Il y a longtemps que j'ai fait mienne cette pensée de Spinoza " Ne pas se moquer, ne pas déplorer, ne pas haïr, mais comprendre". Il semble que dans le monde actuel, c'est au contraire " condamner et hair sans comprendre" puisque, dans les médias les plus écoutés, on n'a droit qu’a une seule présentation des évènements et de leurs implications. Et surtout lorsqu'il s'agit d'islamisme. Pourtant, on a la chance en ce XXIème siècle, quand on "fouine" sur Internet de découvrir une autre analyse. C'est ce que j'ai fait et j'ai choisi 5 extraits d'articles ou d'interview de personnalités qui ont gardé la faculté de réflexion.Il y en aura un par jour sur ce blog.
C’est par les extraits d’un interview de Gilles Kepel, paru dans Challenges que je commencerai la présentation des avis qui divergent de ce que nous donne à entendre la « grand-messe » des médias.
Qui est Gilles kepel? Diplômé d’arabe et de philosophie, docteur en sociologie et en sciences politique, c’est un spécialiste de l’Islam politique. Il est correspondant régulier au Monde, au New York Times, a des journaux espagnols italiens et à plusieurs médias arabes.
Le titre de l’article: « Notre classe politicienne est nulle". Le jugement est terrible. Surtout quand il est prononcé, par une autorité reconnue comme le spécialiste du djihadisme Gilles Kepel. Et il continue: « Débat minable, pas du tout à la hauteur du défi. Notre classe politicienne est nulle face à cela, elle donne le sentiment de courir derrière l'événement, d'être intéressée surtout par ses chamaillerie ». Elle ne comprend pas l’ennemi dont le fonctionnement est pourtant transparent: "le logiciel de ce terrorisme-là n'a toujours pas été compris par le pouvoir politique, quel qu'il soit (...) On est dans une autre dimension »
D’autre part, elle ne discerne pas l’objectif, présent pourtant en toutes lettres dans les textes mis en ligne depuis 2005 par ce djihadisme de troisième génération: « il faut épuiser les forces de l'ordre et il faut faire en sorte que la société, qui est totalement déboussolée, se prépare à une logique de guerre civile entre enclaves de confessions différentes …. Le problème français? Déni de l’histoire. Refus de la réalité. Fuite. Dérobade à droite ou à gauche, à l’extrême droite et à l’extrême gauche. Combien d’autruches béates, la tête enfouie dans les caves de la Ligne Maginot avec des idéalités infantiles? »
Pour les dirigeants le premier devoir, c’est la franchise. « Informer le pays, le renseigner, ne pas ruser, ne pas dissimuler ni la vérité ni les difficultés ; ne pas éluder ou ajourner les problèmes, car dans ce cas, ils s’aggravent ; les prendre de face et les exposer loyalement au pays, pour que le pays comprenne l’action du gouvernement ». (Paru dans Challenges).