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Notes de lecture - Page 26

  • Faut-il encore écrire à la main? question beaucoup plus essentielle qu'on peut le croire!

    De plus en plus souvent on parle de la fin de l’écriture à la main. On a affirmé que la Finlande avait  imposé l’apprentissage de l’écriture directement au clavier mais c’était en fait c’était l’écriture scripte ( lettres séparées) qui avait été remplacé l’écriture cursive ( lettres attachées). Dans mon lointain passé d’institutrice de CP, il m’est arrivé d’accueillir des enfants venant d’une école maternelle où l’on écrivait en  scripte ils n’ont eu aucun problème pour attacher leurs lettres. On peut effectivement privilégier l’une ou l’autre écriture.

     

    Il n'en va pas de même pour le clavier comme vecteur d'apprentissage de l'écriture. Car le rôle du corps n’est plus essentiel. Abandonner l’écriture manuscrite,  pour beaucoup, ce sont des  des avantages, un progrès et la modernité surtout!

    Les neuroscientifiques ne sont pas exactement du même avis.

    jean- Luc Velay, chercheur en neurosciences au CNRS,  écrit d’ailleurs: «  Le geste d’écrire permet de se créer une mémoire sensorimotrice spécifique à chaque lettre. Cette mémoires du geste se réactive en situation de lecture en même temps que la représentation visuelle des lettres. Apprendre à écrire à la main facilite l’apprentissage de la lecture ».

    Et Edouard Gantaz, chercheur lui aussi en neurosciences au CNRS  affirme qu’ apprendre à lire relève d’un processus complexe qui associe trois formats visuels audio  et sensorimoteur et ajoute « en écrivant à la main on maximise les chances de mémoriser les lettres d’autant que la main est le seul organe comportant un aussi grand nombre de récepteurs sensoriels ».

    Et tous ces chercheurs disent qu’on perdrait la mémoire sensorielle si utile pour comprendre et retenir.

    De plus, des expériences montrent que l’écriture à la main apprend à coordonner ses mouvements et que ceux qui écrivent ainsi sont  beaucoup plus habiles rapides et créatifs dans les travaux manuels.

     

    C’est bien que j’ai constaté avec les petits qui m’ont entouré pendant tant d’années. Un petit bonhomme avait écrit une suite de mots sans pouvoir la lire et m’avait dit « Je ne sais plus comment ça s’appelle mais ma main  sait l’écrire ». Il y’a donc bien une mémoire de la main.

    Et les étudiants la connaissent bien cette fameuse mémoire, ils savent  que prendre des notes permet synthèse, compréhension et mémorisation. Je pense que la plupart font encore comme les étudiants de ma génération:  révisions en vue des examens avec papier et crayon à la main car  tout ce qui a écrit est mieux retenu.

     

    Je terminerai, par une histoire personnelle, à l’autre bout de la vie. Ma mère, érudite en beaucoup de domaines, avait rempli maints cahiers et classeurs de la  belle écriiture cursive des gens du début du 20ème siècle. Elle a continué jusqu’à sa mort à 98 ans! Les dernières années, dans les conversations, elle ne trouvait pas toujours les mots pour exprimer ses idées mais, disait-elle «  ma main ne m’a jamais fait défaut. Je peux écrire des heures sans chercher mes mots, j’ai l’impression que la partie restée jeune de mon cerveau est au bout de mes doigts! ». 

     

    Faut-il se priver de cette intelligence sensorimotrice? la question est posée pour les générations futures…. mais puisque on affirme que des algorithmes régiront leur vie, auront-elles encore besoin de penser???

     

    Pourtant je crois que l’écriture est la base de toutes civilisation. Ecrire, c'est transmettre le savoir.

    c’est est un  « acte fondateur de l'homme . Supprimer le support physique de l'écriture est le plus grand danger qui nous guette. Sans mémoire, nous ne sommes plus rien. Nous devons accepter le progrès, mais le progrès ne doit pas nous aliéner. »

     

    "Cela fait froid dans le dos", juge Danièle Dumont, docteur en sciences du langage " L'écriture manuscrite est absolument indispensable à la liberté. Écrire à la main permet de garder une liberté de production. On peut garder un document".

    Et elle exprime une crainte:

    "Il suffirait demain de couper le courant pendant 3 jours, et si personne ne sait écrire à la main personne ne peut consigner quoi que ce soit, personne ne peut plus communiquer. De plus,  puisque tout est connecté, rien ne peut être caché et rester personnel ».

     

    Encore un sujet sur lequel l’humanité devrait s'interroger

     

     

     

  • Paroles de Socrate, universelles et tellement d'actualité!

    Tout le monde a entendu la phrase célèbre de Socrate «  Connais toi toi-même ». Ce philosophe de la Grèce Antique, vivant au  Vème siècle avant J.C. a été qualifié par l’oracle de Delphes de «  le plus sage et le plus savant des hommes ». C’est un sage qui, à l’usage des humbles et de la jeunesse,  dispense sa sagesse dans des dialogues qui sont restés d’actualité. Malheureusement éduquer la jeunesse, lui apprendre a devenir soi-même, avec un point de vie moral dominant  était déjà suspect à cette époque. Et c’est pourquoi il fut condamné à boire la ciguë, ce que tout le monde sait!

     

    C’est dans la revue  « Alternative Bien-Etre » que j’ai trouvé ces « paroles de sagesse »

     

    Quelqu’un vint un jour trouver le grand philosophe et lui dit :

    « Écoute, Socrate, il faut que je te raconte comment ton ami s'est conduit.

    – Attends un instant. Avant de commencer, as tu passé ce que tu as à me dire a travers les trois tamis ?

    – Les trois tamis ?

    Le premier tamis est celui de la vérité. As-tu vérifié si ce que tu veux

    me dire est vrai ?

    – Non. J’en ai simplement entendu parler…

    – Tu ne sais donc pas si c’est la vérité. Essayons de filtrer en utilisant un

    autre tamis, celui de la bonté. Ce que tu veux m’apprendre sur mon

    ami, est-ce quelque chose de bon ?

    – Ah non ! Au contraire.

    – Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur

    lui et tu n’es même pas certain qu’elles soient vraies. Tu peux peut-être

    encore passer le test, car il reste un tamis, celui de l’utilité. Est-il utile

    que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ?

    – Non. Pas vraiment.

    – Eh bien !, dit Socrate en souriant, si ce que tu as à me dire n’est ni vrai,

    ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir, et quant à toi, je te conseille

    de l’oublier… ».

     

    Pour qui ouvre grands les oreilles sur ce qui se dit dans les conversations de tous les jours,  ce qui envahit médias, reseaux sociaux et Internet,  il est impossible de croire que le monde actuel connaisse ces paroles, et encore moins qu’il les fasse siennes !

     

    Je pense aussi qu’il ne faudrait pas ignorer les phrases qu’il a dit devant ses juges avant de boire la cigue et de disparaitre,  phrases de sagesse de paix et d’amour pour répondre aux accusations de « corrompre  la jeunesse»

    «  Car toute mon occupation et de vous persuader, jeunes et vieux qu’avant le soin du corps et des richesse, avant toute autre soin est celui de l’ame de son perfectionnement. Je ne cesse de vous dire que ce n’est pas la richesse qui fait la vertu, au contraire que c’est la vertu qui fait la richesse et c’est de là que  naissent tous les autres biens publics et particuliers »

     

     

    Croyez vous que le monde change? 5 siècles avant JC et aujourd’hui, « enseigner la vertu », c’est « corrompre la jeunesse! »

     

  • Une école Montessori dans les années 1920? mais oui, çà existait!

    C'était le sujet de l'édito, sur  L'Age de Faire,  le mois dernier : l'histoire invraisemblable de l'institutrice qui a dû quitter l'enseignement public parce qu'elle obtenait de trop bons résultats dans sa classe de maternelle. 

    Gennevilliers, zone d' Éducation Prioritaire, et des gamins de moins de six ans, lisant  en mettant le ton et calculant collectivement, grâce à des manipulations de cubes,  des divisions a 4 chiffres. Origine et cultures différentes, tous les enfants avaient de leur propre chef appris à lire, étaient  épanouis, sereins,  et avaient le goût de l'entraide.

    Leur institutrice Céline Alvarez avait recréé dans sa classe l'environnement pédagogique élaboré par Maria Montessori, dans les années 1900, méthode enrichie des connaissances des dernières "neurosciences affectives cognitives et sociales"! 

    Au bout de trois ans,  l'Education Nationale a mis fin à ce beau projet car elle a estimé que cette expérience "mettait des enfants en très grande réussite scolaire ce qui risquait  de leur poser des difficultés par la suite"! 

    Hélas l'institutrice à renoncé à enseigner en école publique.

     

    J'ai cru rêver  en lisant ces lignes , et j'ai voulu en savoir davantage. Recherche sur Internet,  sur des sites de l'éducation  et autres et j'ai du me rendre à l'évidence, tout cela était réel. 

    Pourquoi est-ce que je tiens raconter cela sur mon blog?...c'est une histoire personnelle!

     

    En 1923 ma mère est reçue à l'Ecole Normale de la Roche sur Yon, ou elle passera ses trois années de formation. A cette époque, et pour une cinquantaine d'années  encore, attenant à l'Ecole Normale, il y a une école primaire et une maternelle,  appelées "Ecole Annexe". Il fallait être reconnu comme un excellent enseignant pour y  postuler puisque c'était dans ces classes que les élèves-instituteurs apprenaient leur métier et était  en observation ou en stage plusieurs fois par semaine. 

    Or, en ces années 20,  la directrice de l'école maternelle  employait la méthode de Maria Montessori. Une classe avec des ateliers libres, du matériel sensoriel approprié  pour un développement naturel de l'enfant et un apprentissage de l'ordre, du langage, du mouvement et aussi  du raffinement sensoriel, ce qui avait beaucoup étonné ma mère. . Attitude de retrait de la maîtresse, autocorrection, entraide, là   encore il y avait de quoi étonner les futures institutrices. 

    Me mère en parlerait mieux que moi, mais j'ai souvenir de certains récits qui me semblait ahurissants,  lorsque je me formais, moi aussi,  à la carrière d'institutrice. 

    Elle affirmait que les résultats étaient à la hauteur des intentions et elle était restée marquée par cette classe au point que, sans  suivre cette méthode, elle s'est inspirée de certains principes pendant sa carrière

     

    Et oui,  le temps a passé, on parle beaucoup de l'égalité des chances mais on fait tout pour que ça ne marche pas. Maintenant on oblige une institutrice qui sort des normes a démissionner, au début de XXème siècle, certains osaient offrir  aux futurs enseignants un modèle " révolutionnaire" et aux dires de ma mère , le Directrice de l'Ecole Normale pensait que cette voie était l'avenir.

    Les Normaliennes entendaient aussi beaucoup parler de Decroly, un belge médecin, pédagogue et psychologue de la même époque. Lui aussi essayait de faire évoluer l'école "réservée à une élite vers une école adaptée à tous les enfants y compris les enfants en difficulté... L'éducation, disait-il, est un moyen privilégié de faire évoluer la société d'ensemble et pour ce faire il faut revoir l'ensemble de l'école". 

    Quel  beau rêve!  qui fut le rêve d'une génération d'entre les 2 guerres. Aujourd'hui, en  France,  l'école est une des plus inégalitaires des pays de l'OCDE et l'écart entre les meilleurs et les plus mauvais se creuse d'années en années.

    " Inégalitaire, trop académique, pas pertinent", voilà ce  que le Directeur de l'Education de l'OCDE, dit du système français. Et il ajoute " Il n'est pas attractif pour les enseignants!"

     

    Punir un enseignant qui obtient d'excellents résultats en s'éloignant du chemin bien balisé qu'il doit suivre semble incompréhensible. Et il est normal que ce ne soit guère attractif beaucoup d’enseignants! 

     

    Le plus curieux, c’est que l’image de l’école du passé, c’est les bras croisés, le piquet,  les cheveux tirés, les coups de règle sur les doigts! Cà me révolte! j’ai connu si peu de ces instituteurs là. Par contre , aux dires de 4 enseignants d'aujourd'hui, qui me sont proches, ma mère et moi nous sommes permis des quantités d’initiatives qui seraient interdites aujourd’hui!

    Peut-être les raconterais-je dans une autre note!