vie d'une personne âgée jusqu'à sa mort et toucher le capital! aucune limite, là encore.

     

    - En voici les 2 qui m'ont le plus étonnée: le droit d'abattre un  rhinocéros noir, espèce en voie d'extinction 150000$ et par contre le trop fameux droit de polluer, une tonne métrique de carbone ne coute que 18€! Vraiment donné!

     

    Depuis près de 30 ans, le marché régente notre vie, l'économie ne s'applique plus aux bien matériels, elle s'est entièrement détachée de la morale et est en train de façonner la totalité de notre existence et de tuer vie sociale et démocratie. "Cupidité, avidité, irresponsablité, publicités commerciales agressives et mensongères qui s'infiltrent partout, nous désinforment et nous formatent! "

    Les mots choisis par Mickael J Sandel sont violents et condamnent sans appel notre moinde!

     

    J'ai téléchargé  l'extrait "gratuit", offert par Kindle sur ma tablette et écrit cette note après l'avoir lu et après avoir résumé des analyses trouvées sur Internet mais je vais chercher ce livre décapant qui fait réfléchir et peut-être ne reparlerais-je sur ce blog.

  • En ces temps de Noël, réflexions sur la consommation

    Je me contente ce matin d’un copié collé  car j’ai trouvé ces jours-ci une analyse faite par une sociologue du laboratoire de sciences sociales d’Orange ( Orange SENSE: Sociology and Economics of Networks and Services). Les chercheurs de ce laboratoire  mobilisent à la fois les méthodes classiques de sciences humaines et sociales et les nouvelles techniques d’analyse des grandes masses de données numériques. 

    Ils participent à plusieurs projets de recherche de l’Agence nationale de la recherche (ANR) et sont associés à de nombreuses initiatives scientifiques avec les acteurs français et internationaux du domaine. Leurs travaux font l’objet de publications scientifiques.

     

    Or je lis cette définition de la consommation:

    « Aimer, désirer, acquérir, utiliser, manger, user, se lasser, se détourner, jeter ».

    Et aussi

    « Depuis la diffusion (de la société de consommation) au début des années soixante, et malgré les critiques, un demi-siècle s’est écoulé sans changement majeur. Seuls les objets de désirs se sont en partie déplacés – moins d’alimentation et d’habillement, plus de communication, de transports et de loisirs. Les dépenses individuelles de masse structurent toujours notre économie et orientent nos représentations sociales. »

    Enfin plus loin:

     « Le comportement du consommateur consiste à surévaluer les biens matériels, à chercher à se les approprier, à "penser" en terme non plus d'homme, mais de machine à consommer,  Cela le conduit à se désengager socialement, donc à s'isoler, et à développer des affects négatifs tel qu'une méfiance d'autrui, de l'égoïsme... Au final, être traité en consommateur est néfaste pour notre ressenti personnel et pour nos relations sociales. »

     

    Ce qui est curieux, c’est que toutes les études du comportement humain s’ajoutent au bon sens des siècles passés pour affirmer que « l’argent ne fait pas le bonheur ». 

    J’aimais raconter à mes petits élèves l’histoire du roi qui pensait trouver le bonheur en portant la chemise d’un pauvre toujours joyeux, chemise que le-dit pauvre n’avait jamais possédé! C'était au temps où les histoires se devaient d'être morales!

    Maintenant les études psychologiques démontrent que les personnes qui donnent beaucoup d'importance aux richesses, au statut social, aux choses matérielles, sont plus sujettes à l'anxiété et la dépression, sont moins sociables, et sont moins heureuses de manière générale.

     

    Pourquoi avons nous mis la consommation comme but ultime de notre vie. Par nécessité? il y a longtemps que ce n’est plus vrai. Parce que nous sommes manipulés? oui, mais aussi par ennui, par distraction, par tristesse, par désœuvrement…

    Consommer nous distrait, un temps, de notre condition d’humain trop souvent  isolé, solitaire. Mais un temps seulement!