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Notes de lecture - Page 21

  • Histoires de Religions!

    Qui a écrit «  Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas »? On attribue cette phrase à André Malraux, il l’aurait employée cours des années 50.
    Vérité ou non, la religion occupe le devant de la scène en ce début de siècle. Pourquoi est-il si difficile d’aborder sereinement ce sujet aujourd’hui? C’est au point de vue historique que j’ai préparé cette note, et pourtant, je l’ai lue, relue et transformée depuis une semaine sans oser la publier!


    L’homme s’est toujours battu contre ses semblables, comme le font les animaux, pour de la nourriture ou un territoire mais la spiritualité d’où découlent les réligions l’a amené à décréter au cours des âges, que celui qui ne pensait pas comme lui, qui ne croyait pas comme lui , méritait un châtiment et souvent la mort. Et les 3 religions du Livre, qui ont le même Dieu, les mêmes saints et prophètes se sont particulièrement illustrées dans ce genre de combat en l’appelant  le « Bien contre le mal », ou le «  Dogme contre l’Hérésie ».


    Aujourd’hui, au problème religieux, se mêle un problème identitaire car, en cette période de mondialisation, où on a tendance à se replier sur soi-même pour retrouver ses racines. Pour ne rien arranger, la religion est totalement instrumentalisée à des fins politiques ce qui exclut la sincérité et …la sérénité.

    Etudier les religions, c’est découvrir aux XIème et XIIème siècle les Cathares auxquels il faut adjoindre les Vaudois, des hérétiques qui refusent certains rites catholiques et qu’avec la Croisade des Albigeois, suivie de l’Inquisition, on s’est efforcé de faire disparaitre. Qui connait le massacre de Béziers en 1209, où plus de 20 000 habitants furent massacrés?
    Une autre hérésie fut le protestantisme et tout le monde a appris le Massacre de la St Barthélémy et sa date, 24 aout 1572. Ce fut d’abord un massacre des chefs protestants puis la violence dégénérant, le massacre généralisé des protestants de tous âges, sexe ou rang social . La tuerie dura plusieurs jours, avec des atrocités: 3000 morts à Paris, 10000 en province. Ce qu’on sait moins, c’est que le pape Grégoire XIII fit chanter un Te Deum, graver une médaille et peindre des fresques montrant les rues jonchées de cadavres.


    Massacres au nom de la Religion! un peu plus tard, ce fut au nom de la Raison. Après la Révolution qui avait fait tant de victimes, la jeune République s’est rendue coupable de tous les excès durant la Guerre de Vendée. J’ai redit bien des fois mon attachement à cette terre et je possède le livre écrit par un ami de ma mère, André Retail «Instituteur en pays de chouannerie » . On ne peut taxer cet homme de partialité car ce vrai laïque ( au sens noble du terme: accueillant toutes les croyances) cite les écrits des responsables.
    Cotés Vendéens: A Machecoul, 500 Républicains massacrés « liés les uns aux autres, à genoux devant la fosse qui devait les ensevelir ! Le président du District fut égorgé après avoir eu les poings sciés! »
    Côté Républicains, après la défaite de Savenay, plus de 6000 massacrés. «  Il n'y a plus de Vendée, elle est morte sous notre sabre libre, avec femmes et enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et les bois de Savenay. J'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux et massacré les femmes. Je n'ai aucun prisonnier à me reprocher"
    Quant aux prisonniers qui croupissaient dans les prisons de Nantes, 10 000 furent noyés la semaine de Noël 1793, emmenés en bateau au milieu de la Loire et jetés par dessus bord.
    La consigne était «  tout brûler villages, métairies, cultures, bois, landes et genêts et passer par les armes tout être vivant! » C’est ce qui fut fait aux Lucs les Boulogne où , après avoir incendié le village 600 personnes dont 110 enfants de moins de 8 ans furent massacrés.


    Et André Retail écrit «  Lorsque le passé a la violence inhumaine des Guerres de Vendée, il se prolonge durablement dans la vie des générations » et « Comment comprendre la vie en Vendée, le conservatisme politique, les mentalités, le problème scolaire, la vie privée et la vie sociale si on ignore les évènements de la Guerre de Vendée? » ( c’était écrit dans les années 50)


    Les tensions avec les protestants ont disparues, je croyais les relations apaisées avec le judaïsme. Je voyais un début de compréhension et des tentatives réussies de dialogue avec l’islam et, en ce début de siècle, non seulement il y a l’islamisme (qui n’a rien à voir avec l’immense masse des musulmans) mais on observe un raidissement des croyants vis a vis de leurs «frères » des 3 religions du Livre.

    On en reparlera dans une prochaine note.

     

  • Que nous apportent les "TIC" ?

    J’ai cherché des renseignements sur le coût des nouvelles technologies et leur impact environnemental le jour où j’ai appris qu’on s’envoyait des mails, d'un bureau à l'autre,  bien que travaillant dans la même pièce alors qu’il suffisait de se retourner pour avoir de vive voix la réponse.

    Les technologies de l’information et de la communications ( TIC) sont en train de bouleverser notre civilisation. En 2014, il s’est vendu en France 18,2 millions de smartphones pour 23,8 millions de mobiles (50% des Français de 11 ans et plus sont équipés d'un smartphone). Il a aussi été vendu 6,1 millions de tablettes et 5 millions d’ordinateurs. Quant aux objets connectés, on estime qu’il y en aura 5 milliards en 2020! Tous consomment de l’electricité, beaucoup plus qu’on ne le pense. Et cette consommation génère d’importantes d’émissions de gaz à effet de serre., sans compter le coût environnemental de la fabrication de tous ces équipements. Faut-il vraiment appeler « écologique » l’économie dématérialisée, avec ses  courriers, ses télé-réunions , son commerce en ligne et ses téléchargements?

    L’économie virtuelle est loin d’être verte et consomme une énergie bien réelle. Il y a d’abord les data-centers qui regroupent les serveurs indispensables à la navigation sur le Web et à la circulation des 300 milliards de courriels, pourriels, photos ou vidéos envoyés quotidiennement. Ils peuvent consommer autant d’énergie qu’une ville de 200 000 habitants.
    Les TIC consomment en moyenne 1500 téraWatt-heure d'électricité par an, soit 10% de la production mondiale ce qui représentait 100% de toute l'électricité mondiale utilisée pour l'éclairage en 1985 ou encore, à notre époque, la production conjointe du Japon et de l'Allemagne
    La tour flambante neuve de Bank of America à New York est porté aux nues comme l'un des édifices les plus «verts» du monde, or elle consomme plus de deux fois plus d’énergie que l’’Empire State Building, âgé de plus de 80 ans

    Et voici des exemples simples et concrets de consommation
    - l'utilisation des services d’un smartphone utilise en moyenne 361KW par an alors qu’un réfrigérateur en utilise 322 kW/h par an et
    - un courriel avec pièce jointe d'1 Mo a un impact énergétique de 25 W/h, soit l'équivalent de deux heures d'usage d'ampoule basse consommation et émet de 4 à 50 g d’équivalent CO2.
    - une entreprise de 100 personnes dont chaque employé envoie 33 mails par jour, ( c’est la moyenne) génère 14 tonnes équivalent CO2 par an
    - une minute de recherche sur internet utilise 100 W sur un ordinateur fixe, 20 W sur un portable, quelques W sur une tablette ou un smartphone.
    - en un an, les spams émettent autant que trois millions de voitures qui utiliseraient plus de 7,5 milliards de litres d’essence (rapport McAfee sur "l'empreinte carbone des spams »).
    - l’impact CO2 d'un livre papier est de l'ordre d'1 kg et celui d'un livre numérique de 240 kg, ( source Adème)
    Avec toute ces technologies, on pourrait croire que l’impression de documents diminue, or on imprime toujours autant, 65 kg au bureau par personne et par an!

    il faut parler aussi de tous les appareils qui restent en veille 24h sur 24 et consomment 11% du montant de la facture d’électricité de chaque foyer français, près de 2 milliards d’€ par an.

    Autre bémol: si les TIC apportent beaucoup à l’organisation du travail, une étude indique que les cadres français passent en moyenne 5h par jour à lire leur mails, que 75% trouvent qu’il et plus difficile d’être l’écoute des autres dans un environnement de travail numérique et 36% que le numérique les empêchent de travailler d’une manière optimale.

    Bref les nouvelles technologies ne sont peut-être pas la panacée comme on nous répète journellement.

  • Terra Eco, c’est fini! Bye-bye, Terra Eco!

    C'était le titre hier matin, de la dernière lettre de la rédaction de Terra Eco. Depuis plusieurs jours on s’y attendait mais réellement la fin d'un tel magazine est une véritable tristesse pour tous ses lecteurs.

    « Ces quelques lignes sont probablement les plus difficiles qu’il nous ait été donné d’écrire. Mot d’adieu ou d’au revoir, qui sait ? Nous prenons en tout cas acte d’une sévère réalité : malgré six semaines d’intenses tractations avec plusieurs candidats à la reprise de l’entreprise Terra Economica SAS, celles-ci n’ont pas abouti. Malgré d’innombrables retournements de situation au cours de ces longues années, nous n’avons pu inverser la tendance. Tristesse. A contrecœur, nous devons mettre un terme à l’aventure Terra eco, sous sa forme actuelle. Fini, le journal électronique ; adieu, le magazine mensuel papier », écrivent Walter Bouvais et David Solon, cofondateurs de Terra Economica
    Et ils ajoutent «  Vous nous avez aidés à faire imaginer une parcelle du journalisme citoyen, de la presse indépendante. Nous sommes convaincus que les idées de justice économique, sociale et écologique que nous avons portées à notre manière – avec d’autres – continueront de se frayer un chemin dans notre société malade de l’individualisme….L’expérience nous a aussi appris combien les idées nouvelles, portées par des acteurs du changement inventifs et énergiques, restent fragiles. Continuons à les cultiver et à en prendre soin, ne les laissons pas filer entre nos doigts ».

    « Résister, partager, inventer », voilà le slogan du journal. Il n’y a aucun doute, un magazine qui prône de telles valeurs n’a pas sa place dans notre société individualiste, égoïste, matérialiste et régie par la finance. Que pèsent 20 000 abonnés et autant d’achats en kiosque?

    Je veux citer des extraits d’un article d’Edgar Morin, publié le 28/10/11, dans ce même Terra Eco et intitulé «  Nous avançons comme des somnambules vers la catastrophe »
    - « Nous sommes prisonniers de l’idée de rentabilité, de productivité et de compétitivité. Ces idées se sont exaspérées avec la concurrence mondialisée, dans les entreprises, puis répandues ailleurs.… La croissance que l’on souhaite rapide et forte est une croissance dans la compétition. Elle amène les entreprises à mettre des machines à la place des hommes et donc à liquider les gens et à les aliéner encore davantage. Il me semble donc terrifiant de voir que les socialistes puissent défendre et promettre plus de croissance. Ils n’ont pas encore fait l’effort de réfléchir et d’aller vers de nouvelles pensées. … Notre grande tragédie, c’est que l’humanité est emportée dans une course accélérée, sans aucun pilote à bord. Il n’y a ni contrôle, ni régulation. L’économie elle-même n’est pas régulée. »
    - « De Gaulle avait sans doute une ambition, mais il avait une grande idée. Churchill avait de l’ambition au service d’une grande idée, qui consistait à vouloir sauver l’Angleterre du désastre. Désormais, il n’y a plus de grandes idées, mais de très grandes ambitions avec des petits bonshommes ou des petites bonnes femmes. »
    - « Aujourd’hui, je me rends compte que nous sommes sous la menace de deux barbaries associées. Humaine tout d’abord, qui vient du fond de l’histoire et qui n’a jamais été liquidée . Et puis la seconde, froide et glacée, fondée sur le calcul et le profit. Ces deux barbaries sont alliées et nous sommes contraints de résister sur ces deux fronts. Nous n’avons pas encore compris que nous allons vers la catastrophe et nous avançons à toute allure comme des somnambules.
    - «  L’idéal de la société occidentale – « bien-être » – s’est dégradé en des choses purement matérielles, de confort et de propriété d’objet. Les présidents de l’Equateur et de la Bolivie ont voulu remplacé le terme « bien-être » par le « bien-vivre », signifiant un épanouissement humain, non seulement au sein de la société mais aussi de la nature avec ce que j’appelle la poésie de la vie, l’amour, l’affection, la communion et la joie. Le bien-vivre, ce serait pour l’humanité une si belle finalité. »

    Mes 84 ans rejoignent les 91 ans  d'Edgar Morin dans cette analyse de notre société!

    C’était la ligne de conduite de Terra Eco, « opposer au primat du quantitatif et de l’accumulation… le qualitatif ». Dans ce journal on trouvait d’autres modes de pensées, des pistes de recherches et de réflexion, des raisons d’espérer , bref tout ce que politiques et financiers combattent de toutes leurs forces.

    Il est facile de trouver des milliards pour alimenter la caisse des climatosceptiques et payer de fausses études pour que le « bon peuple » ne tende pas l’oreille vers d’autres « sons de cloche ». Il n’est pas possible, voire impossible de trouver quelque sous pour aider «  Terra Eco ». Triste monde décidément!