"L'homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot, par son insouciance pour l'avenir et pour ses semblables, semble travailler à l'anéantissement des moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce... "
Quand j'ai trouvé cette citation j'ai l'ai crue récente. En fait, a été écrite par Jean Baptiste Lamarck dans les années 1800. Ce naturaliste est connu pour sa classification des invertébrés et pour avoir utilisé la première fois le terme biologie pour désigner la science qui étudie les êtres vivants. Sans doute étudiait-il aussi ses contemporains, et çà le rendait bien pessimiste!
Lamarck m'a évoqué un autre naturaliste qui porte le même jugement sur l'homme, Théodore Monod. Cette formation donne sans doute une vue plus lucide sur le monde que celle des économistes!
Très tôt, il a dénoncé le pillage " insensé" de la planète : " Cette nature qui est, en fait, un capital précieux, légué par le passé, et dont nous demeurons comptables vis-à-vis de l’avenir, a été regardée jusqu’ici comme une proie à saccager, tout ce qui peut rapporter étant permis ".
Déjà, en 1939, il écrivait un article sur la protection de la nature dans le journal de l’IFAN (Institut français d’Afrique noire). Et en 1941, bien avant les travaux du GIEC, il avait publié "L’action de l’homme sur le climat"…
"Nous devons apprendre à respecter la vie sous toutes ses formes : il ne faut détruire sans raison aucune herbe, aucune fleur, aucun animal." C'est pourquoi il a œuvré pour la création de grands parcs nationaux, tels que celui de la Vanoise en Savoie, ou celui du Banc d’Arguin, en Mauritanie et aussi pour la protection de la Loire sauvage.
Respect de toute forme de vie, non-violence, paix: il a combattu sur tous les fronts
C'était avant tout le "marcheur du désert" et son amour s'était enraciné dans la pureté de cet élément:
"Ce qui émeut dans le désert, c’est que la nature n’y a pas été abîmée. Elle est comme elle était avant l’homme. Comme elle sera après lui. Si l’homme était amené à disparaître, l’évolution continuerait.
La nature, en tout cas, ne regretterait pas son bourreau. »