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Réflexions - Page 138

  • Pierre Priolet ( extraits de "Les fruits de ma colère")

    Ses constatations

    - En 1910, 75 % de la population était rurale et paysanne, 0,4% aujourd'hui!

    De 1988 à 2000, 30% des exploitations agricoles ont disparu. Tous les six ans, l’équivalent de la surface agricole d’un département est urbanisé et artificialisé.

    - La détresse paysanne dépend des diktats européens et du système mafieux de la grande distribution

     

    Ses buts

    - "Lutter pour le juste prix, pour une rémunération du travail des paysans, pour que les consommateurs ne soient pas assommés par des prix trop élevés, tel est mon combat!"

     

    Rôle des banques: 

    - Il est loin le temps ou le Crédit Agricole pouvait être qualifié de banque verte. Il a compris que jouer sur les marchés rapporte plus que d'aider ses clients. "Cette banque harcèle ses clients pour 50€ de découvert (ce fut mon cas) alors que l'état vole à son secours quand elle a joué sur les marchés comme au Casino!"

    - "Les agriculteurs n'ont pas un revenu fixe, çà dépend des récoltes. Or on essuie un refus quand on a besoin d'aide et on nous déroule le tapis rouge quand tout va bien!"

    - Pour une banque endetter ses clients est tout bénéfice car le mécanisme du cautionnement est très dangereux. La banque se remboursera toujours sur les biens mis en garantie.

     

    Globalisation du commerce,  "l'OMC nous broie et attente à la vie des hommes."

    - "Les pommes chinoises arrivent chez nous à 0,21c le kg, les miennes entre 0,40 et 0,52c moins les frais de stockage, conditionnement emballage et mise sur le marché.... Mais les normes françaises administratives, environnementales , de santé publique ( traitements encadrés et contrôles) sont sévères donc entrainent des frais." 

    La Chine n'a aucune norme. On contrôle une cargaison sur 100, on en refuse des dizaines car on retrouve des produits phytosanitaires interdit depuis longtemps.

    - Plus près de chez nous, en Espagne , qui connaît les scandales de production de nos légumes et fruits , l'esclavage pratiqué sur des ouvriers immigrés parqués dans des campements au coeur des exploitations? De plus, les fruits achetés la-bas sont baptisés parfois "français" par les grossistes.

     

    La grande distribution. "Trouver quelque part dans le monde un homme qui accepte de travailler pour moins cher est le seul but de la grande distribution. C'est une dictature ou travaillent des esclaves. C'est un système diabolique sans aucune considération pour ses fournisseurs: patrons, PME, Ouvriers, paysans. C'est un racket: tout est bon pour rogner les prix aux fournisseurs."

    -  Des exemples: un camion refusé un jour comme non conforme peut être accepté le lendemain, ou accepté comme venant d'un autre fournisseur.

    - Une promotion,  ce n'est pas l'hyper qui baisse ses prix mais le fournisseur qui est payé moins cher. "Le racket peut toucher au sublime: le jour de l'anniversaire du magasin, il est demandé au fournisseur d'envoyer de l'argent ou… de donner des produits gratuits!"


    - Et personne ne porte plainte, car se plaindre, c'est ne plus jamais vendre. On pense que la culbute des prix vient du nombre d'intermédiaires, en fait, il n'y a plus d'intermédiaires, seulement la centrale d'achat de la grande distribution qui dicte sa loi.


    Dernière phrase de son livre: " Je ne veux, ni ne peux laisser à mes enfants et petits enfants ce monde de cupidité qui ne respecte ni les hommes, ni la nature."

    Son site: Consommer juste

  • Dalaï-lama signifie " océan de sagesse"

    C'est une amie qui m'a transmis cette citation, analyse très  juste de notre époque. Le chef spirituel et temporel du peuple thibétain résume en quelques mots l'homme occidental du XXIème siècle.

    A la question posée au Dalaï Lama " Qu'est ce qui vous surprend le plus dans l'humanite?"...  il a répondu:

    "- Les hommes...Parce qu'ils perdent la santé pour accumuler de l'argent, ensuite ils perdent de l'argent pour retrouver la santé

    A penser anxieusement au futur, ils oublient le présent de telle sorte qu'ils finissent par vivre ni le présent, ni le futur.

    Ils vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu "


    En fait, cette citation rejoint les réflexions de mes amis africains. Et devons nous être si fiers d'être "une civilsation supérieure aux autres"?

  • Ultralibéralisme

    C'est un blog du Monde qui m'a appris la nouvelle: depuis plus de trois semaines, le quotidien britannique le Financial Times publie une longue série d'articles : "Le capitalisme en crise". Le jugement est sévère. Le Monde, résumant ces articles,  a écrit " La formule "ultralibérale-dérégulée" du capitalisme, héritée des années 1980, ça ne marche plus".

     

     Il m'a semblé utile de fouiner sur Internet pour en savoir davantage.

    Au cours de ces vingt dernières années – celles qui précèdent la crise financière de 2007-2008 –, le forum de Davos ( où se décide l'évolution du monde) n'a cessé de vanter les mérites infinis du marché, de la mondialisation et de la finance, dans un contexte de "néolibéralisme autorégulateur".

    Mais dit le FT: " Cette économie s'est avérée non seulement instable mais, et de manière importante,  injuste. Elle est devenue synonyme de financiers surpayés, de croissance anémique et de chômage structurel élevé" 

    Le journal conclut ."L'économie de marché doit être abandonnée".


    Et il explique 

    Le capitalisme est en crise parce qu'il produit, massivement, de l'inégalité. Il n'est pas censé être moral. Il est le meilleur système connu pour créer de la richesse. Les inégalités se creusent. Elles menacent les fondements de nos démocraties. La structure des revenus aux Etats-Unis est  celle d'un pays du tiers-monde. Depuis 1980, le 1 % d'Américains les plus riches ont vu leur richesse s'accrroître de 300 %.

    "L'économie moderne comprend deux pistes, l'une très rapide pour les super-riches, une deuxième bloquée pour tous les autres", écrit John Plenters, l'un des commentateurs du FT.

     La richesse qui est dénoncée, comme imméritée, "n'est pas celle des créateurs d'entreprise. C'est celle des pontes d'un secteur financier gonflé aux amphétamines de la spéculation et qui a pris une ampleur sans précédent. Nous vivons des temps inédits : un PDG peut gagner 400 fois plus que ses employés du bas de l'échelle ; ce rapport ne dépassait pas 40 dans le capitalisme pré-1980.Il faut règlementer et réduire ce secteur financier devenu incontrôlable parce qu'obèse".

     

    Arrivée à ce point de mes recherches, je me suis frottée les yeux: Qui écrivait cela?  Hollande, même pas!  Mélanchon plutôt ! J'aimerais savoir si nos gouvernants - et ceux des pays européens en crise- , lisent de FT?

     

    Propositions de FT: - règlemlenter et réduire le monstrueux secteur financier actuel

    - reformer le mode de gouvernance des entreprises  obligée depuis les années 80 à ne servir que les actionnaires ( J'ai appris dans une autre sources qu'ils exigeaient un rendement de 13 à 15%, absolument irréalisable dans une économie normale)

    - instaurer une justice fiscale pour mettre fin au système où les plus riches paient de moins en moins d'impôts

     

    Ouf! çà valait la peine de lire des dizaines d'articles plutôt rébarbatifs. Après les "Economistes atterrés", après la " Chronique Agora", après  John Stiglitz ( Prix Nobel d'Economie) qui m'a donné envie d'en savoir plus sur le rôle de la finance dans le monde, après la découverte, il y a une dizaine d'années,  d'un livre d'un autre Prix Nobel d'Economie ( dont j'ai, hélas, oublié le nom) et qui analysait d'une manière magistrale l'échec du capitalisme avec les mêmes arguments que le FT aujourd'hui,  voici que la référence financière européenne s'en mèle!


    N'empêche que classe moyenne et pauvres continueront à être culpabilisés, désignés comme responsables de la crise et traités comme les malheureux Grecs!