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L'aventure du Tara Tari

Il y a longtemps que je voulais parler du voilier Tara Tari et je trouve que cette période de début de vacances est tout à fait propice à ce genre de récit. Une amie m’avait  parlé de ce bateau singulier et j’ai voulu connaître son histoire.

Tara Tari est un voilier construit en toile de jute ( 40%),  polyester et matériaux de récupération, inspiré par les barques traditionnelles des pêcheurs du Bangladesh. C’est une alternative économie et écologique à la fibre de verre.

Corentin de Chatelperron, qui l’a conçu, est d’ailleurs allé plus loin puisqu’en février 2013 il a mis à l’eau son nouveau bateau, 100 % jute.  le « Gold of Bengal »

Cet ingénieur français vit au Bengladesh, pays qui fournit 80 % de la production de jute, matière qui, malheureusement , n’est plus très utilisée aujourd’hui. Il a voulu démontrér que le jute est résistant et peut devenir un matériau technique dans la construction navale ou dans le mobilier. De plus, c’est une solution écologique, économique et sociale qui pourrait relancer cette industrie.

La navigation à bord de Tara Tari est basée sur la simplicité volontaire ou sobriété heureuse, une philosophie que résume bien la phrase Antoine de Saint Exupéry: "La perfection ce n'est pas quand on ne peut plus rien ajouter, mais quand on ne peut plus rien retirer"

Dans ce petit bateau de 6,5m de long sur 2 mètres de large et très bas sur l'eau, il y a  quelques entrées d’eau,   on ne peut pas s'asseoir dans la cabine, ni même se mettre debout. Ses feux de navigation, une plaque de photovoltaïque…. son mat, une tuyauterie de cargot.  … sa voile, du coton.

Corentin de Chatelperron. en 2010 a ramené son bateau en France: un jeune homme de vingt-six ans sans notion de navigation en solitaire à la voile, un bateau construit en six mois avec de la fibre de jute et des matériaux de récupération, quatorze mille kilomètres du Bangladesh à la France, six mois de navigation des rives du Gange vers La Ciotat , voilà qui nous change des courses en mer du XXIème siècle.

 

Depuis 2011, c’est Capucine Trochet qui navigue sur ce petit bateau en forme de banane. Pas  d'électronique. Capucine s'est juste équipée d'une VHF portable, d'un sextant, du matériel de sécurité, des cartes en papier et … de conseils des pêcheurs, Il n’y a a bord que l’essentiel.

Elle abandonne sa famille, son métier de journaliste, s'éloigne de tout confort pour répondre à l'appel de l'océan. Atteinte d’une maladie orpheline qui l’a obligée a de nombreuses opérations et l’a condamnée a vivre quelques temps dans un fauteuil roulant, elle a trouvé dans le bateau et l’aventure une thérapie efficace,

« Je ne suis pas là pour défier la mer, je la respecte énormément. Je n'ai rien non plus à me prouver, juste l'envie de naviguer avec une philosophie différente et d'utiliser mes sens pour sentir le vent, comprendre le mécanisme des étoiles... Faire corps avec l'environnement qui m'entoure … C'est vraiment revenir à une vie simple, altruiste, de respect et pleine d'humilité …Une vie inspirée par la Nature."

Voilà de bien belles paroles!

À notre époque du « toujours plus » et du matérialisme débridé  il est réconfortant de trouver des jeunes qui savent revenir à l’essentiel. Comme avait dit un de mes fils adolescent

«  Il vaut mieux vivre ses rêves que rêver sa vie »

 Voici le blog de Capucine

 

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