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Réflexions - Page 130

  • Croissance, vous avez dit: CROISSANCE?

    CROISSANCE … malgré  les avertissements des scientifiques et d'un grand nombre d'économistes de tous pays, le Marché ( cette hydre anonyme et jamais rassasiée) et les Politiques des grands pays n'ont que ce mot à la bouche: CROISSANCE! 

     Pourtant le très sérieux magazine " Nature" publie une étude aux conclusions alarmantes. Menée par une équipe canadienne elle pourrait les aider à réfléchir.

    Il semblerait que notre planète connaisse prochainement un  effondrement.  Les écosystèmes de la Terre sont en train de changer radicalement et à une vitesse impressionnante. L'équipe de 18 scientifiques soulève plusieurs points inquiétants: la dégradation générale de la nature, les fluctuations climatiques de plus en plus extrêmes et le changement radical du bilan énergétique global. Ces modifications pourraient arriver à un point de non-retour avant le fin du siècle!

    Sourds les  Politiques ne veulent ni entendre, ni changer de discours:  CROISSANCE!

    Mais  qu'on ne dise pas qu'on ne sait pas … qu'on n'imagine pas … qu'on ne veut pas un tel drame.

    Pour qui sait lire, et comprendre le sens des mot, voici des citations anciennes, des 2 derniers  siècles, citations  qui n'émanent pas de révolutionnaires et qui auraient pu alerter nos dirigeants.

    John Stuart Mill( 1806/1873) économiste anglais: -  Si la terre doit perdre ses beautés en raison des dommages provoqués par une croissance illimitée de la richesse, alors je souhaiterais qu’on se contente de rester là où l’on est avant que nous soyons contraints de le faire par nécessité .


    Roosevelt: (1908) - Nous nous sommes enrichis de l’utilisation prodigue de nos ressources naturelles et nous avons de justes raisons d’être fiers de notre progrès. Mais le temps est venu d’envisager sérieusement ce qui arrivera quand nos forêts ne seront plus, quand le charbon, le fer et le pétrole seront épuisés, quand le sol aura encore été appauvri et lessivé vers les fleuves, polluant leurs eaux, dénudant les champs et faisant obstacle à la navigation. 

     

    Paul Hasard, historien français (1931, après la crise de 29),  dans " Le malaise américain" - Alors un doute immense commence à troubler les esprits. L’idée qu’il faut surproduire pour qu’on surachète, c’est-à-dire l’idée qui domine la vie économique de tout le pays, est-elle si juste ? Quand le marché est saturé et que la production continue, que devenir ? Le malaise est là. Il va plus loin que l’effondrement de certaines fortunes, plus loin même que la faillite, la disparition ou le suicide de quelques hommes d’affaires. Il y avait une conviction établie, une méthode qui avait donné ses preuves, un système économique qui semblait infaillible, et voici que les principes qui ont fait la gloire de l’Amérique sont remis en question. 

     

    De Keynes (1883/1946)  et je trouve cette citation excellente et inattendue sous sa plume! -  L’amour de l’argent comme objet de possession, qu’il faut distinguer de l’amour de l’argent comme moyen de se procurer les plaisirs et les réalités de la vie, sera reconnu pour ce qu’il est : un état morbide plutôt répugnant, l’une de ces inclinations à demi criminelles et à demi pathologiques dont on confie le soin en frissonnant aux spécialistes des maladies mentales. »

     

    Du même Keynes, pourtant  fondateur de l'économie moderne, une phrase essentielle -  il sera temps pour l’humanité d’apprendre comment consacrer son énergie à des buts autres qu’économiques .

     

    Oui, il sera temps mais quand? …. quand le pire sera inéluctable? Il est vrai que dans notre monde soumis à l'argent,  l' important c'est que l'ultralibéralisme enrichisse au delà de l'imaginable et aussi longtemps que possible  quelques puissants en ponctionnant au maximum la classe moyenne et en affamant  le reste du monde. 

  • Bienfaits de l'activité physique!

    Je suis allée hier chercher mon vélo en révision et le responsable du magasin a voulu que le  " mécanicien" connaisse l'octogénaire,   femme de surcroit, qui a parcouru 6200 km en une année. Bien ordinaire pourtant, la femme qu'il avait devant lui, si ce n'est que, pour elle, vieillir, c'est marcher, bâtons de randonnée en malns, rouler à vélo, grâce un VAE tout de même,  …. travailler mais non jouer sur un ordinateur, lire,écrire, étudier  et garder un rôle actif dans la société.

    Les 2 hommes déploraient que les jeunes ne bougent plus, incriminaient les jeux vidéo et nous avons entamé une conversation sur les méfaits du manque d'exercice.


    Ce matin, j'ai donc ressorti deux  dossiers "santé et vieillir" dont j'extrais les informations suivantes.

     

    - L'inactivité physique tue autant que le tabac, 5,3 millions de personnes par an.  6 à 10% des quatre grandes maladies non transmissibles (maladies cardio-vasculaires, diabète de type 2, cancers du sein et du côlon) seraient liées au fait de ne pas pratiquer, au moins, 150 minutes d'activité modérée par semaine, comme le recommande l'OMS ( 30 mn de marche rapide 5 fois par semaine, c'est tout de même peu!) - Source " The Lancet"

     

    - Rester assis réduit l'espérance de vie. En position assise, les muscles des jambes sont totalement inactifs, ce qui crée des perturbations des niveaux sanguins de sucre et de graisse. Le taux de mortalité est supérieur de 20% chez les personnes déclarant rester assises plus de 6 heures par jour par rapport à celles restant assises moins de 3 heures.Or nous passons ce temps sur un fauteuil, et, pour bon nombre, les yeux rivés sur un écran de télé ou d'ordinateur. (Etude américaine publiée dans la revue British Medical Journal)

     

    - 80% des Français de 18 à 74 ans manquent de vitamines D. Surnommée la "vitamine du soleil", elle est fabriqué grâce aux rayons ultraviolets que la  peau synthétise.Pratiquer une activité physique en plein air reste la solution la plus recommandée, d'autant que cela apporte un bénéfice dans la prévention de l'obésité, de l'hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires. (Institut de veille sanitaire)

     

    - Questionnaire en ligne mentionnant  âge, sexe et  volume de pratique physique. 7 753 internautes y ont répondu pendant 3 semaines  Conséquences sur les maladies suivantes: diabète, hypertension artérielle, ostéoporose, cancers, hypercholestérolémie et bronchite chronique. Conclusions: "En s'appuyant sur des études récentes et scientifiquement fiables, nous avons constaté que des pathologies pouvaient être évitées, guéries ou atténuées grâce à la pratique d'une activité physique ou sportive régulière" (docteur Pierrick Hordé directeur de la publication de Sante-medecine.net)

     

    - La marche à pied protège des pertes de mémoire, de la démence et de la Maladie d'Alzheimer:  299 patients de 78 ans en moyenne, sans aucune atteinte mnésique, mesuraient leur distance de marche hebdomadaire, et cela pendant 9 années. Après ces 9 années, les scientifiques ont réalisé des scanners cérébraux de chaque participants afin de mesurer la taille de leur cerveau, taille qui normalement se réduit avec l’âge avec en particulier une réduction de la taille de la substance grise. Les patients qui marchaient entre 10 et 15 kilomètres par semaine, conservaient un volume de matière grise plus important que ceux qui marchaient moins de temps. Les scientifiques ont constaté que ceux qui marchaient le plus, réduisaient le risque d’avoir une démence de 50%. (revue américaine Neurology, la revue officielle de l’académie américaine de neurologie)

    D'autres exemples? il suffit de vouloir s'informer, les revues médicales en abondent!

    Je pense avec infiniment de respect à  la génération de mes grands parents qui n'avaient  besoin ni d'études médicales, ni de prescriptions pour  continuer à bouger tant qu'ils le pouvaient. Encore une régression de notre civilisation!

  • Choses vues à vélo!

    Entendu à la radio que ce mois de juillet a vu la première hausse de la mortalité routière depuis 6 mois. Le nombre de personnes tuées sur les routes de France a augmenté de 3,6 %. Ce sont les piétons et surtout les cyclistes qui connaissent les hausses les plus significatives de la mortalité routière cumulée sur douze mois : respectivement 2 % et 6 %.

    Je viens de passer 10 jours à sillonner les routes vendéennes à vélo: la grande majorité des usagers de la route agit, comme nous, avec correction et respect, mais  force m'est de constater que l'individualisme règne trop souvent en maître et que les incivilités sont de plus en plus fréquentes. Piétons, cyclistes, automobilistes, tous sont coupables mais les uns sont beaucoup plus vulnérables que les autres. Penser que l'autre a aussi le droit de circuler et qu'il faut apprendre à " partager la route" est apparemment trop difficile pour tous ceux qui n'acceptent pas la présence de ceux qu'ils considérent comme des gêneurs!

    Voici 2 exemples récents. En traversant un village sans piste cyclable, nous apercevons d'importants débris de verre sur le bord de la route: un coup d'oeil derrière, un bras tendu et nous contournons ce danger pour nos pneus. Mais les voitures arrivent vite, lâcher l'accélérateur? freiner? le conducteur qui nous rattrape préfère 2 coups de klaxon rageurs, rase nos guidons et nos jambes tandis que sa femme nous jette derrière ses vitres closes ( clim oblige) un regard assassin.

    Promenade après dîner sur la piste cyclable qui longe la mer à la Tranche. La municipalité a bien fait les choses, 2 pistes jumelles,  séparées par une petite haie de fleurs et matérialisées avec 2 logos ( piétons, vélos peints sur un mètre de hauteur). Un jeune couple avec un enfant de 3 ou 4 ans qui batifole autour d'eux marche lentement… sur la piste cyclable. Mon vieux réflexe d'éducatrice m'arrête à leur hauteur et le dialogue s'engage:

    - Pardon, vous savez que vous êtes sur la piste cyclable?

    - Et alors je ne peux pas marcher là? me répond l'homme

    - Non car cette piste est pour les vélos, vous avez vu la peinture

    - Vous savez que je peux m'énerver!

    Ce genre de réflexion me rend encore plus combative!

    - J'appelle cela de l'incivilité, voire de la provocation car vous avez une piste pour vous à côté. Et, de plus, vous laissez votre fils courir en tous sens.

    Le mari n'a pas le temps de répondre car une femme, aussi jeune que lui, s'arrête sur la piste piétonne et intervient:

    Madame, je vous approuve, vous avez raison, c'est de l'incivilité et c'est inadmissible!

    Alors la mère prend son fils par la main, passe de l'autre côté, suivie du mari qui bougonne. 

    Auront-ils compris la leçon? De plus en plus de piétons marchent sur la piste cyclable, souvent à 3 ou 4 de front. Mais il faut reconnaître que les trottoirs sont trop souvent occupés par des voitures qui y stationnent illégalement.

     

    Alors que faire pour éduquer les Français? exception européenne, une fois de plus! C'est un tel plaisir de circuler dans les pays au nord ou à l'est du nôtre où le respect est inné et primordial de la part de tous!