Retour chez moi dans un bus de la ville et arrêt non loin d'un lycée: une vingtaine de jeunes montent, tous le nez sur leur smartphone. Et pendant le trajet, çà pianote a qui mieux mieux autour de moi, chacun dans son petit monde, SMS , mails, réseaux sociaux ( facebook, tweeter etc…).
J'ai envie d'en savoir plus les conséquences de cette addiction et me voilà, moi aussi me voilà devant Google!
Près de 10 millions de Français sont équipés de ce type de téléphone qui leur permet d'avoir accès à tous les services d'internet. Et selon une enquête de Nokia, "nous regardons en moyenne notre téléphone 150 fois par jour soit une fois toutes les 6 minutes 30 aux heures d’éveil". Pour les professionnels, le smartphone est souvent obligatoire et fait généralement partie du pack de bienvenue.
C'est une arme à double tranchant: "liberté" car c'est un formidable outil de mobilité, et "dépendance" puisqu'on est joignable partout et à toute heure!
Nous sommes en majorité des esclaves de cette technologie, littéralement asservis par ces outils censés nous simplifier la vie ! Et la plupart d'entre nous ne savent plus vivre 5 mn sans sortir iPad ou smartphone, comme pour assouvir une pulsion. Nous sommes drogués!
Même pendant une réunion ou une conférence " 70% des gens sont sur leurs smartphones, probablement en train de tweeter ou de répondre à un SMS. Ils trouvent ça normal, et si vous leur faites la réflexion, ils le prendront à la rigolade ou ne vous écouteront pas." dit un psychologue, qui ajoute "Cet amas de technologie, souvent inutile, nous envahi le cerveau, et nous empêche de réfléchir, de nous concentrer , de trouver des solutions valables à nos problèmes
On a identifié les 10 sons qui ont le plus d'effets sur les gens, un smartphone en train de vibrer arrive à la troisième position, derrière le carillon d’Intel et un bébé en train de rire. Il fournit des stimuli permanents et l’hyperstimulation peut mener à l’épuisement, voire au burn out, et empêcher même de dormir : Une des victime dit: "La nuit je garde le téléphone allumé à côté de moi, souvent ça sonne ou ça bipe et du coup, je réponds."
Nous sommes la génération la plus stressée dans l'histoire de l'humanité, poussée dans nos derniers retranchements par cette dictature du "toujours plus, immédiatement"
Les médecins commencent à tirer la sonnette d'alarme car 60% des ados et 37% des adultes se disent "hautement dépendants de leur smartphone". On appelle ces " malades" des "mobo", contraction de "mobile bohémian".
La conclusion de mes recherches c'est cette phrase d'un médecin qui écrit: "Face à cette alimentation continue de l'être-réseau, sorte de cordon ombilical virtuel qui relie l'égo au réseau, comment s'adapte la personnalité? Bombardée de stimuli (email, tweets, alertes facebook, tchat, etc), l'intelligence se recroqueville dans un espace restreint tandis que le cerveau reptilien se repaît de cette distraction et de cette complaisance dans la futilité."
Et pourtant, nous n'avons encore rien vu!
"Project Glass", les lunettes du futur, est une invention de Google, qui n'est encore qu’au stade de prototype, mais que Google compte bien mettre en vente dès cette année, Ces lunettes dites "à réalité augmentée", tournant sous le système d’exploitation Google (Android), consistent en une fine monture métallique comportant juste un petit verre au-dessus de l’oeil.
Y défilent les mêmes programmes que dans un smartphone : appel, messages, météo, photo, musique...
Dans quel monde vivront les porteurs de ces lunettes? Et verront ils encore ce qui les entoure?
Malgré moi, j'évoque la citation prophétique de St Exupery (1943 parue dans le Figaro littéraire)
"Deux milliards d’hommes n’entendent plus que le robot, ne comprennent plus que le robot, se font robots. L’homme est devenu robot,… châtré de tout son pouvoir créateur que l’on alimente en culture de confection, en culture standard comme on alimente les boeufs en foin.Je hais cette époque où l’homme devient bétail doux, poli et tranquille…. où l'homme est producteur ou consommateur: on ne peut pas vivre de frigidaires, de politique, de bilans … Si j’avais la foi, il est bien certain que, passé cette époque de « job nécessaire et ingrat », je ne supporterais plus que Solesmes.