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Actualités - Page 86

  • Propos anticonformistes sur le monde financier

    Je suis abonnée à la lettre journalière de la Chronique Agora, une chronique boursière. Je ne recherche pas de "bons" placements car je n'ai pas grand chose à placer, mais je trouve dans cette chronique des réflexions pertinentes sur le monde de l’argent, exprimées en des termes que ne renieraient pas le plus engagé des révolutionnaires.

     

    Voici un florilège glané au fil des derniers jours: 

    - « Nous vivons dans un système corrompu où banques et gouvernements s'épaulent pour soutenir la plus invraisemblable bulle de crédit de l'Histoire, un système de monnaie adossée à rien et contrôlée par les banques centrales. »

    - « De la dette transformée en capital et du déficit qui devient de la croissance... Nous vivons dans un monde merveilleux créé par des prestidigitateurs hors pair. Le cercle des illusionnistes économistes fait salle comble en ce moment. Depuis le début de la crise nos illusionnistes ont fait surgir du néant plus de 6 500 milliards de dollars. Ils ont injecté presque la moitié du PIB de l'Europe en fausse monnaie dans les circuits financiers des pays développés,  et l'emploi ne repart pas. » 

    - « J’accuse nos banques d'irresponsabilité, d'incompétence et de collusion avec le pouvoir.

     J'accuse la Banque centrale européenne de manipulation monétaire et de prise de risques excessifs. Le système bancaire ne repose plus sur rien »

     

    Et aujourd'hui, j' apprends qu’ 

    - « un bloggeur, scrutateur reconnu des bilans financiers, a été condamné à 10 000€ d’amende pour avoir émis une opinion critique sur les bilans de la Société Générale. » 

    Ceci se passe en 2013!...  les banques doivent être renflouées avec l'argent de l'état à la moindre tempête, elles nous accablent d'aggios au moindre découvert, mais nous n'avons pas le droit d'émettre un jugement sur leur gestion!

     

    Dans la Chronique Agora, j'attends toujours avec intérêt les lettres de Bill Bronner, un de mes chroniqueurs préférés, et j’ai particulièrement apprécié celle recue hier. Voici le lien:

     «  La saison des fêtes s’annonce mauvaise pour l’économie de consommation »

  • Salaire minimum en Allemagne? Est ce possible!

    Depuis des années on nous rabâche que l’Allemagne est  un modèle ! ce doit être une habitude puisque je me souviens qu’ avant guerre, on nous présentait le nazisme qui s’installait pour « redresser l’Allemagne », comme une chance pour le peuple. Tout irait donc bien dans ce pays qu’on doit admirer.

    J’ai déjà publié une note sur ce sujet le 19/05/2013, intitulée «  Et si nous réfléchissions sur les réalités de cette Allemagne encensée ».  Je veux la compléter aujourd’hui avec des chiffres récents .

    Car hier, on a appris que la chancelière veut doter son pays d’un salaire minimum!. Elle veut aussi limiter la flexibilité, donner un petit coup de pouce au retraites, instaurer une taxe sur les transactions financières, et de plus, réduire les subventions accordées aux industriels. Toutes mesures impensables pour le patronat qui n’a pas de mots assez durs pour ce projet.

     

    Mais, ce qu’Angela Merkel veut donner aux Allemands, n'est ce point ce qu'on essaie d’enlever aux Français en affirmant que c’est la seule solution à leurs problèmes? 

     

    Evidemment, le solde commercial de l’Allemagne a été excédentaire de 20,4 milliards d’€ en septembre 2013, c’est indéniable, mais cela est dû, ai-je lu, à sa politique des bas salaires et au manque d’investissement des infrastructures industrielles. Car les importations reculent et la consommation intérieure ne progresse pas comme dans les autres pays.  Une comparaison intéressante, montre que les dépenses des Allemands ont augmenté de 13 % par rapport à 1995, contre 37 % pour les Français, 45 % pour les Britanniques et 47 % pour les Espagnols.

     

    Cette politique a amené à un record de pauvreté, de surendettement et un approfondissement dramatique de la fracture sociale.

    On vient de publier ces chiffres de 2011.

    - 1 allemand sur 6, soit 13 millions de personnes, vit sous le seuil de pauvreté  (environ 980 euros brut par mois)

    - Plus de  2,66 millions de personnes cumulent deux emplois afin de pouvoir boucler leurs fins de mois. Ce chiffre a augmenté de 2,3 % en un an. Près de 9,1 % de la population active dans "l'économie la plus puissante de la zone euro" travaille ainsi pour deux employeurs différents contre 4,3 % il y a tout juste dix ans

    - Le salaire moyen outre-Rhin a chuté de 4,2 % depuis 2003, alors que le salaire des plus riches ont augmenté du même taux 

    - En 1998, la moitié la plus pauvre de la population possédait 4 % de l'ensemble des richesses détenues dans le pays contre à peine 1 % aujourd'hui.

    - L’Allemagne est ainsi devenue le second pays en Europe - derrière la Lituanie - qui compte la proportion la plus importante de travailleurs pauvres

    - En France,  10% des employés sont rémunérés aux environs du Smic en France, 22,7% en Allemagne. 

    - 44% des contrats à durée déterminée en Allemagne sont des emplois à bas salaire, contre 19,7% en France.

     

    Admettre que le modèle d’ultralibéralisme est un échec ne peut être envisagé par tous ceux qui en vivent, pourtant de plus en plus d’économistes l’affirment ( voir les Economistes Atterrés)  et l’Europe elle-même vient de tancer l’Allemagne pour sa politique.

    Alors encore une fois, réfléchissons!

  • 11 novembre d'antan: souvenir d'une petite fille!

    Poilus, grande guerreVoilà des mots qui n'évoquent plus grand chose,  il ne reste plus de Poilus et les personnes nées en 1914 auront  100 ans dans quelques mois! Il ne reste qu'un recueillement rituel sans résonance au fond des coeurs.


    Pour les enfants du tout petit village de mon enfance, le 11 novembre, était un  jour férié. Mais nous étions dans la classe à… l’heure habituelle, endimanchés, et...  les bras chargés de fleurs.

    La municipalité organisait une cérémonie au Monument aux Morts avec la participation des enfants de l'école, une classe unique d'une cinquantaine d'élèves de 4 à 14 ans dont ma mère avait la charge.

    Nous arrivions donc, après avoir dépouillé les jardins de leur dernière parure... et ramassé dans les bois et les fossés branches  et graminées, tout ce qui nous paraissait digne de figurer dans nos bouquets.

    Chacun déversait  sa moisson sur une grande table,  dans un brouhaha inhabituel en ce lieu puis, par souci d’égalité, chacun choisissait sa part. Après, le "travail" se faisait  individuellement mais les grands aidaient les petits. Les garçons n’étaient pas moins habiles que les filles et certains étaient de véritables artistes.  Enfin, les élèves de  «  Fin d’Etudes »  découpaient avec art des papiers crépons  pour embellir les  présentations. Ma mère avait un mot, un geste pour chacun: elle nous apprenait l'art floral en y mêlant ses souvenirs de guerre, une guerre qu’elle avait vécu de 8 à 12 ans en aidant de son mieux sa mère. Mon grand père avait été mobilisé le 4 aout 1914, il est rentré à la maison … en juin 1919


    Nous partions en rang par deux, chacun tenant son bouquet droit dans une main, silencieux et graves.

    Devant le petit cimetière cerné par les bois, le monument aux Morts nous attendait, le Conseil Municipal formant une haie d’un côté, de l’autre, une grande partie du village. Le maire, qui n'était pas un orateur, disait ... quelques mots en « hommage à nos valeureux soldats »

    Puis le « clairon », debout devant le monument  jouait de son mieux, hélas, il n’arrivait jamais à tenir les notes longues de la sonnerie aux Morts.  Dans l'air frais du matin, les sons s'étiraient, de plus en plus faux, mais çà ne faisait sourire personne.

    Venait ensuite la longue minute de silence pendant laquelle nous n’osions ni bouger un pied, ni tourner la tête!

    Restait un moment important pour nous:  la récitation d'un beau texte. D'une seule voix, nous entonnions

     

     " Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie

    Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie!" ....etc...

    ( V Hugo)

     

    A la fin, un vieux conseiller après avoir  reniflé en nous écoutant, sortait son mouchoir, s'essuyait les yeux et... se mouchait bruyamment. Et nous retenions nos rires car il pleurait aussi le jour de la fête des prix lorsque nous chantions!   

    Un par un, nous nous inclinions  devant le monument pour déposer nos fleurs  et repartions dans un rang un peu désarticulé.

    Retour en classe, rangement des tables, balayage... un " au revoir, à demain" et chacun repartait, beaucoup d’entre nous pour un trajet de plusieurs km à pied,  par des chemins de terre ou au milieu des bois

    J'aime évoquer le souvenir de ces 11 novembre si lointains. Nos grands pères avaient été des combattants et nous avait raconté leurs souffrances, nos parents  avaient grandi dans un monde en guerre et  nous accomplissions une célébration, un devoir de mémoire et de reconnaissance. Ceux qui nous entouraient répétaient souvent « plus jamais çà, plus jamais de guerre! »...

    et, nous , les enfants, étions persuadés que "nos morts" (comme on disait) avaient bâti un monde de paix!

    Hélas, 1939 arrivait à grands pas et tout allait recommencer.