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Réflexions - Page 129

  • Chevaux de ville!

    L'Age de faire, est un  journal mensuel dédié à des expériences alternatives, "des  outils pour réinventer le monde" . Il témoigne des initiatives, individuelles et collectives, de tous ceux qui innovent "pour le bien commun".  On y trouve des raisons d'espérer: réappropriation de l’économie, création de lien social, écologie et engagement citoyen, tous les témoignages vont dans le sens d'une meilleure qualité de la vie.

     

    Aujourd'hui j'ai été très intéressée par un article " Des communes redécouvrent le cheval utilitaire" . J'apprends que plus de 250 communes en France dont une trentaine en Bretagne utilisent le cheval pour collecter les déchets, arroser les fleurs, faire le ramassage scolaire ( un "hippobus"  plait surement beaucoup aux enfants) ou transporter des touristes. Moins cher à l'achat qu'un véhicule, le cheval ne consomme pas d'essence, le moteur ne tourne pas à chaque arrêt, c'est une nouvelle façon de travailler.

    Le Haras du Pin a même créé une formation de "meneurs territoriaux". Et une commission nationale du Cheval Territorial a été créée afin de promouvoir l'utilité et l'usage du cheval en ville.


    Paris a fait l'expérience de 4 chevaux qui travaillent quotidiennement dans le bois de Vincennes et participent à divers travaux de débardage, arrosage, ramassage des poubelles…L’atelier des chevaux est si satisfait de leur travail qu’une quatrième recrue vient renforcer l’équipe.

     

    De plus les cochers témoignent que le cheval en ville, est un prétexte à la rencontre et à la convivialité.

     

    Alors on ne peut que souhaiter voir nos braves chevaux reprendre la place dont on les a brutalement dépossédé au nom du progrès et animer nos villes du bruit de leurs sabots.

     
  • Réflexions après un séjour en Bretagne

    Retour d'un petit séjour entre Douarnenez et Concarneau pendant la canicule qui a affecté la France. En Bretagne 23°, un vent frais, en un mot, un temps idéal pour le vélo et la marche. La Bretagne est toujours aussi attachante, on peut choisir  entre les chemins creux à l'abri du vent, les plages de sable infinies  et les criques confidentielles, enserrées de rochers. 

     

    En rentrant, je retrouve mes sites d'informations environnementaux, lit que les poissons auront disparu de la mer en 2050 (sortie du documentaire " l'Océan en voie d'épuisement" juin 2012) et que les hommes ne pourront plus vivre sur notre pauvre Terre en 2100! ( étude publiée dans la revue Nature) 

    Informations de scientifiques reconnus et non élucubrations de farfelus. Informations confirmées par les faits aujourd'hui mais annoncées comme une probabilité il y a 30 ans, si nous n'étions pas capables de changer nos comportements. Or  on n'a guère franchi le stade des bonnes intentions!

     

    Je pense à mes notes prises en Bretagne. Toujours avide de contacts, j'ai écouté autour de moi et engagé des conversations.

    Or dans cette Bretagne maritime,  ceux qui constatent l'état de l'océan et de ses réserves de pêche sont  préoccupés.

    En 2 jours, j'ai noté ces 3 conversations:

     

    - 2 plongeurs s'harnachent dans le petit matin avant de monter dans leur bateau. L'un vient d'entendre à la radio qu'en 2048, il ne resterait plus un poisson en mer. Et commence entre eux une longue conversation sur les industriels de la pêche qu'ils opposent aux petits pêcheurs qui observaient le repos biologiques ( pas de pêche du 15 février au 15 mars). Ils accusent le pêche industrielle de pêcher toute l'année, toujours plus loin, toujours  plus profond, toujours plus petit, raclant tout ce qui vit et concluent en se demandant ce qu'on pourrait faire pour lutter contre "ces irresponsables".

     

    - même conversation le lendemain au rayon poissonnerie  de la grande surface locale.  A une femme qui demande du lieu jaune en tranches, le poissonnier explique qu'il n'en reçoit plus jamais. Les gros ont tous été pêchés mais on continue à vendre des lieus, des petits qui ne peuvent plus être coupés en tranches. La femme demande alors si on pourra  un jour en avoir des gros. Réponse avec un haussement d'épaules: " Ils sont en train de tuer la poule aux oeufs d'or"

     

    Mon dernier interlocuteur est plus critique encore. Je ramasse des palourdes de 5 à 6 cm dans une jolie petite crique. Etonnée car sur ma côte vendéenne , il y a belle lurette qu'on ne trouve plus rien, je demande à un autre "gratteur de sable" s'il habite ici. C'est un ancien marin pêcheur et la conversation s'engage.

    Les critiques fusent d'abord contre les touristes qui font n'importe quoi, pillent tout ce qui vit sur la plage,  ne respectent pas les "laisse de mer", et pêchent plus qu'ils ne peuvent  manger pour jeter après. 

    L'homme  enchaîne sur le rôle des agriculteurs;  avec pesticides et engrais ils ont engendré ces fameuses algues vertes qui souillent tant de plages. Il m'explique que la jolie petite embouchure  où nous pêchons commence à être contaminée et me fait observer des espèces de pellicules blanchâtres. Elles ressemblent à des débris de plastique et recouvrent rochers, algues et sable: ce sont les fameuses ulves en décomposition, elles forment des franges toxiques sur certaines plages. On ramasse, on nettoie, mais il affirme " Un jour il y aura des accidents car elles sont très dangereuses pour l'homme!"

    Mis en confiance par mon attention, il termine par la surpêche avec la disparition des poissons, des coquillages, parle du problème de l' élevage qui ne résout rien puisqu'on nourrit les poissons avec …. des farines de poisson.

     

    Décidément j'ai rencontré un philosophe car il m'assène que l'homme  ne respecte ni la terre, ni la mer et croit qu'il a le droit de piller, détruire,  gaspiller.

    Lui pense que la terre est en train de se venger et que tout le monde " s'en fout!"


    Un excellent article de Match, du 30 mai 2012, " La Mer epuisée" résume bien le problème.

  • Quand la télé éduquait!

    " Une maison,un écrivain", hier à 18h 55,  la 5 nous présente Giono et je m'interroge: "Combien de mes concitoyens suivent cette émission? Entre les Jeux Olympiques, les divertissements d'avant Journal du soir, le tirage du Loto, qui a envie de s'intéresser à Giono?

    A la mort de Michel Polac, j'ai  pensé qu'il est un des derniers témoins de la télé  qui éduquait et s'enorgueillissait  de ce rôle. Ils s'appelaient:  Pierre Dumayet  qui disait " Lire, c'est vivre"…, Pierre Desgraupes, inventeur des reportages intelligents, … Michel Polac  et son anticonformisme … et aussi  Maître Capello qui su passionner la France entière avec l'imparfait du subjonctif. 

    Ce temps est révolu et  en période de vacances, il faut éteindre sa télé si on veut échapper à la médiocrité.

     

    Pierre Dumayet avec " Lectures pour tous" a fait découvrir au public le visage, la voix, l'humanité des écrivains, sans s'interdire aucune question mais sans exhibitionnisme. Il ne faisait  pas de   promotion, . A travers ses questions, il  conduisait les auteurs à enrichir la compréhension du texte sans interrogations dérangeantes,  sans considérations personnelles,  sans déstabiliser son interlocuteur. 

    Pierre  Bataille lors d'une émission a pu dire: "C’est dans la littérature que nous apercevons les perspectives humaines restituées sous leur jour le plus entier.  C’est la littérature qui nous permet de voir le pire, de savoir lui faire face, le surmonter".

     

    Pierre Desgraupes (et son compère Igor Barrere) ont créé " 5 colonnes a la une". Desgraupes  expliquait  "Le magazine se compose dune succession de séquences,  C’est  un produit pédagogique, une introduction qui présente les faits, les lieux, les acteurs de l’évènement  puis une partie centrale composée d’une succession d’interviews, entrecoupées d’images et de commentaires de transition, destinés à exposer les différents aspects du sujet ; enfin une conclusion, le plus souvent formulée en voix off par le journaliste"

     Le premier magazine s'attaque à la guerre d'Algérie, sujet tabou traité sans concession  et sans tenir compte de la politique officielle L'émission "souffle comme une bombe sur le monde des médias". Le reportage-document vient ainsi d'être inventé 

     

    Quant à Michel Polac, son émission " Droit de réponses", après "Le masque et la plume" , a rythmé la vie d'une génération.  Créateur de la première émission polémique de débats à la télévision, il y dénonce, à travers des confrontations houleuses,  les scandales du moment, de l'immobilier à la politique, en passant par le sport et les médias. Dans Télérama il a dit récemment "Je ne me reconnais pas dans les animateurs d'aujourd'hui. Ils ont du bagout mais ne bossent pas assez leurs dossiers et s'arrêtent prudemment dès que les sujets deviennent politiquement gênants"

     

    Et n'oublions pas Maître  Capello avec "les jeux de 20 heures" où des personnalités se confrontent  depuis un studio parisien à des candidats anonymes installées dans différentes régions, qui tentent de les faire chuter sur des questions  grammaticales. Le principe : lancer un défi sur la conjugaison, la grammaire ou l'orthographe à un participant. Professeur, il, est l'auteur du palindrome célèbre: "Éric notre valet alla te laver ton ciré" , en ajoutant qu'on pouvait remplacer Éric par Luc ! ( un palindrome se lit dans les 2 sens). Qui se passionnerai aujourd'hui pour ce genre de questions?

     

    J'ai connu l'époque de la culture populaire d'avant guerre, culture pour tous, quand éduquer était le maître mot. La télé a d'abord suivi ce chemin, l'a peu à peu abandonné jusqu'à un point tel que  Patrick Le Lay en 2004, a pu se vanter "de vendre à Coca-Cola,  du temps de cerveau humain disponible".

     

    Une solution: vivre sans télé, ne pas en devenir esclave et ne pas se laisser manipuler … donc  choisir des émissions enrichissantes. Elles existent  heureusement encore!