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Actualités - Page 84

  • Réflexions pour un temps de Noël: No impact man

    En ces temps de Noël et de consommation démentielle, j’ai éprouvé le besoin de relire le livre de Colin Beavan:  No Impact Man.

    Cet écrivain, qui vit en plein cœur de Manhattan avec une femme et une fille d’un an et demi, décide en 2006  de réduire au maximum son empreinte environnementale. Pendant un an leur vie sera sans électricité, sans ascenseur, sans réfrigérateur, sans climatiseur, sans voiture,sans aucun objet neuf! Les règles de l'expérience No Impact Man comprennent l’obligation de n’avoir que des déchets compostables, de n'acheter que des denrées alimentaires produites dans un rayon de 400 Km, de n'utiliser aucun mode de transport consommant du carbone, et aucun produit à base de papier y compris le papier hygiénique.

    Mais avant le début de l’expérience, il a d’abord banni la TELE!: « Pas moyen de devenir non consommateur quand trône cette boîte à images qui me répète sans cesse que si je ne consomme pas plus,  … je suis un pauvre type »

    Les cinq conseils de Colin sont simples et de bon sens

    • Manger moins de bœuf : "C’est cher, ça encourage l’obésité et ça contribue au changement climatique."
    • Arrêter de boire de l’eau en bouteille.
    • Pratiquer l’écosabbat : "Dans votre vie trépidante, prenez une heure ou une journée sans rien acheter ni allumer aucun appareil. Reposez-vous et réfléchissez."
    • Etre un citoyen engagé : "Voter ne suffit pas. Faites du bénévolat dans une organisation écologiste."
    • Adapter ses priorités à sa situation : "Si vous payez trop de charges, isolez votre maison. Si vous êtes en surpoids, mangez plus sain. Si vous êtes à la campagne, limitez vos trajets. Faites ce qui vous apportera une vie meilleure tout en améliorant l’état de la planète."


    Quelques années plus tard, Colin Beavan ne cache pas ses difficultés qu’ils ont eu à changer leurs habitudes mais estime que leur vie s’est améliorée. « Avant, une journée typique, c’était se dépêcher, sortir acheter à manger, regarder la télé… après, on n’avait plus de télé, on mangeait ensemble en famille, on avait une vie sociale plus riche. En achetant moins des choses neuves, on a aussi gagné beaucoup d’argent. » 

    Et il affirme avoir conservé 60% des règles qu’il s’était imposées pendant un an.

    Je crois aussi que la surconsommation donne l’illusion du bonheur. A chaque désir satisfait succède un nouveau désir à satisfaire sans que soit améliorée la qualité de la vie. On nous oblige à penser qu’exister, c’est acheter. Et notre monde nous crée chaque jour de « faux » besoins qui doivent impulsivement et sans réfléchir être satisfaits! 

    En ces temps de Noël au lieu de se laisser emporter par la fièvre acheteuse et le gaspillage insensé qui en résulte, sommes nous encore capable de penser que notre terre se vide de ses ressources,  croule sous nos déchets et meurt de notre pollution?

    Le chef sioux Sitting Bull avait écrit il y a 150 ans: «  La terre n’appartient pas à l’Homme, c’est l’homme qui appartient à la terre » et aussi «  « Quand la dernière goutte d’eau sera polluée, le dernier animal chassé et le dernier arbre coupé, l’homme blanc comprendra que l’argent ne se mange pas ».

    Mais quel impact ( justement) peut avoir sur la plupart d'entre nous  la parole d'un sauvage du siècle dernier?

     Il y a aussi Epicure , qui, 300 ans avant JC,  écrivait déjà: « Celui qui ne sait pas se contenter de peu ne sera jamais content de rien ».

    Mais trop d'humains du XXIème siècle pensent qu'ils n'ont  rien a apprendre de ces temps pré-historiques.


  • Réflexions sur les jeunes scotchés aux écrans

    Il semble de plus en plus admis que le nombre d’heures passées par des enfants devant un écran est un danger pour leur avenir. En janvier 2013,  l'Académie américaine de pédiatrie a proposé une règle simple: pas d'écran avant 3 ans, une heure par jour entre 3 et 6 ans, 2 heures entre 6 et 9 ans et 3 heures au-delà. Il s'agit du temps global d'écran : télévision, ordinateur, console, tablette, mobile...Il est bien évident que les parents doivent cadrer le temps d'écran de leur enfant à tout âge, de la naissance jusqu'à la fin de l'adolescence. Car les écrans ne  menacent pas nos enfants. C'est leur mauvais usage qui les menace. C’est l’attitude des parents qui abandonnent trop souvent leurs enfants devant eux

     On annonce chez nous 900 heures par an à l'école et... 1 500 heures devant les écrans (télévision, Internet, jeux vidéo, téléphone mobile) . Pour l’Académie de médecine, « à 6 ans, deux heures d'écran par jour augmentent les risques à venir de maladies cardiaques, d'hypertension artérielle et de diabète, sans compter qu'à l'adolescence le surpoids est directement lié au temps d'écran. Plus inquiétant, la lumière bleue émise par les tablettes affecterait la mélatonine, "l'hormone du sommeil", et donc notre horloge biologique ».

    Que faire? Responsabiliser les parents! 

    Qu’ils soient des éducateurs capables de faire comprendre à l’enfant qu’on ne le punit pas mais que le temps passé sur les écrans réduit son énergie disponible pour résoudre les difficultés de la vie réelle et peut même en lui faire perdre le désir. Et  surtout lui proposer des activités qui lui permettent de se valoriser à ses propres yeux et à ceux de ses camarades.

    La limitation du temps de télévision doit être une opportunité pour faire des tas d'autres choses et notamment, celles qui favorisent le développement émotionnel et cognitif de l’enfant  et ce, en famille et à l’école.

    J’ai vécu le début de la télévision dans ma classe, je n’imaginais pas quel impact aurait cette « étrange lucarne » sur le comportement de mes élèves .  J’avais institué, le lundi matin, expression libre sur les activités du dimanche, moment privilégié où chacun s’exprimait librement et où une discussion s’établissait. Le dimanche mes petits élèves étaient allé se promener en famille au bord de la Loire, dans les bois. Ils étaient allés à la pêche, avaient ramassé des champignons. S’ils étaient restés à la maison, ils avaient jardiné, bricolé, cuisiné, cousu, tricoté, fait du rangement   avec maman, avec  papa suivant les occupations et ils avaient parlé,... parlé surtout  car toutes ces activités étaient un temps de partage et de paroles familiales. Et puis, Ils avaient joué avec leurs copains, ils s’étaient promenés dans les chemins autour du village, ils avaient cueilli des fleurs, fait des découvertes intéressantes  et rapporté tout un tas de témoignages de la vie de la Nature . 

    Et je me retrouvais devant  ma trentaine de petits qui , en choeur, racontaient .... la même chose « Hier, on a vu le matins des dessins animés et après on a vu un film à 1 heure, un  à 5 heures et l’autre à 8h et demie! ». Qui   pouvait croire que c’était un progrès, des enfants passifs, sans esprit critique, ni réflexion alors qu’avant ils étaient actifs, acteurs et créatifs

    Les enfants des parents réfractaires  ( le médecin qui avait dit «  jamais de télé », quelques ménages qui surveillaient le temps d’écran) se trouvaient démunis et se mettaient un peu en retrait. 

    Je crois que les parents ravis, avaient trouvé le moyen de se décharger de l’éducation de leurs enfants. Une mère , au foyer  pourtant, avec 2 petites filles adorables, m’avait dit: « Ma vie a bien changé depuis qu’on a acheté la télé,  avant quand  les filles rentraient de l’école je m’occupais d’elles jusqu’au dîner. Maintenant je leur donne les tartines, les mets devant la télé et je suis bien tranquille ». Et chaque matin, dans la maison de l'autre côté de la rue, je voyais avant 8h, des petits élèves déjà installés devant le rectangle lumineux de la télé!

     A cette époque, les années 60/70,  il n’y avait que la télé,  maintenant une multitude d’écrans et 7 à 9h passés devant eux! Les études, dormir manger, jouer, penser ? Il n’y a plus assez de temps car  les journées n'ont que 24h et déjà, les jeunes manquent terriblement de sommeil. Mais ce temps qui manque aux jeunes, c’est simplement le temps de «  VIVRE! »

  • Peut-on se permettre de critiquer les tablettes?

    Noel approche et la pub bat son plein pour l'achat de   smartphones et surtout de tablettes. Sous le sapins, combien  d'enfants trouveront la mirifique tablette qui va leur apprendre à penser, à comprendre, à réussir et  à vivre mieux. C'est du moins ce qu'espèrent les parents ...aussi elles remplacent peu à peu les doudous, investissent les chambres, les sacs de classe et  prennent possession de l'esprit de l'enfant.

     

    Comme toujours, j'ai essayé d'en savoir davantage ( articles de presse et livres) et en ai appris de bien belles!

    Je ne n'imaginais pas la soeur de Marck Zuckenberg  créateur de Facebook, publiant un livre destiné aux enfants, assez critique à l'encontre des nouvelles technologies où elle  lance un message : "la vie est bien plus riche quand vous levez votre regard de votre écran »


    J'ai découvert un autre  livre: "Internet rend-il bête?" du journaliste américain Nicolas Carr qui affirme qu'on attend une  baisse du QI après un siècle de progression de l'intelligence . Ce serait, selon lui, déjà observé en Grande-Bretagne et en Norvège, deux pays convertis avant les autres à internet et aux smartphones. 

    Plus étonnant encore, le best-seller de Carr est la bible de nombreux geeks de la Silicon Valley qui, tout en abreuvant nos enfants de leurs inventions numériques, choisissent de confier les leurs aux Waldorf Schools, des écoles privées d'écrans. "Back to basics", jouets en bois, pâte à modeler, tricot et tableau noir... pour près de 20 000 dollars l'année scolaire. Leurs bambins, au moins, ne seront pas intoxiqués.

     

    Encore un cri d'alarme: Michel Desmurget, dont j'ai déjà évoqué le livre "Télé Lobotomie", a écrit, en accord avec une soixantaine de chercheurs et neuropsychiatres, une tribune publiée dans le  Monde du 8 février  intitulée «Laisser les enfants devant les écrans est préjudiciable»….Il dit: "Alors que les écoles françaises s’équipent en technologies numériques et tablettes interactives dès le plus jeune âge, certaines écoles américaines, à New York notamment, enlèvent les ordinateurs des classes car ils ont des effets délétères. Là-bas, on préfère désormais investir dans la formation des professeurs, plutôt que dans le matériel. Parce qu’ils ont compris, comme le confirment nombre d’études, que former les profs est bien plus utile qu’équiper tous les enfants en tablettes numériques.» 

    Il pronostique que le nombre de mots connu par les enfants diminuera de plus en plus et leur vocabulaire sera bien plus appauvri que celui des générations précédentes. 

    Une éminente professeure de neurologie d'Oxford, connue pour ses recherches sur Alzheimer, Susan Greenfeld : explique "que ce qu'on vit aujourd'hui est comparable au changement climatique. Et les enfants sont en première ligne. Lorsqu'ils surfent sur le Net, jouent en réseau, leur cerveau en construction est exposé à une activité trop intense qui perturbe leur développement " d'où difficulté à se concentrer, à communiquer avec les autres, à se projeter,et baisse de l'empathie  Et elle ajoute « Un usage excessif de ces technologies entraîne de l’obésité, des mauvais résultats scolaires, de l’agressivité et un manque de sommeil"

    Qu'en est-il aujourd'hui de l'usage de ces jouets technologiques chez les enfants? 

    Aux EU , 38% des bébés de moins de 2 ans ont déjà joué avec une tablette ou un smartphone.  ( 11% en 2011) 72% des moins de 8 ans les utilisent régulièrement (38% en 2011). Le temps d'utilisation a triplé ces dernières années, constate la pédiatre Marjorie Hogan dans le Wall Street Journal, les 8-10 ans passent en moyenne sept heures par jours devant un écran (ordinateur, télévision, Smartphone et tablette), 71% des enfants de moins de 12 ans l’utilisent (dont 30% pour une utilisation fréquente), pour des jeux (84%), loin devant les applications éducatives (46%) et les histoires (36%).Et ils envoient, en moyenne 83 SMS par jour  dans  une novlangue de leur cru "Takacroir !"...

    76% des parents interrogés considèrent comme positif que les enfants puissent se familiariser aux outils numériques. 50% pensent qu’avoir une tablette à la maison est un atout car cela leur donne "accès à des connaissances que n’avaient pas les précédentes générations".

    Je ferai une autre note sur ce sujet qui me touche! Comme je suis d'accord avec le livre de Natacha Polony …. " Nos enfants gâchés"