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Réflexions après un séjour en Bretagne

Retour d'un petit séjour entre Douarnenez et Concarneau pendant la canicule qui a affecté la France. En Bretagne 23°, un vent frais, en un mot, un temps idéal pour le vélo et la marche. La Bretagne est toujours aussi attachante, on peut choisir  entre les chemins creux à l'abri du vent, les plages de sable infinies  et les criques confidentielles, enserrées de rochers. 

 

En rentrant, je retrouve mes sites d'informations environnementaux, lit que les poissons auront disparu de la mer en 2050 (sortie du documentaire " l'Océan en voie d'épuisement" juin 2012) et que les hommes ne pourront plus vivre sur notre pauvre Terre en 2100! ( étude publiée dans la revue Nature) 

Informations de scientifiques reconnus et non élucubrations de farfelus. Informations confirmées par les faits aujourd'hui mais annoncées comme une probabilité il y a 30 ans, si nous n'étions pas capables de changer nos comportements. Or  on n'a guère franchi le stade des bonnes intentions!

 

Je pense à mes notes prises en Bretagne. Toujours avide de contacts, j'ai écouté autour de moi et engagé des conversations.

Or dans cette Bretagne maritime,  ceux qui constatent l'état de l'océan et de ses réserves de pêche sont  préoccupés.

En 2 jours, j'ai noté ces 3 conversations:

 

- 2 plongeurs s'harnachent dans le petit matin avant de monter dans leur bateau. L'un vient d'entendre à la radio qu'en 2048, il ne resterait plus un poisson en mer. Et commence entre eux une longue conversation sur les industriels de la pêche qu'ils opposent aux petits pêcheurs qui observaient le repos biologiques ( pas de pêche du 15 février au 15 mars). Ils accusent le pêche industrielle de pêcher toute l'année, toujours plus loin, toujours  plus profond, toujours plus petit, raclant tout ce qui vit et concluent en se demandant ce qu'on pourrait faire pour lutter contre "ces irresponsables".

 

- même conversation le lendemain au rayon poissonnerie  de la grande surface locale.  A une femme qui demande du lieu jaune en tranches, le poissonnier explique qu'il n'en reçoit plus jamais. Les gros ont tous été pêchés mais on continue à vendre des lieus, des petits qui ne peuvent plus être coupés en tranches. La femme demande alors si on pourra  un jour en avoir des gros. Réponse avec un haussement d'épaules: " Ils sont en train de tuer la poule aux oeufs d'or"

 

Mon dernier interlocuteur est plus critique encore. Je ramasse des palourdes de 5 à 6 cm dans une jolie petite crique. Etonnée car sur ma côte vendéenne , il y a belle lurette qu'on ne trouve plus rien, je demande à un autre "gratteur de sable" s'il habite ici. C'est un ancien marin pêcheur et la conversation s'engage.

Les critiques fusent d'abord contre les touristes qui font n'importe quoi, pillent tout ce qui vit sur la plage,  ne respectent pas les "laisse de mer", et pêchent plus qu'ils ne peuvent  manger pour jeter après. 

L'homme  enchaîne sur le rôle des agriculteurs;  avec pesticides et engrais ils ont engendré ces fameuses algues vertes qui souillent tant de plages. Il m'explique que la jolie petite embouchure  où nous pêchons commence à être contaminée et me fait observer des espèces de pellicules blanchâtres. Elles ressemblent à des débris de plastique et recouvrent rochers, algues et sable: ce sont les fameuses ulves en décomposition, elles forment des franges toxiques sur certaines plages. On ramasse, on nettoie, mais il affirme " Un jour il y aura des accidents car elles sont très dangereuses pour l'homme!"

Mis en confiance par mon attention, il termine par la surpêche avec la disparition des poissons, des coquillages, parle du problème de l' élevage qui ne résout rien puisqu'on nourrit les poissons avec …. des farines de poisson.

 

Décidément j'ai rencontré un philosophe car il m'assène que l'homme  ne respecte ni la terre, ni la mer et croit qu'il a le droit de piller, détruire,  gaspiller.

Lui pense que la terre est en train de se venger et que tout le monde " s'en fout!"


Un excellent article de Match, du 30 mai 2012, " La Mer epuisée" résume bien le problème.

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