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Réflexions - Page 88

  • Encore une fois, les femmes et la societe!

    Je ne pensais pas parler à nouveau du rôle assigné aux petites filles depuis ces dernières années. Mais, avec un réel plaisir, j'ai trouvé sur Huffington Post l'article suivant: "PHOTOS. Cette publicité LEGO de 1981 devrait être vue par tous ceux qui fabriquent, achètent ou vendent des jouets". (J'aurai aimé inserer un lien avec cet article mais la publication a partir de ma tablette n'offre pas cette possibilité)

    Je ne pensais pas trouver une preuve aussi flagrante de ce que je remarque souvent, combien la beauté et la séduction, la futilité et le sexisme ont envahi le domaine des jouets destinés aux petites filles. Actuellement le seul modèle, c'est de valoriser leur physique, "d'aguicher les garçons" comme aurait dit ma grand-mère et de s'intéresser aux jeux qui les confinent dans le rôle de bonnes petites ménagères.

    J'ai toujours vécu dans un monde d'enfants et de jeunes et ma condition de grand mère de 10 petits-enfants fait que je sais de quoi je parle. Époque bizarre, si loin de ce que j'ai connu dans les années 50! Il n'y avait ni ce besoin de plaire, ni cette futilité chez les filles, ni surtout ce mépris chez les garçons. Bien sur, dans un milieu étudiant, c'était peut être différent!

    Mais des sondages montrent qu'il n'y a jamais eu autant de mépris des garçons pour les filles. D'après une de mes petites filles "s'il y a tant de mépris, c'est parce que beaucoup trop de filles ne se respectent pas et elles méritent ce jugement" . C'est ce que croit aussi une de mes jeunes collègues affirmant que dans sa classe beaucoup trop de petites lolitas de huit ans ne pensent qu'à devenir Lady Gaga et à séduire les garçons, ce qui m'a été confirmé par quelqu'un qui encadre régulièrement des enfants. Et je n'ai pas reconnu mes petites élèves d'il y a plus de 30 ans.

    Quant aux confidences masculines, certains jugements m'ont laissée sans voix, et formulés en des termes que je ne redirai pas. Bien sûr ce ne sont pas toutes les filles et ce n'est qu'une tendance mais c'est tout de même peu encourageant pour la place des femmes dans ce monde du XXIeme siècle. Une amie qui a travaillé socialement parmi les jeunes, à toujours affirmé que "La société est entièrement responsable de ce fait, le monde économique aime les femmes qui vont suivre la mode, la publicité, adopter les goûts et les valeurs qu'on leur martèle depuis l'enfance".

    Que deviendrait notre société du paraître et de la consommation si les femmes se mettait à réfléchir? Mieux vaut les renvoyer à leur beauté, leur maison, leurs casseroles, leurs enfants, leur télé et ... leurs maris.

    C'est bien loin de ce que souhaitaient celles qui ont tant lutté pour s' émanciper , et qui ont milité sans relâche depuis la fin de la guerre de 14!

  • Rose et bleu... souvenirs familiaux!

    Je vais terminer cette suite de notes avec des exemples personnels qui étonneront sans doute les femmes des années 2010. 

    En 1904 ma grand-mère maternelle se marie sans situation évidemment, avec un ouvrier carrier travaillant à la carrière paternelle avec ses 4 frères. A la maison la mère et une soeur servaient leurs hommes a table debout derrière eux et mangeaient … quand ils avaient terminé. Le lendemain de son mariage deux assiettes sur la table attendent mon grand père et ma grand-mère s’assied devant  lui qui ne sait que répéter «  Ben, Marie!» . Marie lui répond calmement que dorénavant,  "ils mangeront en face de l’autre,  ensemble!"

    Et ce n’est pas tout, après la soupe, les hommes s’endormaient sur la table pour une petite sieste ( ils s’étaient levé au jour) et les femmes attendaient debout derrière eux qu’ils se réveillent pour leur servir la suite. Mon grand père s’endormit donc  mais au réveil la table était débarrassée et sa femme n’était plus là. « Dorénavant  lui dit-elle, tu feras la sieste quand tu auras fini ton repas ». Tout était dit et mon grand-père s’en tint là. Sous l’impulsion de ma grand mère, ils « réussirent » comme on disait , elle devint épicière et lui coiffeur , avec café attenant à l’épicerie. Et elle veillait à  l'égalité dans son couple.

     

    1914, la guerre. Dans ma famille paternelle, mon grand-père part le premier jour, le 2 août, laissant sa femme et trois enfants 8, 5 et 2 ans. Petite ferme de polyculture, quelques terres,  2 vaches,  4 ou 5 chèvres quelques volaille et lapins. Ma grand-mère prend la ferme en main avec l’aide de mon père de huit ans. Ils font ensemble les semailles d’automne, mon père aux  mancherons de la charrue, ma grand-mère conduisant  les boeufs, pendant que la grande soeur garde le bébé au bout du champ. Et cela dure jusqu’au 15 juin 1919. Ma grand-mère, secondé par mon père qui a maintenant 13 ans, a assumé les responsabilités d’une ferme qui n’a pas périclité. Au retour de son mari, elle n’a nullement envie de reprendre une place subalterne. Alors, après discussions, il est admis que les décisions se prendront désormais en commun et que ma grand-mère sera responsable de la confection et de la commercialisation  de fromage de chèvres. Elle a toujours vendu au marché des fromages appréciés et s’est toujours dit ... femme indépendante.

    Génération suivante : ma mère est institutrice et souhaite disposer librement de son salaire. Il ne faut pas oublier que la femme est éternellement mineure et sous la domination de son mari. Une possibilité lui est  offerte, sur un livret de caisse d’épargne ouvert a son nom figure la mention « femme recevant un salaire et en ayant la libre disposition avec l’autorisation de son mari » Tous deux signent. En 1941, mon père meurt, le livret de ma mère est bloqué, et elle doit payer des frais de succession pour en récupérer le montant. Elle n’a jamais digéré cette humiliation!

    Pour ces femmes, il y aura un grande bonheur, une injustice réparée, le droit de vote enfin acquis aux femmes  le 23 mars 44! Je me souviens de la joie de ma mère partant pour son premier bureau de vote , carte d’électeur en main!. Ma génération était encore sensible a cette conquête. En 1952, ma meilleure amie attend avec impatience la date des élections municipales car à quelques jours près, elle risque de n’avoir pas 21 ans. Et je me rappelle sa fierté d'aller "faire son devoir de citoyenne"! La joie de ma mère, la fierté de ma copine, comme cela semble ridicule a nos petites filles qui, si souvent, ne voient pas l'utilité de voter. Les femmes de ma famille n’ont  jamais raté une élection, même dans leur grande vieillesse.

    Voilà, c’est ainsi que, petit à petit, des femmes humbles et obscures, qui osaient s’affirmer ont réussi a conquérir peu à peu une place et des droits,  mais rien n’est jamais acquis . Actuellement, les extrémistes des 3 religions du Livre, religion jumelles et toujours en lutte, tentent, au nom de la morale, de restreindre  les droits que les femmes ont eu tant de mal à imposer. J’ai trouvé une citation de Simone de Beauvoir particulièrement de circonstance, me semble-t-il!

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  • Rose et bleu... stéréotypes sociétaux! ( suite)

    Avant de commencer cette note , je veux attirer l’attention sur le commentaire que mon « amie » Nathalie  a publié le 26/02, après ma première note sur ce sujet.

    « Son fils avait souhaité un jouet fer à repasser, elle a sauté sur l’occasion. » dit elle!

    Cela me rappelle un lointain souvenir: 1936, j’ai 4 ans et mon cousin 5. Notre  grand mère nous demande en fin d’année ce que nous avons demandé au Père Noël.  Je réponds sans hésiter «  une charrette et un cheval » tandis que mon cousin  affirme «  une poupée ». Stupéfaction de ma pauvre grand mère qui se demande que faire! Plus tard, nos mères nous raconteront que, questionnées, elles ont ri et, sans se concerter ,  répondu «  Le Père Noël ne peut pas les décevoir » 1936, deux mères compréhensives et  deux enfants heureux! Oserais-je avouer qu’un jeu  m’a donné de merveilleux moments dans mon enfance …mon Méccano. Je souhaitais ce cadeau, mes parents n'ont pas hésité à me l'offrir! Est ce lui qui m'a fait plonger  dans l’informatique avant l’an 2000? Fait anormal pour une femme de mon âge, elle est devenue ma passion. Je crois pourtant avoir été une femme "féminine" et "féministe" toute ma vie.

     La mixité à l'école n'a pas mené à l'égalité. Tout y contribue: dans les manuels scolaires, les personnages de filles sont sous-représentés, Souvent les enseignants eux-mêmes attendent des comportements différents venant des filles ou des garçons, en classe ou dans la cour de récréation. Les activités sportives et culturelles sont rarement mixtes, et les garçons font, en général,  plus de sport que les filles.

    Les toutes petites filles font de la danse, les garçons du foot. Et les garçons qui aiment la danse? Efféminés? ridicules? j’en ai eu connu plusieurs dont les parents ne se sont pas moqués et qui étaient si heureux de danser. Quand à la difficulté pour les petites filles de se faire admettre comme footballeuses, on ne sait que les tourner en ridicule, même quand elles sont devenues adultes et de haut niveau!

    C’est que la société a imposé que  les garçons « doivent apprendre à se battre, à ne pas pleurer, à jouer à des jeux de garçon, à faire du vélo, à grimper aux arbres, à participer à un monde de fraternité virile et de rivalité entre groupes ».

    Comment les filles auraient elles l’outrecuidance d’empiéter sur ce domaine masculin, elles qui « sont des pipelettes, des peureuses, des pleureuses, qui font des chichis et des histoires, et qui ne savent ni se battre ni jouer au football » .

    Quant aux travaux d’aiguilles, domaine réservé aux femmes, j’ai eu dans ma classe des petits bouts d’homme qui adoraient le canevas et des filles qui le détestaient…. se moquer des uns, gronder les autres? au nom de quoi? Quant aux garçons qui aiment faire la cuisine, ils sont légions mais, à moins de devenir un grand chef ( ils sont tous masculins), ils ne le disent pas.

    Encore un exemple personnel: dans la classe de ma mère, avant guerre, il y’a avait 50 élèves et plus de 5 à 14 ans. Donc lorsqu’on faisait couture tous les grands faisaient couture, et lorsque c’était croquis-côté ( obligatoire pour le fameux certif') c’était aussi pour tous. Un garçon était remarquable dans les travaux d’aiguille, régularité, créativité, perfection! Pour nous, c’était un modèle et jamais nous n’aurions pensé qu’on pouvait se moquer de lui. Je me demande parfois si ce serait aussi facile pour lui maintenant. 

    Non, la mixité à l’école n’a pas amené l’égalité car les comportement de la société vont tous dans le même sens, confiner les filles dans un rôle inférieur. Car « la femme est toujours ce petit animal, à l’instinct maternel développé, destinée à de petits travaux subalternes, de préférence chez elle et qui est par nature aussi, toute faiblesse », alors que l’homme « au contraire a pour domaine la vie sociale et la production".

     

    Je viens de trouver  le message  de la ministre de la consommation britannique, Jenny Willott. Jeudi dernier, elle a tenté de convaincre les parlementaires « qu’il était grand temps de remettre un peu de bon sens dans le monde des poupées et des circuits mécaniques miniatures. Et que le fait de différencier les genres à travers les jouets est mauvais pour l’économie du pays. Logique : les petites filles intériorisant dès leur plus jeune âge que les batteries de cuisine leur sont réservées quand leurs petits camarades s’éveillent au monde des maths à travers les jouets, il est aujourd’hui difficile de palier le manque d’ingénieurs, puisque les femmes se détournent largement de ce type de métiers ».

     

    Message de bon sens et de réalisme car les filles ne sont pas moins douées .... mais formatées dès la naissance pour un rôle inférieur!