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Réflexions - Page 71

  • Pauvres jeunes dans le monde de 2015!

    J’entends souvent autour de moi  critiquer « les jeunes », groupe informel, incompris, voire inquiétant. Ils ne veulent soi-disant ni travailler ni s’intégrer dans la société, seulement se distraire, profiter et dépenser!

    C’est dans des lettres journalières de la chronique Agora que j’ai trouvé les informations suivantes. Cette lettre dite «  financière » aborde tous les problèmes de société et son fondateur, Bill Bronner, analyse finement la réalité de notre monde avec humanité…  et nombreuses critiques.

    J’ai été très sensible a sa lettre « Chômage, immobilier, dette… Les jeunes n’ont pas la vie facile » où il écrit: « Nous avons six jeunes adultes dans la famille, dont les âges vont de 21 à 36 ans. Seul l’un d’entre eux a sa propre maison. Seul l’un d’entre eux est marié. Seul l’un d’entre eux a des enfants….Les jeunes essaient d’entrer sur le marché du travail et se cassent le nez sur la porte. C’est pour cette raison que le chômage des jeunes (âgés de 20 à 25 ans) dépasse les 50% en Espagne, les 22% en France… et qu’aux Etats-Unis, il est le double du taux de chômage général….Depuis 1974, le revenu brut du groupe des 25-34 ans, en tant que pourcentage de la médiane, a chuté de plus d’un quart aux Etats-Unis. Ce qui laisse de plus en plus de jeunes vivant avec leurs parents ». 

    Car il y a aussi la charge financière liée au remboursement de leur crédit, emprunts pour financer leurs études! Entre 2007 et 2013, la dette des étudiants américains est passée de 548 milliards à 1000 milliards de dollars. Les droits d’inscription dans les universités depuis 2008 ont augmenté de 18% par an et peuvent atteindre 60000$ (dans une cinquantaine d’universités américaines). Et  jusqu’en 2013,  le taux de crédit garanti par l'État fédéral pour les étudiants remplissant certaines conditions de ressources était de 3,4 %, ce taux a été doublé depuis le 1er juillet 2013 pour s'élever dorénavant à 6,8 %.

     D’où un endettement moyen de 25 000 dollars qui représente 60 % du salaire annuel moyen d'un jeune diplômé du supérieur aux États-Unis, et qui peut monter jusqu'à plus de 75 % selon les États.

    Obama a fini de payer son prêt étudiant lorsqu’il est devenu Président des Etats Unis. Et il n’est pas le seul! 

     

    Car, ce défaut de paiement n’affecte pas seulement les jeunes adultes. La dette étudiante  des plus de 65 ans a atteint en 2013 aux États-Unis quelque 18,2 milliards de dollars, (selon un nouveau rapport du Government Accountability Office (GAO), l’équivalent de la Cour des comptes en France). La plupart de ces personnes âgées ont emprunté pour rembourser leur propre éducation,  même pas celle de leurs enfants ou de leurs petits-enfants, Plus de la moitié des plus de 75 ans sont en défaut de paiement sur les prêts étudiants.

    Donc, pour récupérer son argent, l’État américain ponctionne les retraites des plus de 65 ans n’ayant toujours pas achevé de rembourser leur prêt étudiant. Et pourtant les retraites, en Amérique sont souvent bien faibles.

    Face a tant de non remboursement, les milieux financiers craignent  que çà n’engendre bientôt  une crise aussi grave que  celle des supprimes?

    Décidement quelque soit le pays où on vit, il ne fait pas bon être jeune a notre époque! Mais est ce plus facile d'être retraité, s'il faut  rembourser jusqu'à la mort des emprunts qui n' ont pas permis d'acquérir l'aisance souhaitée!

  • Lu dans " Comment les riches détruisent la planète" Hervé Kempf

    Il faudrait tout citer dans le petit livre que je viens de terminer : « Comment les riches détruisent la planète » d’ Hervé Kempf,  journaliste engagé, spécialiste de l’environnement. Journaliste qu’on n’entend guère  et qui s’exprime presqu’uniquement  dans ses livres car il estime que les médias ne sont pas libres, achetés par le capitalisme. Il suffit, dit-il,  de découvrir  qui sont les patrons et les actionnaires des principaux journaux, radios et télés pour comprendre les journalistes ne pourront  plus jamais dire ce qu’ils pensent. Il reste quelques médias indépendants qui cherchent des lecteurs avant, trop souvent, de disparaître!

     

    Je ne parlerais pas aujourd’hui du thème de réflexion,  mais de 2 citations qui m’ont beaucoup plu.

    A la page 66, Hervé Kempf cite un article de The Economist , journal anglais qui encense d’habitude le capitalisme, mais qui écrit:                                                                                                                                                    

     « Ou que vous regardiez dans l’Amérique moderne, vous trouverez des élites maîtrisant l’art de se  perpétuer elle-même. …L’Amérique, ce sont des réseaux dynastiques proliférants, des cercles verrouillés, le renforcement des mécanismes d’exclusion sociale et un fossé entre ceux qui prennent des décisions et définissent la culture et la vaste majorité des travailleurs ordinaires….Un des moyens les plus efficaces est de rendre très onéreuses les études supérieures pour que les individus brillants n’accèdent  jamais aux poste de commande. » 

     

    N’est ce pas ce qu’on remarque de plus en plus en France et dans tout le monde européen? Tout ce qu’on appelle les élites, les dirigeants , les riches sont issus maintenant des « dynasties »: dynasties  d’énarques, d’héritiers, d’industriels et  de« people ». L’ascenseur social…. ne rêvons pas, c’est dans mon enfance qu’il ne fonctionnait pas trop mal!

     

    A la page 93, j’ai trouvé une analyse très fine de notre monde: 

    « L’espèce d’oppression dont les peuples démocratiques sont  menacés ne ressemblera en rien à ce qui l’ a précédé. Je veux imaginer sous quel traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine; quant à ses concitoyens il est à côté d’eux mais ne les voit pas, il les touche mais ne les sent point. Il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul… 

    Au-dessus de ceux là s’élève à pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance. Il ressemblerait à la puissance paternelle  si, comme elle, il avait pour objet de préparer des hommes à l’âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les  fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent pourvu qu’il ne songent qu’à se réjouir »

     

    Travailler pour obtenir tout ce que nous croyons désirer au point d’en devenir indispensable n’est, en fait,  que ce que la société de consommation nous impose, avec le matraquage de la publicité. Quand à apprendre à réfléchir, tout est fait dès l’enfance  pour perdre cette faculté, qui , disait-on, différencie l’homme de l’animal!. 

    Qui est ce visionnaire qui a décrit si justement la monde actuel? 

    Ma surprise a été totale:  Toqcqueville, historien sociologue et homme politique a écrit ce paragraphe  dans les années 1850  car il imaginait ainsi l’évolution des démocraties occidentales. 

    Voilà une analyse qui sonne juste en 2015! Mais n'y aura-t-il pas dans la génération montante, une prise de conscience rendant possible un changement de cap?

  • "Esprit de FEZ" - Ouverture, tolérance et universalité!

    J'ai reçu hier la lettre hebdomadaire du Professeur Henri Joyeux que je découvre toujours avec plaisir et intérêt. Intitulée " L'art et la spiritualité au service de la santé" elle a illuminé ma journée. Elle est  consacrée  au festival des musiques sacrées du monde, qui a lieu à Fez chaque année, animé par  la fondation "Esprit de Fez".

     

    J'avais déjà, par l'intermédiaire de Point Afrique entendu parler de ce festival et j'avais même eu l'intention de  m'y rendre. Car cette manifestation, organisée par un islam de tolérance pour un mélange des cultures et des religions, me semble une initiative exceptionnelle dans notre monde d'égoïsme et de rejet.

    Il a été fondé en 1994 par Faouzi Skali, docteur en anthropologie, ethnologie et sciences des religions,  spécialiste du soufisme, la branche  qui allie islam , art et culture ("Un excès de culture n'a jamais fait de mal ; le manque de culture, si".  dit il d'ailleurs)

    Ce festival est un évènement marquant au Maroc . avec une mission universelle de paix et de rapprochement entre les peuples, il se veut un message d'ouverture, de tolérance et d'universalité. Il accueille une multitude d'artistes, qui viennent de tous les horizons et de toutes les cultures. En 2001,  l'ONU l'a distingué comme l’un des événements marquants ayant contribué, d’une façon remarquable, au dialogue des civilisations.

     

    Ce festival réunit, en moyenne 100 000 festivaliers chaque année, 40 % sont Marocains, 40 % Français et 20 % de nationalités diverses. Il alterne musique et conférences qui proposent des débuts de pistes pouvant mener à une pacification du monde, notamment méditerranéen 

    C'est que, dans un  passé lointain,  l'harmonie a régné sur ce pourtour de la Méditérrannée. Chaque communauté ,  chaque religion étaient  accueillie, acceptée et respectée et chaque culture s'enrichissait au contact des autres. C'est lors d'un  voyage en Sicile que j'ai entendu louer la culture arabo-normande et sa tolérance!

    L’interaction des cultures normande, arabe et byzantine après la conquête, par les Normands, de la Sicile à partir de 1061 jusqu’aux environ de 1250 a été exemplaire . Cette civilisation a entraîne de nombreux échanges dans les domaines culturel et scientifique. Elle était  fondée sur la tolérance. car  les premiers habitants étaient héllénophones et   les colons musulmans quand sont arrivés les Normands. Ils ont tous  fait de la Sicile un carrefour de l’interaction entre les cultures latino-chrétienne, gréco-byzantine et arabo-islamique. Comme on est loin de cette brillante civilisation maintenant!

     

    Parmi les conférenciers, j'ai relevé pêle-mêle Jacques Attali,  Regis Debray , Pierre Rabbhi, plusieurs rabbins et personnalités juives, un responsable du Vatican,  des prêtres,  des journalistes de La  Vie, de Témoignage chrétien, des responsables d'ONG, des personnalités civiles et universitaires

    Des titres de conférences, en voici: 

    -L' Homo situs doit remplacer l'Homo economicus qui "a fait faillite".(Lhomo oeconomicus est porté à tromper et à user de mille et une manières pour maximiser son utilité et son profit.)

    - Passons de l'identité meurtrière à l'identité curieuse

    -  Pour transmettre, communiquer ne suffit pas

    -  L'humilité est nécessaire aux audacieux, 

    - Les désaccords ne peuvent se résoudre que dans le respect

    - Le meilleur dialogue passe par l'entraide affective 

    - De  l'information au savoir, du savoir à la sagesse

     

    Et je terminerai par cette phrase si vraie mais volontairement oubliée et plus encore niée,  citée une une indienne de l'ONG Oxfam

    - “Puissiez-vous, Occidentaux, comprendre que les humains sont d'abord des nomades. Vous-mêmes avez migré dans le monde entier, mais aujourd'hui, vous voudriez empêcher les autres de faire pareil.”

    Pour terminer, voici le lien pour lire  la lettre du Professeur Joyeux.