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  • La France au rythme du burkini et de l'hystérie ambiante

    Après une semaine dans la presqu'île de Guérande, semaine de repos et vélo dans un paysage de marais et de mer, retour aux choses sérieuses, me voici ce matin devant des dizaines d’articles retenus pour la qualité de leur analyse de ce monde en folie! Dur retour à la réalité!
    Depuis une bonne quinzaine la France vit au rythme du burkini! Provocation ? radicalisation? l’hystérie ambiante atteint son point le plus haut! Au nom de quoi devrait-on se mettre le plus nu possible pour aller à la plage? En France interdire le burkini, au Brésil imposer le stringkini, la ficelle entre les fesses sur certaines plages, faut-il rire ou s’indigner?

    Cela me rappelle un souvenir personnel. Ma mère, habitant les Sables d’Olonne allait régulièrement à la plage en maillot une pièce, pas très décolleté devant car disait-elle, « elle était vieille et devait rester correcte ». Dans les années 1980, elle a eu 80 ans, alors elle a abandonné le maillot et a continué à descendre sur le sable en robe, longueur mi-mollet. Plus question de maillot de bain par « respect des autres, parce qu’elle devait rester digne et ne pas imposer aux autres la vue de son corps déformé par l’âge » . Au milieu des bikini et seins nus, elle marchait des heures dans l’eau, jupe au vent!
    Pauvre mère, restée sportive avec des km de marche chaque jour, comme elle serait « belle » maintenant sur la plage avec ses 58 kg et son ventre a peine rond!

    Car aujourd’hui, les corps ne sont plus déformés par l’âge mais par l’obésité qui est une épidémie galopante. Qu’est devenu la plage depuis 30 ans? Mais comment en serait-il autrement avec 100m de queue en plein après midi devant les marchands de glace et l’odeur de mer et d’algues masquée par celle du « graillon » des chichis et autres?
    Toutes les fois où j’aborde sur ce blog le sujet de l’obésité, je reçois des commentaires acerbes. Cette constatation n’est pas une critique, mais à 84 ans, je sais combien il est difficile de faire avancer 56 kg, pourtant encore musclés! Je ne sais si les obèses ont envisagé qu’ils vieilliraient…. impotents?
    Pourtant j’affirme que chacun est libre de son choix de vie et devrait être libre d’être obèse ou non, de porter un burkini ou un bikini. Hélas, ce second sujet est devenu une affaire d’état!

    Encore une exception française! Le journal espagnol El País écrit : "Le burkini est moche et incommode, mais qui veut le porter doit être aussi libre de le faire que les religieuses de porter leurs coiffes ou les enfants pâles du Nord de l’Europe leurs combinaisons en néoprène pour se protéger du soleil".
    En Angleterre, la réaction des Français amuse beaucoup. La presse anglaise ironise de voir qu’un simple maillot de bain puisse les effrayer autant.

    Cette campagne est orchestré par la droite et l’extrême droite, Il est pour le moins curieux curieux de voir  ces parangons de vertu et de morale crier au loup quand une femme ne se promène pas quasiment nue sur une plage.
    J'ai relevé ces citations de journalistes qui expriment ce que je pense
    « Burkina, la semaine ou la France est devenue folle »
    « Chacun d’entre nous peut penser ce qu’il veut des postures choisies par les autres estivants (selon leurs cultures, leurs convictions, leurs religions, etc.), mais aucun d’entre nous n’a le droit d’imposer autoritairement aux autres son choix à la manière d’un uniforme obligatoire »
    « Le burkini, est un compromis entre la modernité et la foi. Le groupe Etat islamique ou les talibans n’autoriseraient jamais le burkini. Le porter représente une tentative, pour des femmes, plutôt jeunes, de poser un signe religieux sur une pratique moderne »

    Il y a aussi des petits rappels utiles :
    - le couturier qui en 1945 présenta le bikini ne trouva aucun mannequin qui accepte de le porter et dut faire appel à une danseuse du Lido
    - en 1905, lors du vote sur la loi de séparation des églises et de l’État, certains républicains voulurent faire interdire le port de la soutane dans l’espace public  Aristide Briand et Jean Jaurès s’y opposèrent au nom de la liberté, celle d’afficher ses opinions donc aussi sa croyance.

    Alors promenons nous sur la plage, obèses ou maigres, en bikini ou en burkini sans que ce soit une raison de plus de divisions, d’opposition et de haine entre les Français. Décidément la "culture de la haine" est  banale et entretenue dans notre pays.

  • Des jugements différents sur l'islamisme et nous. (5)

    J'ai voulu terminer mon tour d'horizon par l'analyse de Jean- Christophe Lagarde, Président de l’UDI, le parti de Jean- Louis Borloo. Lui non plus ne mâche pas ses mots affirme avec force ses convictions. Et quel réquisitoire!

    "Allons nous perdre la guerre contre la barbarie? Il n'y a aucun risque que les barbares de Daech n'envahissent notre territoire national. Ils sont militairement en train de perdre un à un les bastions d'où ils propagent leur idéologie nihiliste.
    Et que voit-on?… on voit dans les réactions (ou l'absence de réaction) politiques, on mesure dans le déchainement des excités sur les réseaux sociaux, on entend des réflexions dans la population qui montrent que nous entrons chaque jour un peu plus dans le piège que nous tend l'ennemi.

    C’est hélas la responsabilité de la majorité en place comme de l'opposition. Je devrais dire des oppositions. Le pouvoir en place se contente d'une lutte policière en dedans, d'une guerre militaire en dehors et de commémoration et de compassion chaque fois qu'on nous frappe. L'opposition démocratique, à l'approche de la présidentielle, a commencé à chercher des responsables de nos maux, au lieu de participer à l'élaboration de solutions. Quant à l'extrême droite, elle s'abandonne avec délice à ses rêves de guerre civile ou de religion en espérant que le pays s'y laissera entraîner. Sur ce dernier point les réseaux sociaux sont effrayants.

    Nous sommes les complices involontaires, les acteurs de notre propre défaite. Ils veulent nous diviser, créer une guerre de religion, une guerre civile chez nous, comme ils ont su le faire avec succès chez eux. A l'heure où Daech constate ses revers militaires qui le conduiront à sa perte, on voit aussi que la stratégie d'attentats s'accélère, se diversifie, se généralise dans l'espoir de nous diviser, de faire éclater notre société.

    Il est tout aussi important que la sphère médiatique, particulièrement à l'heure de l'information permanente, reconsidère son rôle dans ce combat, cède moins à la sensation et se recentre sur l'explication.

    Il serait indispensable aussi de résorber les fractures sociales et éducatives qui fournissent aux barbares de la chair à canon qui a souvent grandi ici."

    On ne peut que remercier cet homme pour une analyse aussi juste et aussi claire. J'ai beaucoup apprécié aussi le  numéro de "la Vie", au moment de l'assassinat du Père Hamel. Pas d'appel à la violence mais des explications précises et qui incitent à réfléchir.

    Au lieu de surfer sur des réactions primaires venant de notre cerveau limbique,  il y a, heureusement, toujours des êtres humains qui expliquent, éduquent, permettent de réfléchir et de comprendre, nous instruisent en un mot.  Ils nous réconfortent et nous empêchent de désespérer du genre humain.

  • Des jugements différents sur l'islamisme et nous. (4)

    Et voici la citation de l’extrait d’un article de Libération qui résume bien la situation. Je pense, comme le journaliste,  qu'on ne tient pas à nous faire connaître la stratégie de Daech.  Car il il n'est pas difficile de trouver des sites pour se renseigner et je l'ai fait car ce n’est qu’en s’informant à la source qu’on peut comprendre.

    Le jour où j’ai lu que l’EI recrutait plus de psychologues et d’ informaticiens que d’artificiers, j’ai pense que nos matamores  "majorité/opposition/extrème droite"  ne parlant que d’intensifier les frappes, de répondre à attentats par avions, soldats et  réserves , étaient totalement «  à côté de la plaque ».

    Voici ce qu'écrit le journaliste de Libé:
    « La stratégie de Daech n’est ni secrète ni même cachée. Dès le début des années 2000, des théoriciens du jihad l’ont formalisée et publiée sur Internet. Leurs textes ont été repris et adaptés dans les publications que l’EI diffuse depuis 2014. L’objectif est de faire imploser ce que Daech décrit comme «la zone grise», celle où «infidèles» et musulmans vivent ensemble sans chercher à s’anéantir.
    Dans le monde rêvé de l’EI, il n’y a que deux camps : les mécréants et les musulmans. Les deux devront s’affronter jusqu’à la victoire finale des seconds.

    «Oussama ben Laden avait raison quand il a dit : "Le monde actuel est divisé en deux camps." Bush a dit la vérité quand il a déclaré : "Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes."

    "Cela signifie que vous êtes soit un croisé, soit avec l’islam», peut-on lire dans l’édition de février 2015 de Dabiq, un magazine de propagande de l’EI.

    C’est pourquoi l'EI privilégie les actions de petites cellules disséminées dans les pays occidentaux. A force de frapper, elles épuisent les populations visées, qui finissent par se révolter. Contre leur Etat, impuissant à les protéger, mais surtout contre les musulmans. Ceux-ci réagissent à leur tour, entraînant le pays dans la guerre civile.Les dirigeants de l’EI le savent, le califat est voué à disparaître. Mais les attentats continueront. »

    "Quand je vois des "instables" en mal de reconnaissance frapper avec un camion, un couteau ou n'importe quoi, n'importe quel innocent, je pense que Daech doit jubiler car il est en train d'atteindre son but! Mais la majorité des Francais attendent qu'à une violence aveugle, horrible, impardonnable,  réponde la violence, même si elle est inappropriée.  Et, comme le journaliste de Libé, je pense qu'on n'obtient jamais une victoire de cette façon.