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Notes de lecture - Page 51

  • Lamarck - Monod

    "L'homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot, par son insouciance pour l'avenir et pour ses semblables, semble travailler à l'anéantissement des moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce... "

      Quand j'ai trouvé cette citation  j'ai l'ai crue récente. En fait, a été écrite par Jean Baptiste Lamarck dans les années 1800. Ce naturaliste est connu pour sa classification des invertébrés et pour avoir utilisé la première fois le terme biologie pour désigner la science qui étudie les êtres vivants. Sans doute étudiait-il aussi ses contemporains, et çà le rendait bien pessimiste!

     Lamarck m'a évoqué un autre naturaliste qui porte le même jugement sur l'homme, Théodore Monod. Cette formation donne sans doute une vue plus lucide sur le monde que celle des économistes!

    Très tôt, il a dénoncé le pillage " insensé" de la planète : " Cette nature qui est, en fait, un capital précieux, légué par le passé, et dont nous demeurons comptables vis-à-vis de l’avenir, a été regardée jusqu’ici comme une proie à saccager, tout ce qui peut rapporter étant permis ".

    Déjà, en 1939, il écrivait un article sur la protection de la nature dans le journal de l’IFAN (Institut français d’Afrique noire). Et en 1941, bien avant les travaux du GIEC,  il avait publié "L’action de l’homme sur le climat"… 

    "Nous devons apprendre à respecter la vie sous toutes ses formes : il ne faut détruire sans raison aucune herbe, aucune fleur, aucun  animal."  C'est pourquoi il a œuvré pour la création de grands parcs nationaux, tels que celui de la Vanoise en Savoie, ou celui du Banc d’Arguin, en Mauritanie et aussi pour la protection de la Loire sauvage.

     Respect de toute forme de vie, non-violence, paix: il a combattu sur tous les fronts 

    C'était avant tout le "marcheur du désert" et son amour s'était  enraciné dans la pureté de cet élément: 

    "Ce qui émeut dans le désert, c’est que la nature n’y a pas été abîmée. Elle est comme elle était avant l’homme. Comme elle sera après lui. Si l’homme était amené à disparaître, l’évolution continuerait.

    La nature, en tout cas, ne regretterait pas son bourreau. »

  • Marie Monique ROBIN

    Vacances saintongeaises, reposantes, mais studieuses avec avec un moment  de lecture, dans le calme de chaque soir  et comme on ne se refait pas,  lecture documentaire pour essayer de trouver "la VERITE" souvent si éloignée des thèses rabachées par les médias.

     

    Je me suis plongée dans le livre de Marie Monique Robin," Notre poison quotidien" ( la responsabilité de l'industrie chimique dans les maladies chroniques), après avoir vu, le 15 mars, son documentaire sur Arte,  Auparavant, j'avais lu " le monde d'après Monsanto"

    Ces 2 livres  passionnants, très documentés, sont le fruit de longues enquêtes de terrain, et les idées exprimées sont irréfutables tant la somme des interviews de chercheurs de très haut niveau, et de tous pays  est impressionnante.

    C'est en 1969 que j'ai découvert, presque par hasard "Printemps silencieux" de Rachel Carlson. Ce livre a modifié mon comportement et orienté ma vie, j'ai voulu en savoir davantage et j'ai découvert, quelques années plus tard " Quelle terre laisserons nous à nos  enfants?" de Barry Commener. Un peu assommée par ces révélations, j'ai toujours cherché à en savoir plus!

    Rachel Carlson aurait eu 100 ans en 2007 et elle est maintenant reconnue comme une scientifique de haut niveau qui a eu le courage de dévoiler le rôle de l'industrie chimique sur la vie des hommes. M M Robin, prix Albert Londres en 95 , a obtenu depuis le prix Rachel Carlson!

    Dans " Notre poison quotidien", elle démontre ce dont on  peut trouver la confirmation sur les sites de recherches vraiment indépendants:

    - depuis les années 80, le taux d'incidence des cancers a augmenté de 40% (déduction faite du facteur de vieillissement)

    - les leucémies et tumeurs cérebrales chez l'enfant augmentent de 2% par an.

    - pour les maladies neurologiques et auto immunes ( Parkinson, Alzheimer, scléroses en plaques, maladie de Charcot ou autres),  c'est une explosion!  

    Et celà surtout dans les pays développés! Quant aux pays en voie de développement ils "attrapent " ces maladies dès qu' ils copient notre mode de vie!

    Alors M M Robin, enquète, dénonce, raconte les invraisemblables manipulations et pressions de l'industrie chimiques pour maintenir sur le marché des produits que tous les chercheurs indépendants reconnaissent hautement toxiques!

    Un livre qui se lit par courts passages mais qui montre, une fois encore, que l'homme n'existe pas devant la notion de profit. 

  • Stéphane Hessel, Edgar Morin, Claude Alphandery!

     

    Notre France  considère les " vieux ... has been"  indignes de tenir une partition dans le concert des grandes voix du monde.... incapables aussi de juger, dépassés par ce nouveau monde.

    Réjouissons nous donc en lisant " Indignez vous", "la Voie" et "Une si vive résistance".

    270 ans à eux 3 et quelle verdeur!  3 livres percutants.

    Les trois auteurs s'indignent, analysent les causes du dérèglement du monde actuel, esquissent des solutions et délivrent un message d'espoir. J'ai déjà parlé de S Hessel, aujourd'hui j'ai lu le livre de C Alphandery, grand résistant, haut fonctionnaire du Trésor avant de devenir président de la première banque française spécialisée dans l'habitat social.

    Il écrit " Face à l'hébétude devant une prospérité insolente, il faut s'indigner, ce qui conduit à résister, et, pour aller plus loin encore, avoir une vision à long terme de ce que l'on veut consruire"

    Pour les jeunes de la guerre, il fallait résister  à l'envahisseur avec une vision de l'après guerre, sinon, écrit-il, "on tombait dans le règlement de compte". L'après guerre, c'était pour eux le Conseil National de la Résistance*** qui voulait défendre l'intérêt général contre l'intérêt financier et instaurer une démocratie économique et sociale avec la Sécurité sociale, les services publics,  la liberté de la presse, la démocratie parlementaire.

     

    Hélas, il n'avaient pas imaginé "la démesure qui s'est emparé du capitalisme financier des années 80 qui est en train de démanteler et d'engloutir le contrat social"

     

    "L'avenir doit être aux initiatives déterminées par l'utilité sociale, pas par le profit.Le capitalisme financier aggrave le phénomène d'exclusion. Il faut résister au non emploi, au non logement des plus faibles, à la dégradation de l'environnement, a la marchandisation des services, à l'exclusion."

    C'est pourquoi C Alphandéry  développe l'Economie Sociale et Solidaire qui doit "transformer et pas seulement réparer le monde"

     Or au lieu d'aider l'ESS, l'état se désengage, asphyxie les finances des collectivités territoriales , ce qui amène une régression chaque année plus dramatique. "Il faut changer de cap par la mise en place d'un modèle respectueux de l'humain et de l'environnement."

     

    "Le pire est probable, mais le meilleur reste possible" écrit E Morin.

    Pour celà C Alphandery propose un canevas en 3 points:


    Je suis de la génération de ces 3 philosophes, j'approuve leur analyse et leurs idées, et j'essaie dans la mesure de mes faibles moyens d'être digne de leur exemple. C'est pourquoi leurs livres me donnent envie de continuer à combattre les dérives du monde, ce que je fais  au sein de plusieurs associations dont la Poulie au Niger, et aussi dans ce blog en dénonçant et m'indignant!

     

    ***Le CNR était constitué par les  principaux mouvements de Résistants donc gauche et démocrates chrétiens: on oublie trop souvent que la droite n'était quasiment pas représentée, ralliée en son immense majorité à Pétain et que le patronat avait lui aussi presqu'en son ensemble suivi Pétain et le gouvernement de Vichy.