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Actualités - Page 36

  • Des jugements différents sur l'islamisme et nous. (5)

    J'ai voulu terminer mon tour d'horizon par l'analyse de Jean- Christophe Lagarde, Président de l’UDI, le parti de Jean- Louis Borloo. Lui non plus ne mâche pas ses mots affirme avec force ses convictions. Et quel réquisitoire!

    "Allons nous perdre la guerre contre la barbarie? Il n'y a aucun risque que les barbares de Daech n'envahissent notre territoire national. Ils sont militairement en train de perdre un à un les bastions d'où ils propagent leur idéologie nihiliste.
    Et que voit-on?… on voit dans les réactions (ou l'absence de réaction) politiques, on mesure dans le déchainement des excités sur les réseaux sociaux, on entend des réflexions dans la population qui montrent que nous entrons chaque jour un peu plus dans le piège que nous tend l'ennemi.

    C’est hélas la responsabilité de la majorité en place comme de l'opposition. Je devrais dire des oppositions. Le pouvoir en place se contente d'une lutte policière en dedans, d'une guerre militaire en dehors et de commémoration et de compassion chaque fois qu'on nous frappe. L'opposition démocratique, à l'approche de la présidentielle, a commencé à chercher des responsables de nos maux, au lieu de participer à l'élaboration de solutions. Quant à l'extrême droite, elle s'abandonne avec délice à ses rêves de guerre civile ou de religion en espérant que le pays s'y laissera entraîner. Sur ce dernier point les réseaux sociaux sont effrayants.

    Nous sommes les complices involontaires, les acteurs de notre propre défaite. Ils veulent nous diviser, créer une guerre de religion, une guerre civile chez nous, comme ils ont su le faire avec succès chez eux. A l'heure où Daech constate ses revers militaires qui le conduiront à sa perte, on voit aussi que la stratégie d'attentats s'accélère, se diversifie, se généralise dans l'espoir de nous diviser, de faire éclater notre société.

    Il est tout aussi important que la sphère médiatique, particulièrement à l'heure de l'information permanente, reconsidère son rôle dans ce combat, cède moins à la sensation et se recentre sur l'explication.

    Il serait indispensable aussi de résorber les fractures sociales et éducatives qui fournissent aux barbares de la chair à canon qui a souvent grandi ici."

    On ne peut que remercier cet homme pour une analyse aussi juste et aussi claire. J'ai beaucoup apprécié aussi le  numéro de "la Vie", au moment de l'assassinat du Père Hamel. Pas d'appel à la violence mais des explications précises et qui incitent à réfléchir.

    Au lieu de surfer sur des réactions primaires venant de notre cerveau limbique,  il y a, heureusement, toujours des êtres humains qui expliquent, éduquent, permettent de réfléchir et de comprendre, nous instruisent en un mot.  Ils nous réconfortent et nous empêchent de désespérer du genre humain.

  • Des jugements différents sur l'islamisme et nous. (4)

    Et voici la citation de l’extrait d’un article de Libération qui résume bien la situation. Je pense, comme le journaliste,  qu'on ne tient pas à nous faire connaître la stratégie de Daech.  Car il il n'est pas difficile de trouver des sites pour se renseigner et je l'ai fait car ce n’est qu’en s’informant à la source qu’on peut comprendre.

    Le jour où j’ai lu que l’EI recrutait plus de psychologues et d’ informaticiens que d’artificiers, j’ai pense que nos matamores  "majorité/opposition/extrème droite"  ne parlant que d’intensifier les frappes, de répondre à attentats par avions, soldats et  réserves , étaient totalement «  à côté de la plaque ».

    Voici ce qu'écrit le journaliste de Libé:
    « La stratégie de Daech n’est ni secrète ni même cachée. Dès le début des années 2000, des théoriciens du jihad l’ont formalisée et publiée sur Internet. Leurs textes ont été repris et adaptés dans les publications que l’EI diffuse depuis 2014. L’objectif est de faire imploser ce que Daech décrit comme «la zone grise», celle où «infidèles» et musulmans vivent ensemble sans chercher à s’anéantir.
    Dans le monde rêvé de l’EI, il n’y a que deux camps : les mécréants et les musulmans. Les deux devront s’affronter jusqu’à la victoire finale des seconds.

    «Oussama ben Laden avait raison quand il a dit : "Le monde actuel est divisé en deux camps." Bush a dit la vérité quand il a déclaré : "Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes."

    "Cela signifie que vous êtes soit un croisé, soit avec l’islam», peut-on lire dans l’édition de février 2015 de Dabiq, un magazine de propagande de l’EI.

    C’est pourquoi l'EI privilégie les actions de petites cellules disséminées dans les pays occidentaux. A force de frapper, elles épuisent les populations visées, qui finissent par se révolter. Contre leur Etat, impuissant à les protéger, mais surtout contre les musulmans. Ceux-ci réagissent à leur tour, entraînant le pays dans la guerre civile.Les dirigeants de l’EI le savent, le califat est voué à disparaître. Mais les attentats continueront. »

    "Quand je vois des "instables" en mal de reconnaissance frapper avec un camion, un couteau ou n'importe quoi, n'importe quel innocent, je pense que Daech doit jubiler car il est en train d'atteindre son but! Mais la majorité des Francais attendent qu'à une violence aveugle, horrible, impardonnable,  réponde la violence, même si elle est inappropriée.  Et, comme le journaliste de Libé, je pense qu'on n'obtient jamais une victoire de cette façon.

  • Des jugements différents sur l'islamisme. (3)

    On oublie de parler de notre rôle dans cette région et à ceux qui évoquent notre attitude pas très reluisante, on objecte que " cela n'a rien a voir"! .... Voire,  si j'ose dire!

    C'est dans la bouche du Général Pinatel, que j'ai trouvé cette analyse, assez dure pour les politique français, européens, américains de tous bords Ce général, lui aussi docteur science politique actuellement consultant en géostratégie, estime que la situation actuelle résulte de la déstabilisation de toute une région. Et il écrit;

    « Erreur stratégique des dirigeants européens et américains avec l’attaque de l’Irak, de la Syrie, de la Lybie. Déstabilisation du régime laïc d'Assad en Syrie, qui n'est certes pas le meilleur des chefs d'Etats, mais qui luttait comme le faisaient Saddam Hussein et Kadhafi en leur temps contre ce fondamentalisme islamique et le terrorisme qu'il inspirait. Croire qu'au Moyen-Orient, où se joue depuis trois siècles une lutte religieuse sans merci entre les différents courants de l'Islam, on pourrait remplacer les dictatures par des démocraties est une méconnaissance totale ou une arrogance immense.
    La fin du califat par la prise de Mossoul se fera au mieux en 2017, mais la prédication wahhabite ne s'arrêtera pas pour autant et trouvera toujours dans nos sociétés occidentales, où la perte de valeurs et de repères est immense, des jeunes pour se convertir et vouloir mourir en martyr.


    Le problème de nos sociétés occidentales est d'avoir oublié d'où elles venaient et croire que la laïcité et la démocratie étaient de nature à éradiquer l'extrémisme religieux. Mais cela ne serait possible que si nos sociétés et nos dirigeants étaient vertueux »

    J'ai été heureuse de lire ce texte car çà me semblait clair depuis longtemps. J'étais en Libye en aout 2005, sous le régime de Khadafi, je faisais partie du premier charter touristique dans ce pays, sous l'égide de Point Afrique. J'avais écrit ma pensée en 2 notes publiée sous le titre Libye le 16/08/2011 et A propos de la Libye le 1/11/2011. Et lorsque je regarde mon film, les larmes me viennent aux yeux: un pays où nous avions été si bien accueillis et nous nous sentions si bien!

    On peut les relire en cliquant sur le titre.