Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Il était un blog - Page 93

  • Reflexions au fil des jours lors d'une rando vélo

    Encore une semaine de rando vélo dans la région de La Baule et des marais de Batz. Un temps splendide, malgré un vent irrégulier, très fort, changeant de direction beaucoup plus souvent que prévu. Une bonne semaine quoi!

    Pourquoi faut-il qu'à chaque retour de balade on ait à déplorer des incivilités banales, celles de tous les jours, dues à des hommes et femmes de tous âges, visiblement de toutes conditions, aussi bien piétons que cyclistes ou automobilistes! Et pourquoi, nous qui avons roulé dans tant de pays, sur 3 continents, trouvons-nous ce comportement surtout en France?

    Un matin, courses dans une grande surface, 4 places handicapées sur le parking devant l'entrée. Je garde les vélos et constate... il n'y aucun handicapé dans ceux qui s'arrêtent. N'y a t-il donc plus de place sur ce parking? Que si, une bonne cinquantaine mais à 100, peut être 200m de l'entrée. Un beau panneau affirme "si tu prends ma place, prends mon handicap" cela ne gêne personne et cela me révolte.

    Revenons aux problèmes vélo! On ne compte plus les voitures arrêtées sur les pistes cyclables (c'est vrai que ça fait un parking facile), les portières ouvertes qui nous barrent le passage. Il y a aussi un "sport à la mode", essayer de doubler un cycliste dans les rétrécissements, de plus en plus fréquents dans les agglomérations, pour ne pas relâcher d'un centimètre ce sacro-saint accélérateur! J'ai résolu le problème à ma façon, je roule au milieu, mais est-ce bien prudent? Hier c'est une bouteille, lancée par une portière, qui a atterri à 1 m devant nous! Il faut dire qu'on ferait un inventaire à la Prévert de tout ce que les automobilistes balancent en roulant. Étonnant ce qu'ils mangent et plus encore ce qu'ils boivent! Et trop souvent la piste cyclable est jonchée de débris.

    Mais il n'y y'a pas que les automobilistes ! Il n'est pas rare de voir des cyclistes doubler les voitures, slalomant ou traversant en dépit de toutes règles. Et hier même, un sexagénaire portant un maillot bariolé s'est mis à griller les feux rouges de centre de la Baule après un léger coup d'œil à droite. Beaucoup de piétons adoptent le même sans gène, outre marcher au milieu des pistes cyclables, ils affectionnent traverser n'importe où, même s'il y a un passage à 5 m. Bref, trop de personnes font ce qu'elles veulent, comme elles veulent quand elles veulent. Et malheur à celui qui se permet une remarque!

    Heureusement la majorité à un comportement responsable Mais, par rapport aux pays du nord et de l'est de l'Europe, il faut bien admettre que les Français sont un peuple à part.

    Dans les années 2000, rentrant de près de 2 mois dans les pays nordiques, après une journée en France, une de mes amies a proposé " de retourner la-bas car les Français ne sont pas vivables" et une autre, mariée en Amérique depuis de longues années et revenue pour un laps de temps assez long dans sa famille, m'a exprimé son chagrin, sa déception"Je suis déçue, les Français sont individualistes, égoïstes et... goujats" J'ai essayé de tempérer ce jugement mais il exprimait réellement sa pensée!

  • Histoire de crépidule!

     

    Crepidula_fornicata_01.JPG

    Originaire d'Amérique du Nord, la crépidule appelée  « Crepidula fornicata », par Linnée en  1758 , a colonisé depuis une cinquantaine d'années la plupart des côtes de Bretagne. Aujourd’hui bien implantée et formant souvent des populations denses, la crépidule occasionne des gênes importantes aux pêcheries et induit de profonds changement d’habitat et des écosystèmes dans le milieu marin

     « Crepidula fornicata » traversa d’abord l’Atlantique, de la côte est des Etats-Unis jusqu’en Angleterre, à la faveur d’un transfert d’huîtres, croît-on. Et, lors du débarquement de 1944, elle arriva en Normandie. Depuis, à  force de transférer des huîtres d’un pays ou d’un bassin à l’autre, de draguer et de chaluter à tout va, Crepidula s’est implanté partout.

    Le golfe normand-breton doit en abriter, aujourd’hui, entre un et deux millions de tonnes au bas mot. En baie de Saint-Brieuc , les colonies forment désormais des croûtes calcaires et vaseuses là où les pêcheurs draguaient jusqu’à présent la coquille Saint-Jacques. En baie du Mont-Saint-Michel 15 ans après  leur arrivée, on en comptait 150 000 tonnes. 

    «Crépidula fornicata! Pourquoi "fornicata?" Ce coquillage en forme de bonnet phrygien est hermaphrodite. Mâle au début de sa vie, il devient femelle au bout de deux ans. Sa stratégie de reproduction est imparable. Il vit en colonie d’une dizaine d’individus, superposés les uns aux autres. Lorsqu’une crépidule vient se coller à une autre, le sexe de la première se transforme. Si bien que sur une colonie d’une dizaine d’individus, d’une durée de vie de dix ans, les femelles se situent à la base, les mâles au sommet. Les uns fécondent les autres. Une femelle pond environ 10 000 œufs trois fois par an. Et la famille est rapidement démesurée. C'est maintenant le premier coquillage français.( Terra Eco 11/20913). 


    Elle se nourrit de phytoplancton comme nos coquillages, mais nourrir un tel tonnage de crépidules se fait au détriment de nos huitres, modules, coques etc

    Il ne faut pas penser se débarrasser de cet intrus. On l’a d’abord dragué et laissé en tas malodorant sur le rivage puis on a pensé le valoriser. On a essayée le  transformer en amendement calcaire. Un navire aspire les crepidules qui sont séchées et broyées pour faire ce qu’on appelle du bicarbonate marin, mais Ifremer a constaté que la vitesse de recolonisation est relativement élevée en dépit des efforts de récolte. 

    Pendant longtemps on a dit que « ça ne se mangeait pas » et puis on a gouté et constaté que, pas trop cuite elle a un fumet de champignon. et de noisette. Et cela fait une chair congelée à moins de 4€ le kg.

     

    On l’a donc baptisé  « berlingot de mer ».  On commence a trouver des recettes sur Internet, les élèves du lycée hôtelier de Dinard en ont d'ailleurs mis au point et meme les chefs étoilés commencent à la proposer à leurs clients. Amener les gens à l’aimer, toucher le marché étranger serait utile car dit un pêcheur de la baie du Mont St Michel," on en remonte 15  tonnes à chaque sortie. On pourrait y aller tous les jours, on en aurait toujours autant»,. A l’heure où l’agro-industrie bretonne est en souffrance, la perspective d’un gigantesque, et durable, gisement de produits de la mer semble alléchante.

     

    Jusqu’à présent, je ramassais une crépidule, faisait rire mes amis en racontant leur moeurs sexuelles résumées à «  toutes les fois ou l’une monte sur l’autre, elle change de sexe», maintenant j'essaierai d'en faire un plat acceptable.

  • L'aventure du Tara Tari

    Il y a longtemps que je voulais parler du voilier Tara Tari et je trouve que cette période de début de vacances est tout à fait propice à ce genre de récit. Une amie m’avait  parlé de ce bateau singulier et j’ai voulu connaître son histoire.

    Tara Tari est un voilier construit en toile de jute ( 40%),  polyester et matériaux de récupération, inspiré par les barques traditionnelles des pêcheurs du Bangladesh. C’est une alternative économie et écologique à la fibre de verre.

    Corentin de Chatelperron, qui l’a conçu, est d’ailleurs allé plus loin puisqu’en février 2013 il a mis à l’eau son nouveau bateau, 100 % jute.  le « Gold of Bengal »

    Cet ingénieur français vit au Bengladesh, pays qui fournit 80 % de la production de jute, matière qui, malheureusement , n’est plus très utilisée aujourd’hui. Il a voulu démontrér que le jute est résistant et peut devenir un matériau technique dans la construction navale ou dans le mobilier. De plus, c’est une solution écologique, économique et sociale qui pourrait relancer cette industrie.

    La navigation à bord de Tara Tari est basée sur la simplicité volontaire ou sobriété heureuse, une philosophie que résume bien la phrase Antoine de Saint Exupéry: "La perfection ce n'est pas quand on ne peut plus rien ajouter, mais quand on ne peut plus rien retirer"

    Dans ce petit bateau de 6,5m de long sur 2 mètres de large et très bas sur l'eau, il y a  quelques entrées d’eau,   on ne peut pas s'asseoir dans la cabine, ni même se mettre debout. Ses feux de navigation, une plaque de photovoltaïque…. son mat, une tuyauterie de cargot.  … sa voile, du coton.

    Corentin de Chatelperron. en 2010 a ramené son bateau en France: un jeune homme de vingt-six ans sans notion de navigation en solitaire à la voile, un bateau construit en six mois avec de la fibre de jute et des matériaux de récupération, quatorze mille kilomètres du Bangladesh à la France, six mois de navigation des rives du Gange vers La Ciotat , voilà qui nous change des courses en mer du XXIème siècle.

     

    Depuis 2011, c’est Capucine Trochet qui navigue sur ce petit bateau en forme de banane. Pas  d'électronique. Capucine s'est juste équipée d'une VHF portable, d'un sextant, du matériel de sécurité, des cartes en papier et … de conseils des pêcheurs, Il n’y a a bord que l’essentiel.

    Elle abandonne sa famille, son métier de journaliste, s'éloigne de tout confort pour répondre à l'appel de l'océan. Atteinte d’une maladie orpheline qui l’a obligée a de nombreuses opérations et l’a condamnée a vivre quelques temps dans un fauteuil roulant, elle a trouvé dans le bateau et l’aventure une thérapie efficace,

    « Je ne suis pas là pour défier la mer, je la respecte énormément. Je n'ai rien non plus à me prouver, juste l'envie de naviguer avec une philosophie différente et d'utiliser mes sens pour sentir le vent, comprendre le mécanisme des étoiles... Faire corps avec l'environnement qui m'entoure … C'est vraiment revenir à une vie simple, altruiste, de respect et pleine d'humilité …Une vie inspirée par la Nature."

    Voilà de bien belles paroles!

    À notre époque du « toujours plus » et du matérialisme débridé  il est réconfortant de trouver des jeunes qui savent revenir à l’essentiel. Comme avait dit un de mes fils adolescent

    «  Il vaut mieux vivre ses rêves que rêver sa vie »

     Voici le blog de Capucine