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Des raisons d'espérer - Page 8

  • "Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait" (Mark Twain)

    il y a un an aux élections municipales, les habitants de Saillans petit village de la Drôme (1200h), ont tous été élu au premier tour. Pendant des mois ils avaient travaillé à une liste collégiale et vécu une belle expérience de démocratie participative Par petits groupes, ils avaient imaginé ensemble des dizaines de projets et jusqu’à 250 personnes s’étaient réunies lors des réunions publiques, soit presque le quart de la population ! Auparavant personne n’assistait aux réunions du Conseil Municipal

    Ce village, décidément spécial, abritait une quarantaine   d’associations, (un chiffre énorme pour 1200h.) qui s’étaient impliquées dans le projet.   Des groupes de travail avaient été  été constitués, encadrés par des animateurs : environnement, vivre ensemble, sport, jeunesse. Les habitants avaient  fait les propositions et beaucoup parlé de lien social, d’écoute et de ce qu’ils pourraient faire pour décloisonner les générations et les groupes.

    La liste collégiale avait donc remporté en mars, les élections au premier tour avec 56,8 % des voix.

     

    Un réveil des consciences, des rencontres, du partage. pour changer, travailler ensemble, pour l’intérêt commun….. j’avais été séduite par cette réussite 

     

    La liste "Autrement pour Saillans", avait été constituée sans hiérarchie et sans politique. (A se demander comment c’est possible dans un pays où la politique politicienne du plus bas niveau règne en maître! ) Elue, elle avait promis d’inviter une à deux fois par an, la population à donner ses idées lors d’assemblées. Le reste de l’année, il y aurait des petits comités sur des sujets précis, et le cas échéant des référendums. 

    « Le défi, ça va être aussi de maintenir cette énergie. »disaient les habitants.

     

    J’ai eu envie de savoir ce qu’était devenu Saillans au bout d’une année

    .

    Tout va très bien, l’enthousiasme règne toujours et les réalisations sont là. Le travail s’articule autour de 3 axes: collégialité, transparence et démocratie participative.

     

    Les élus travaillent tous  en binôme ou en trinôme, y compris le maire. Les dossiers sont étudiés dans des commissions participatives et des groupes action-projet  auxquels participent les habitants volontaires. Il y a aussi les animateurs,  et le « conseil des sages ». 

    En tout,  230 personnes (soit 24 % de la population majeure) font partie des commissions. Leur volonté de participer est surprenante ( initiatives, entraide, bénévolat) 

    « La démarche des habitants et des élus de Saillans est pragmatique et concrète  Il n'est pas question de "partis politiques" mais bien de "politique" comme art de conduire les affaires publiques. Cette démarche procède par apprentissage et par expérimentation au quotidien. On se permet d'essayer et de se tromper, de recommencer, mais en transparence et en confiance entre élus et habitants ».

    L’information à destination de tous est l’objet d’un soin particulier. Elle passe par différents canaux : la création d’un site Internet, le traditionnel bulletin communal, l’affichage public,… Elle passe aussi par l’ouverture de toutes les réunions aux habitants, ainsi que l’édition et la mise à disposition rapide de comptes rendus systématiques de celles-ci.

     

    Voilà qui me ravit: des outils et méthodes issues de « l’éducation populaire », cette éducation populaire qui a bercé mon enfance et dont mes grands parents ( carriers, cultivateurs) et mes parents  estimaient qu’elle changerait le monde car instruction, éducation, information était le triptyque qui amèneraient les gens à se prendre ne charge et à ne plus se laisser mener « comme do bu jouqués » ( des boeufs sous le jougs) …. disait mon grand père en patois vendéen!

     

    D’autres villages ont expérimenté cette gestion, il y aura un second volet dans la catégorie « raisons d’espérer! »

  • Où il est encore question de " l'Age de faire"

    Quelques jours loin de chez moi pour profiter des premiers jours printaniers et 2 occupations, vélo pour entretenir la forme et livres et revues pour sauvegarder les neurones. Je retrouve toujours avec autant de plaisir ce Marais Poitevin, paysage de ciel et d'eau, si agréable à parcourir a vélo malgré un grand vent.

    J'ai emporté plusieurs livres et une revue "l'âge de faire", dont j'ai déjà parlé, et dont je ne me lasse jamais. A tous les pessimistes je la recommande. Je ne suis pas la seule à me désoler de la marche du monde mais m'aperçois que beaucoup de gens prennent le problème à bras le corps et inventent un monde nouveau.

    En première page, un article très intéressant "un village social construit briques après briques". Chantier d'insertion, lieu de vie où des personnes en situation de précarité peuvent habiter, fabrication et utilisation de matériaux locaux écologiques pour la construction des bâtiments du Village. Maraîchage, cantine associative, bâtiments: tous les chantiers d'insertion permettent à ses membres de se loger et se nourrir se former ou encore de renouer avec avec la vie sociale ou professionnelle.

    Avec "le tour du monde des paysans" on apprend qu'en Guyane dès cacaoyers centenaires abandonné depuis longtemps reprennent vie selon une méthode traditionnelle.

    Une visite à l'Atelier Paysan nous fait connaître cette association qui forme à l'auto-construction du matériel destiné à l'agriculture biologique. Chaque paysan, faisant appel à elle, bénéficie des inventions des autres, avant que, à son tour, il partage ses propres découvertes.

    Apprendre que les chauves-souris peuvent être des alliées des vignerons pour limiter l'usage des produits phytosanitaires voilà qui est aussi encourageant.

    J'ai aussi lu les articles qui dénoncent; : les agences de l'eau cajole les pollueurs... l'agriculture grignotée par le capital ... le livre noir des banques...l'Armorique vent debout contre l'exploitation du sable.

    Voilà ce que vous ne trouverez pas dans la presse traditionnelle ou sur les ondes radio/télé! Si vous pensez que ce journal va un peu loin, cherchez donc sur Internet et vous verrez qu'il ne publie que des informations que l'on peut contrôler!

    Pour terminer j'ai beaucoup apprécié les articles de fond : "pour comprendre la non-violence" et "le fondamentalisme électoral" . Et enfin un dossier sur l'habitat, des initiatives différentes et très intéressantes.

    Mais des journaux comme celui-ci n'intéressent que ceux qui veulent savoir! Ça explique qu'ils aient tant de mal à vivre car, hélas, actuellement il ne faut surtout pas que les gens réfléchissent et plus encore qu'ils comprennent qu'il existerait une vie différente et des solutions à envisager pour un avenir autre que celui que nous impose l'ultra libéralisme, le Marché et le surconsommation! Tout le monde connaît la formule , reprise par tous nos dirigeants: "il n'y a pas d'autre alternative"

    Peut être que si, il y en a d'autres!

  • Une belle découverte: l'ADDA nantaise

    C’est par hasard que j’ai découvert ADDA, une association nantaise qui m’a séduite immédiatement. Créée en 2008 par quelques amis préoccupés du sort de la planète  et désolés de la surproduction et la surconsommation des sociétés industrialisées,  elle se veut le « porte-parole de tous ceux qui s’engagent à satisfaire leurs besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Elle prend  d’abord le nom « d’Association pour le développement durable par l’alimentation. » et est devenue maintenant «Aujourd’hui, restaurons demain »

     

    Son but:

    - Ouvrir à tous l’accès à une alimentation respectueuse de la nature humaine à un prix juste,
    - Privilégier une agriculture respectueuse de l’environnement,
    - S’approvisionner dans un ordre d’abord local, régional, national, européen puis mondial,
    - Lutter contre le gaspillage des surproductions de denrées alimentaires,
    - Conserver une indépendance économique et politique.

    En soutenant un regard sur tous les hommes et les femmes de notre entourage, handicapés et non-handicapés ; exclus et non-exclus ; malades et non-malades,
    En soutenant un fonctionnement basé sur le don de temps, d’objets et de services,
    En soutenant une association de citoyen-ne-s responsables qui prend conscience de son cadre de vie : modes de déplacements, de consommation, pratiques alimentaires. 

     

    L’ADDA a déménagé en janvier et a ouvert un « lieu d’utopies concrètes ». Ce n’est pas une épicerie mais on y vend, très peu cher, des produits bio et locaux et on trouve aussi de la nourriture gratuite récupérée au MIN nantais. On cuisine d’abondantes quantités de fruits et légumes recyclés.  On y partage un café ou un repas. Mais on peut aussi peut réparer un vélo ou une machine a coudre. . On y échange des vêtements et des objets, on y prête du matériel de bricolage. on peut aussi se renseigner sur des thématiques environnementales.

    Dans ce local de quartier  chacun peut prendre ses marques et, en fonction de ses envies, agencer, changer, adapter, proposer, créer sur tous les sujets. 

    L’Adda, c’est un lieu de vie, « inventé » par les habitants, pour les habitants, qui fonctionne sans salarié avec des principes d’autogestion, sans participation obligatoire, et qui est indépendant financièrement.

    Sur leur site , on peut lire:

     

     « Aujourd’hui, l’Adda existe, elle a fait ses preuves. Elle a prouvé qu’il était possible d’avoir un lieu qui fait toutes ces choses, si simples quand on y pense, mais si rares dans la réalité. Cela ne s’est pas fait sans heurts, sans conflits, sans doutes, c’est une aventure humaine avec tout l’humain que cela comporte…. L’ADDA n'est pas un concept. L'ADDA, c'est la somme des énergies, des volontés, des personnalités de ceux qui s'y sont impliqués»

    La confiance, c'est l'un des maîtres mots à l'ADDA. 

     

    Elle passe aussi bien par le fait que les adhérents calculent eux-même le coût de leurs achats, que par le fait que le classeur de commandes avec les règlements est à disposition de chacun, en passant par la délégation des tâches à tous ceux qui le souhaitent.

    Cette confiance s'est installée au fur et à mesure, puis elle s’est développée, et, dit Claire, une responsable.

    "Quand on a laissé la caisse, il n'y avait plus une seule erreur,

    ça a été magique"

     

    Cette phrase m’enchante! Pourquoi refuse-t-on de regarder en face la réalité. Notre monde n’est que suspicion, contrôle, humiliation et… condamnation sans vouloir comprendre que çà engendre tous les maux de la Terre.  Tout irait tellement mieux avec ….  réflexion, responsabilité et confiance

     

     

    Et voici une autre phrase de Claire: 

    « J’ai pas de solutions, de recettes a transmettre,

    j’ai juste envie de dire, 

    de redonner aux gens l’envie d’être acteur dans la vie de la cité »

     

    Leur site est bien intéressant:     SideWays #7 - Aujourd'hui Restaurons Demain (Adda)