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  • Il faut essayer de comprendre le problème grec!

     Dans mon enfance, j’entendais souvent le proverbe «  Qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son ». J’y pense de plus en plus souvent car JAMAIS on ne nous présente les différents jugements sur une information  mais une pensée unique appelée la VERITE.

     

    Je reviens aujourd’hui sur le résultat de  mes recherches sur la Grèce, car j’ai découvert que manipulation, propagande  et désinformation ont été utilisées comme rarement dans l’histoire du siècle dernier. On peut trouver des chiffres non truqués mais il faut vraiment s’en donner la peine, on s’aperçoit que des économistes, parmi les plus grands, ont analysé la situation et prévu le drame qui se préparait mais ils n’ont jamais eu la parole. 

    Un exemple français, on a entendu la condamnation violente de Sarkosy partout et sur toutes les chaînes. mais, bizarrement, Juppé, Fillon qui avaient une analyse différente ont été oubliés . Quant a Henri Guaino, la "plume" de Sarkosy pourtant, ses paroles étaient trop critiques pour qu’on lui laisse la parole! 

    Je ne peux m’empêcher de citer ce qu’il ose dire « la « déraison » ne se situe pas tout à fait dans le camp grec mais plutôt chez ceux qui ont entrepris « un détricotage » de l’Europe en « expulsant un de ses membres » dans une sorte de virée expéditive aux allures de « punition. ». On a « infligé une politique monétaire à la Grèce, celle de l’euro, pendant des années » jusqu’à « l’étouffer » par « des plans d’austérité qui étaient les plus mauvaises réponses qu’on pouvait imaginer.« Tout le monde a sa part de responsabilité, ça devrait nous amener aujourd’hui à réfléchir sur ces règles, sur la nature de ces règles et sur la nature de ces politiques. » « Regardez comment on est en train de négocier ». « Un jour, on arrive devant le peuple en disant : “Bah voilà, on a négocié pour vous, décidé pour vous, il ne vous reste plus qu’à signer”.  Il y a quelque chose qui me frappe, tout le monde critique avec une démagogie terrifiante les Grecs et la Grèce : “On a assez payé, on a trop payé, en face on n’a pas fait d’efforts...” D'abord, ils ont fait des efforts, il y a beaucoup de gens en Grèce qui n’ont pas souffert, mais il y en a beaucoup qui ont souffert, beaucoup, 

    « il faut le dire: Si, aujourd’hui, on faisait à la France ce qu’on vient de faire à la Grèce, si on parlait à la France sur le ton sur lequel on parle à Grèce, si on accablait la France d’un tel mépris, si le ministre des Finances d’une puissance voisine venait tous les jours nous expliquer à quel âge nous devons prendre notre retraite, quels impôts nous devons payer, combien de temps nous devons travailler par semaine, et comment nous devons vivre et nous comporter, eh bien… » Eh bien on « voterait non ». Car « on ne peut pas construire l’Europe sur le mépris des peuples (...) ni sur la punition d’un peuple. »

     

    Même le FMI  estime que « la dette de la Grèce ne sera pas viable si elle n'est pas considérablement allégée, éventuellement via une annulation de prêts accordés par ses partenaires de la zone euro ».

     

    La Grèce, c’est  92 % des milliards de plan d’aide versés ... aux banques, sachant d’emblée que la dette est en partie illégale et visiblement non remboursable.  En 2012 l’Europe a consenti une certaine diminution de la dette en lèsant uniquement les caisses de retraite, les hôpitaux les universités et beaucoup d’autres. secteurs de la vie courante. Les retraites des Grecs ont été coupés en deux voire trois comme les salaires. Mais les banque grecques et européennes ont été sauvées.

     La politique de la Troïka à doté la Grèce de 2 millions de chômeurs, de 25 000 morts dont 10 000 suicides, de la paupérisation de 3,5 millions de Grecs d’une chute du PIB de 30 % et de la disparition de 40 % des petites et moyennes entreprises.

    En 2015 la vie économique a ralenti au fil des jours et actuellement de nombreuses entreprises sont en chômage technique avec leur personnel en congés « payés » mais parfois sans solde.

     

    D’après un sondage, 67 % des bulletins « NON » appartenaient des électeurs âgés de 18 à 34 ans. On ne peut être étonné quand on lit les témoignages de ces jeunes, plus si jeunes souvent  qui galèrent depuis des années. J’en ai retenu 2 ( source: Le Monde)

    - Elisabeth, 28 études informatiques, 5 mois de travail avant 2011. « A chaque rejet, on se dit qu’on n’aura pas la force mentale de recommencer à chercher du travail, et puis finalement, on s’habitue. »…  « Je sais qu’on est une génération perdue….Avant le début de la crise, en 2009, on pouvait rêver imaginer être indépendants, quitter un jour le domicile des parents. »

    Elle ne s’intéressait pas à la politique mais s'est renseignée car elle voulait comprendre.   Elle dit: « Ils promeuvent sans arrêt les plans de rigueur, mais rien ne marche. Aujourd’hui, on n’a plus rien à perdre. On a déjà tout perdu, on s’est moqués de nous en nous disant que l’austérité marcherait. Ils haïssent notre gouvernement, ils haïssent Tsipras. »

     

    - Katerina, 32 ans, architecte, licenciée en 2011, elle aussi. A repris des études en 2013, n’a jamais rien trouvé, elle vit avec l’argent que lui versent ses parents. 

    « humiliée en tant que trentenaire ». « C’est rabaissant de ne pas avancer, de ne pas pouvoir fonder une famille, de ne pas pouvoir se marier »,. « Avec la crise, on est obligé de s’intéresser à la politique, c’est une arme pour nous. » Autour d’elle, la jeune architecte a vu « de plus en plus de jeunes » participer aux nouvelles discussions politiques dans les cafés et conférences. « La politique a une incidence directe sur nos vies. La dette grecque n’était pas viable. Elle est payée par les plus pauvres et les jeunes générations qui commencent leur vie active". 

     

    Pourtant une partie des Grecs a pensé longtemps que cette crise était de leur faute, car les politiques, les banquiers, les médias européens et grecs ( ces derniers tous privés) les ont  caricaturés, ridiculisés et humiliés. Il a fallu que ce ne soit plus supportable pour les inciter a dire "OXY".

  • Après le "non" de la Grèce, quelques citations utiles pour réfléchir!

    Ce matin, après le « non » historique de la Grèce à laTroîka, j’ai envie de parler d’André Gorz.

     

    Ce philosophe , décédé en 2007 avait publié beaucoup de livres, d’articles et collaboré a de nombreux journaux. Sa critique du capitalisme était permanente et certaines citations anciennes prennent aujourd’hui un relief étonnant. Les termes employés,  « écologie politique, réduction du temps de travail, temps choisi, critique du capitalisme »  etc… sont devenus des thèmes de réflexion. Christophe Fourel en 2009 a d’ailleurs publié  «  André Gorz, un penseur pour le XXIème siècle ». et, constatant la crise, ou plutôt les crises permanentes  dans lesquelles les pays se débattent et vivant au jour le jour leurs conséquences, tout le monde  peut constater qu’il était visionnaire.

    Voici quelques citations de ce philosophe méconnu.

    « On a beau accuser la spéculation, les paradis fiscaux, l’opacité et le manque de contrôle de l’industrie financière, la menace de dépression, voire d’effondrement qui pèse sur l’économie mondiale, n’est pas due au manque de contrôle ; elle est due à l’incapacité du capitalisme de se reproduire. Il ne se perpétue et ne fonctionne que sur des bases fictives de plus en plus précaires. Prétendre redistribuer par voie d’imposition les plus-values fictives des bulles (spéculatives) précipiterait cela même que la crise financière cherche à éviter : la dévalorisation de masses gigantesques d’actifs financiers et la faillite du système bancaire. » (Revue EcoRev’, automne 2007).

     

    Dans un entretien du début des années 1980, il affirme : « En ce qui concerne la crise économique mondiale, nous sommes au début d’un processus long qui durera encore des décennies. Le pire est encore devant nous, c’est-à-dire l’effondrement financier de grandes banques, et vraisemblablement aussi d’États. Ces effondrements, ou les moyens mis en œuvre pour les éviter, ne feront qu’approfondir la crise des sociétés et des valeurs encore dominantes ….Pour éviter tout malentendu : je ne souhaite pas l’aggravation de la crise et l’effondrement financier pour améliorer les chances d’une mutation de la société, au contraire : c’est parce que les choses ne peuvent pas continuer comme ça et que nous allons vers de rudes épreuves qu’il nous faut réfléchir sérieusement à des alternatives radicales à ce qui existe. »

     

    Dans un autre entretien:« Nous savons que le moment est proche où le dernier quintal de combustible fossile sera consommé ; que notre mode de vie n’est ni généralisable ni durable ; et qu’il faudra inventer une civilisation planétaire radicalement nouvelle. Sciemment ou non, nous sommes en rupture avec notre passé. Nous sommes moins vieux que quarante ans plus tôt, et beaucoup plus jeunes par notre conviction qu’“ un autre monde est possible ”»

     

    « La sortie du capitalisme a déjà commencé sans être encore voulue consciemment. La question porte seulement sur la forme qu’elle va prendre et la cadence à laquelle elle va s’opérer… Elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d’autres rapports sociaux »

     

    J’ai retrouvé les mêmes interrogations dans un livre découvert le mois dernier, « La terre sur un fil »  d’Eric Lambin, professeur à l’Université catholique de Louvain  qui traite de l’action de l’homme sur la planète et affirme que nous sommes à la croisée des chemins… la remise en question de notre civilisation ou l’installation de la barbarie. 

     

    En ignorant et bâillonnant tous ceux qui pensent comme ce philosophe, les tenants de l’ultralibéralisme risquent fort de nous mener vers la barbarie. 

     

    J’ai été choquée que PERSONNE  ne parle dans la crise grecque de l’attitude des 2 prix Nobel Paul Krugman et Joseph Stiglitz qui auraient voté non comme les Grecs. Stiglitz a écrit: « Il est surprenant que la Troïka ait refusé d’accepter la responsabilité de la dépression et d’admettre a quel point ses prévisions et ses modèles ont été mauvais ». 

     

    Quant à Thomas Piketti, économiste français dont on a encensé le livre «  le Capital du XXIème siècle » il y a peu de mois, il a dit devant Jean-Jacques Bourdin: " La Grèce est le pays qui, entre 2009 et 2014 a le plus réduit son déficit et c'est là qu'on en vient à la situation actuelle et au mensonge des Européens vis-à-vis de la Grèce. Depuis 2014, la Grèce est en léger excédent primaire, ce qui veut dire que les Grecs payent un peu plus d’impôts que ce qu’ils reçoivent en dépenses publiques. Les Européens, en 2012, avaient promis que quand les Grecs seraient en excédant primaire, alors il y aurait une négociation pour la restructuration de la dette. Et là, les Européens au cours de l’année 2014, on en fait dit : “On en parlera plus tard”. Depuis six mois, les gouvernements européens continuent de dire ça. (…) Il faut que les dirigeants européens, en commençant par Hollande et Merkel, prennent leurs responsabilités et disent clairement que la restructuration de la dette, ce n’est pas pour après demain, c’est pour maintenant. »

     

    On a beau être un grand spécialiste de l’économie, on n’a pas droit à la parole quand on dévie de la Pense Unique!

  • Dans la foulée de l'Encyclique du pape François.

    Je viens d'apprendre qu'à la surprise générale l'encyclique du pape François se place 4ème dans le top 20 des meilleures ventes de livres en France.
    Ce livre a été tiré un 70 000 exemplaires alors que le téléchargement est gratuit sur Internet. Succès de librairie pour ces  187 pages denses et pas faciles pour un lecteur moyen, je trouve cela merveilleux et encourageant. 
    Il faut être le pape Francois  pour oser affirmer la menace de destruction de la planète par le réchauffement climatique et le consumerisme, pour parler de devoir d'accueil, de  partage, d'aide  envers les démunis et les plus pauvres. Il a le courage de rappeler que l'église a son mot à dire sur les enjeux sociaux économiques et politiques.
     
    Et c'est bien là que le bat blesse  ... les climatosceptiques en particulier. Eux qui se disent bons catholiques, eux qui sont riches des dons des industriels de renommée mondiale, eux qui sont écoutés par la plupart des dirigeants mondiaux, ne pouvaient imaginer un tel désaveu.  Les 5 candidats républicains à la présidentielle américaine de 2016 sont climatosceptiques et bien embarrassés. 
     L'un affirme " qu'il faut laisser la science aux scientifiques et se concentrer sur la théologie et la morale" , l'autre " qu'il ne bâtit pas sa politique en fonction de ses évêques, ses  cardinaux ou de son pape". Un conservateur américain a même traité le pape de "l'homme le plus dangereux de la planète"
     
    C'est qu'il ne fait pas bon, dans notre monde actuel, avoir un autre mode de penser que la pensée unique qu'on nous martèle  et nous impose. 
     
    Et si les églises se mêlent de ce qui ne les regarde pas, cela va sans doute aider les gens à comprendre et à réfléchir, mais bien désoler nos dirigeants! 
    En France, le mot " écologie" risque de ne plus caractériser de doux farfelus décroissants, car, dans la foulée de l'encyclique papale, les représentants des instances des six principaux culte de France ont remis le 1er juillet à François Hollande une déclaration commune appelant l'adoption "d'un accord contraignant applicable à tous lors de la conférence de Paris sur le climat en décembre"!
    Catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans et bouddhistes se levant tous pour la même cause, enfin un geste fort pour l'écologie. 
    Dans ce texte, on lit:" Ayant perdu de vue sa relation à la nature et son intime interdépendance avec tout ce qui constitue celle-ci, l'humanité s'est fourvoyée, dans un rapport de domination et d'exploitation mortifère de l'environnement... En détruisant l'environnement l'humanité se détruit elle-même... Nous appelons un sursaut des consciences vers une action climatique conséquente et à une remise en question de nos valeurs et de nos attitudes. Refusons l'indifférence et l'avidité. Ouvrons-nous à la compassion et à la fraternité. Sortons de nos égoïsme. Soyons solidaires et prenons le bien commun pour boussole. Persévérons et valorisons chaque action. ».
     
    Il n'y a rien à ajouter à ces lignes, espérons qu'elles seront entendues et comprises!