CROISSANCE … malgré les avertissements des scientifiques et d'un grand nombre d'économistes de tous pays, le Marché ( cette hydre anonyme et jamais rassasiée) et les Politiques des grands pays n'ont que ce mot à la bouche: CROISSANCE!
Pourtant le très sérieux magazine " Nature" publie une étude aux conclusions alarmantes. Menée par une équipe canadienne elle pourrait les aider à réfléchir.
Il semblerait que notre planète connaisse prochainement un effondrement. Les écosystèmes de la Terre sont en train de changer radicalement et à une vitesse impressionnante. L'équipe de 18 scientifiques soulève plusieurs points inquiétants: la dégradation générale de la nature, les fluctuations climatiques de plus en plus extrêmes et le changement radical du bilan énergétique global. Ces modifications pourraient arriver à un point de non-retour avant le fin du siècle!
Sourds les Politiques ne veulent ni entendre, ni changer de discours: CROISSANCE!
Mais qu'on ne dise pas qu'on ne sait pas … qu'on n'imagine pas … qu'on ne veut pas un tel drame.
Pour qui sait lire, et comprendre le sens des mot, voici des citations anciennes, des 2 derniers siècles, citations qui n'émanent pas de révolutionnaires et qui auraient pu alerter nos dirigeants.
John Stuart Mill( 1806/1873) économiste anglais: - Si la terre doit perdre ses beautés en raison des dommages provoqués par une croissance illimitée de la richesse, alors je souhaiterais qu’on se contente de rester là où l’on est avant que nous soyons contraints de le faire par nécessité .
Roosevelt: (1908) - Nous nous sommes enrichis de l’utilisation prodigue de nos ressources naturelles et nous avons de justes raisons d’être fiers de notre progrès. Mais le temps est venu d’envisager sérieusement ce qui arrivera quand nos forêts ne seront plus, quand le charbon, le fer et le pétrole seront épuisés, quand le sol aura encore été appauvri et lessivé vers les fleuves, polluant leurs eaux, dénudant les champs et faisant obstacle à la navigation.
Paul Hasard, historien français (1931, après la crise de 29), dans " Le malaise américain" - Alors un doute immense commence à troubler les esprits. L’idée qu’il faut surproduire pour qu’on surachète, c’est-à-dire l’idée qui domine la vie économique de tout le pays, est-elle si juste ? Quand le marché est saturé et que la production continue, que devenir ? Le malaise est là. Il va plus loin que l’effondrement de certaines fortunes, plus loin même que la faillite, la disparition ou le suicide de quelques hommes d’affaires. Il y avait une conviction établie, une méthode qui avait donné ses preuves, un système économique qui semblait infaillible, et voici que les principes qui ont fait la gloire de l’Amérique sont remis en question.
De Keynes (1883/1946) et je trouve cette citation excellente et inattendue sous sa plume! - L’amour de l’argent comme objet de possession, qu’il faut distinguer de l’amour de l’argent comme moyen de se procurer les plaisirs et les réalités de la vie, sera reconnu pour ce qu’il est : un état morbide plutôt répugnant, l’une de ces inclinations à demi criminelles et à demi pathologiques dont on confie le soin en frissonnant aux spécialistes des maladies mentales. »
Du même Keynes, pourtant fondateur de l'économie moderne, une phrase essentielle - il sera temps pour l’humanité d’apprendre comment consacrer son énergie à des buts autres qu’économiques .
Oui, il sera temps mais quand? …. quand le pire sera inéluctable? Il est vrai que dans notre monde soumis à l'argent, l' important c'est que l'ultralibéralisme enrichisse au delà de l'imaginable et aussi longtemps que possible quelques puissants en ponctionnant au maximum la classe moyenne et en affamant le reste du monde.