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Réflexions - Page 135

  • Cecile Renouard ( suite)

    Un commentaire a été posté sur la note précédente et m'invite "à poursuivre ma réflexion sur la réforme du système économique" sur leur site. Il est fort intéressant car il replace sans cesse l'homme au coeur de l'économie, ce que l'ultralibéralisme a bien oublié!

    Voici l'adresse de leur site

  • Je viens de découvrir Cécile Renouard!

    Jour de Pâques ! Je viens de découvrir Cécile Renouard, religieuse de l'Assomption et théologienne, qui a participé aux Conférences de Carème à Notre Dame de Paris sur le thème : "La solidarité, exigence éthique et espérance spirituelle"

    Et c'est avec étonnement que je lis qu'il faut "remettre en cause ces structures de péché – que sont la  soif exclusive du profit   et la  soif du pouvoir dans le but d’imposer aux autres sa volonté ,  structures qui détruisent le vivre ensemble et sont antinomiques avec la solidarité".

    La suite, c'est: " Il faut mobiliser différents acteurs dans une perspective qui se veut attentive à ceux qui l’entourent et aux effets proches et lointains de son activité. Il faut favoriser une justice comptable et fiscale et dénoncer les pratiques d’optimisation fiscale dommageable, fussent-elles avantageuses pour sa propre organisation. Il faut mettre en avant la qualité des relations entretenues au sein de l’entreprise  jusqu’à son environnement économique, avancer vers une transformation radicale de nos systèmes de production et de consommation et nous acheminer vers une tempérance solidaire, qui passe par la décroissance de notre consommation…"

     

    J'ai immédiatement envie d'en savoir davantage sur Cecile Renouard, religieuse oui, mais aussi directrice du programme recherche "Entreprises et développement des pays émergents" de l'Institut ESSEC, enseignant  "l’éthique sociale et la philosophie politique" au Centre Sèvres et, depuis 2008, à l’Ecole des Mines de Paris. De plus, elle est  est l'auteur d'un livre "Vingt propositions pour réformer le capitalisme"

    Sur le site des religieuses de l'Assomption je trouve un interview où elle parle de son livre:

     

    "Nous devons procéder à une refonte profonde et radicale du capitalisme. La recherche sans fin d’accroissement indéfini du capital par ses seuls détenteurs et la disjonction entre le facteur capital et le facteur travail sont deux caractéristiques du capitalisme qui, si on pousse cette logique au bout, conduisent à des désastres.Il est très important de favoriser toutes les formes encore marginales d’entrepreneuriat social et d’entreprises coopératives qui permettent aux travailleurs d’être aussi détenteurs du capital. Nous voudrions ouvrir une troisième voie respectueuse de l’être humain, mais aussi de l’écologie car on connaît maintenant les dangers d’une économie peu soucieuse d’environnement
    Une priorité : prenons tous conscience que nous avons quelque chose à faire et que nous ne sommes pas des victimes tenues de consommer toujours plus afin d’accéder au bonheur. L’économie n’a de sens que si elle est au service de l’homme et du vivre-ensemble. la finance a été utilisée à mauvais escient. D’où les dérives d’un capitalisme exigeant un retour sur investissement pour les actionnaires bien trop élevé, avec le risque d’oublier les autres parties prenantes de l’activité économique tels les salariés et tous les groupes liés à l’activité : fournisseurs, soustraitants, clients, populations riveraines de sites industriels, voire pouvoirs publics".

     

    J'avais trouvé une critique acerbe du capitalisme sur le Financial Times, en voilà une aussi virulente et aussi inattendue.

    Il y a loin de ces propos au discours officiel de la "bien-pensance" européenne et mondiale et comme on aimerait trouver ces pensées dans le programme de nos principaux candidats à la présidence. 

    C'est une bien belle découverte pour mon jour de Pâques, une raison d'espérer .  Un grand merci à Cecile Renouard !

     
  • Smartphone= "doudou" pour ados et adultes

    Retour chez moi dans un bus de la ville et arrêt non loin d'un lycée: une vingtaine de jeunes montent,  tous le nez sur leur smartphone. Et pendant le trajet, çà pianote a qui mieux mieux autour de moi, chacun dans son petit monde, SMS , mails, réseaux sociaux ( facebook, tweeter  etc…).

    J'ai envie d'en savoir plus les conséquences de cette addiction et me voilà, moi aussi me voilà devant Google!


    Près de 10 millions de Français sont équipés de ce type de téléphone qui leur permet d'avoir accès à tous les services d'internet. Et selon une enquête de Nokia, "nous regardons en moyenne notre téléphone 150 fois par jour soit une fois toutes les 6 minutes 30 aux heures d’éveil". Pour les professionnels, le smartphone est souvent obligatoire et fait généralement partie du pack de bienvenue.

    C'est une arme à double tranchant: "liberté" car c'est un formidable outil de mobilité, et "dépendance" puisqu'on est joignable partout et à toute heure!

    Nous sommes en majorité des esclaves de cette technologie, littéralement asservis par ces outils censés nous simplifier la vie ! Et la plupart d'entre nous ne savent plus vivre 5 mn sans sortir iPad ou smartphone, comme pour assouvir une pulsion. Nous sommes drogués!

    Même pendant une réunion ou une conférence " 70% des gens sont sur leurs smartphones, probablement en train de tweeter ou de répondre à un SMS. Ils trouvent ça normal, et si vous leur faites la réflexion, ils le prendront à la rigolade ou ne vous écouteront pas." dit un psychologue, qui ajoute "Cet amas de technologie, souvent inutile, nous envahi le cerveau, et nous empêche de réfléchir, de nous concentrer , de trouver des solutions valables à nos problèmes

    On a identifié les 10 sons qui ont le plus d'effets sur les gens, un smartphone en train de vibrer arrive à la troisième position, derrière  le carillon d’Intel et  un bébé en train de rire. Il fournit des stimuli permanents et l’hyperstimulation peut mener à l’épuisement, voire au burn out, et empêcher même de  dormir :  Une des victime dit: "La nuit je garde le téléphone allumé à côté de moi, souvent ça sonne ou ça bipe et du coup, je réponds."

    Nous sommes la génération la plus stressée dans l'histoire de l'humanité, poussée dans nos derniers retranchements par cette dictature du "toujours plus, immédiatement" 

    Les médecins commencent à tirer la sonnette d'alarme car 60% des ados et 37% des adultes se disent "hautement dépendants de leur smartphone". On appelle ces " malades" des "mobo", contraction de "mobile bohémian".

    La conclusion de mes recherches c'est cette phrase d'un médecin qui écrit: "Face à cette alimentation continue de l'être-réseau, sorte de cordon ombilical virtuel qui relie l'égo au réseau, comment s'adapte la personnalité? Bombardée de stimuli (email, tweets, alertes facebook, tchat, etc), l'intelligence se recroqueville dans un espace restreint tandis que le cerveau reptilien se repaît de cette distraction et de cette complaisance dans la futilité."


    Et pourtant, nous n'avons encore rien vu!

    "Project Glass", les lunettes du futur,  est une invention de Google, qui n'est encore qu’au stade de prototype, mais que Google compte bien mettre en vente dès cette année,  Ces lunettes dites "à réalité augmentée", tournant sous le système d’exploitation Google (Android), consistent en une fine monture métallique comportant juste un petit verre au-dessus de l’oeil.

    Y défilent les mêmes programmes que dans un smartphone : appel, messages, météo, photo, musique...

    Dans quel monde vivront les porteurs de ces lunettes? Et verront ils encore ce qui les entoure?

    Malgré moi, j'évoque  la citation prophétique de St Exupery  (1943 parue dans le Figaro littéraire)

    "Deux milliards d’hommes n’entendent plus que le robot, ne comprennent plus que le robot, se font robots. L’homme est devenu robot,… châtré de tout son pouvoir créateur que l’on alimente en culture de confection, en culture standard comme on alimente les boeufs en foin.Je hais cette époque où l’homme devient bétail doux, poli et tranquille…. où l'homme est producteur ou consommateur: on ne peut pas vivre de frigidaires, de politique, de bilans … Si j’avais la foi, il est bien certain que, passé cette époque de « job nécessaire et ingrat », je ne supporterais plus que Solesmes.