Depuis une vingtaine d'années, je commence ma journée par une revue de presse et retiens ce qui m'enthousiasme et me choque. C'est ainsi qu'un beau jour, j'ai créé mon blog. J'aimais beaucoup lire les commentaires souvent enrichissants, même quand l'auteur contestait le contenu de l'article.
Je ne peux plus supporter ce que ces commentaires sont devenus, on dirait des chiens se déchirant à belles dents, en hurlant, sur des tas d'immondices!
" Tu me déplaît parce que... ( et toutes les raisons peuvent être invoquées) donc je t'agresse avec des paroles souvent inimaginables!" Violence verbale qui peut être une incitation à la violence physique, c'est partout l'expression de la haine de l'Autre, le Différent.
Lorsque j'avais moins de 9 ans ( j'en suis sûre parce qu'il est mort 15 jours avant mes 9 ans) il y a déjà longtemps que mon père me disait lorsque j'avais une réaction de colère, ou de rejet: " Quand ton chien n'est pas content ou contrarié, comme il n'a pas d'autre moyen de s'exprimer, il ronfle, grogne, aboie ou même mord. Une petite-fille est un être humhain et ne doit jamais reagir de cette manière!"
Je n'ai rien oublié et cette phrase est restée essentielle pour moi.
Alors je suis choquée, désespérée même, lorsque je lis les commentaires, les tweets, les publications sur Facebook, lorsque je regarde les vidéos postées sur différents sites, par ces individus, mes semblables, qui ne savent que honnir, haïr, agresser en paroles ... incitant même à passer à l' acte. Et, hélas, nos politiques de tous bords agissent de la même manière.
Alors, je pense de plus en plus souvent à mon père, décédé il y a 75 ans, qui m'a léguée son image de chien qui gronde, ronfle et montre les dents car je crois, comme lui, que ceux qui passent leur temps à exprimer leur haine n'ont plus rien d' "humain"!
J'ai trouvé ce matin sur Slate la phrase suivante, d'un blogueur , observateur français réputé dans l'actualité du terrorisme. Il vient de fermer son compte Twitter en écrivant:
" Mais il y a l'autre face de cette merveille qu'on appelle Internet. Il y a les trolls, les gros lourds, les frustrés, les mythomanes gavés de leur propre mediocrité, les idiots inutiles débordant de leur détestation aveugle de la complexité du monde"
Une universitaire écrit que l'insulte " tient la place centrale dans les débats sur les réseaux sociaux. Dans ces espaces ouverts, il n'y a plus de censure, plus de contrôle plus de régulation. "
Ce qui veut dire que sans censure contrôle et régulation, beaucoup d'entre nous ne pensent qu'à faire le plus de mal possible! Triste et consternant.
La loi condamne le terrorisme, c'est vrai mais aussi les incitations la haine et à la violence. Car on sait que les esprits jeunes et faibles sont influençables et adoptent sans réfléchir des comportements souvent extrêmes!
De plus, cette incitation à la haine et à la violence s'exprime souvent sur un fond de mensonges et de calomnie.
En 2015, 27 millions de commentaires postés sur des sites d'information ou sur Facebook ont été retirés, pourtant ce qui est publié n'est guère moins violent! Propos agressifs, racistes, homophobes, sexistes, diffamants avec appels constants à la haine et à la violence. Ah! la panoplie est large!
Qui a ecrit " L'homme est naturellement bon"? Un certain Rousseau, nous a -t-on appris. Ou le monde a bien changé ou... Il n'avait guère regardé le genre humain!
Il est vrai que l'exemple vient souvent de nos politiques. "Ils nous font honte" tel est le titre du billet du Blog-notes de Jean-Claude Gillebaud dans "la Vie" à propos des candidats aux fameuses primaires. On y trouve les termes "d'irresponsables, racistes, d'une médiocrité ahurissante". Ét il termine par ces mots" oui, tous ces politiciens nous font honte. Pareil cynisme, heureusement les perdra"
La responsable du programme Internet de la Commission européenne ecrit " L'éducation est à la clé pour changer les comportements sur Internet et à terme dans l'espace public! "
Voila un vœu pieux, l'éducation est, je le crois depuis toujours, la clé de toute civilisation, mais ceux qui nous dirigent devraient les premiers s'éduquer. Hélas, le monde prend de moins en moins le chemin de l'éducation, cette éducation dont on fit entre les 2 guerres le moteur de l'évolution (comme Frédéric LENOIR le montre dans ma note précédente) !
Alors que la guerre est partout dans un monde qui, hypocritement, se dit en paix, comme l'a écrit le Pape François, où nous mènera cette violence semée à tous vents!