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Après le "non" de la Grèce, quelques citations utiles pour réfléchir!

Ce matin, après le « non » historique de la Grèce à laTroîka, j’ai envie de parler d’André Gorz.

 

Ce philosophe , décédé en 2007 avait publié beaucoup de livres, d’articles et collaboré a de nombreux journaux. Sa critique du capitalisme était permanente et certaines citations anciennes prennent aujourd’hui un relief étonnant. Les termes employés,  « écologie politique, réduction du temps de travail, temps choisi, critique du capitalisme »  etc… sont devenus des thèmes de réflexion. Christophe Fourel en 2009 a d’ailleurs publié  «  André Gorz, un penseur pour le XXIème siècle ». et, constatant la crise, ou plutôt les crises permanentes  dans lesquelles les pays se débattent et vivant au jour le jour leurs conséquences, tout le monde  peut constater qu’il était visionnaire.

Voici quelques citations de ce philosophe méconnu.

« On a beau accuser la spéculation, les paradis fiscaux, l’opacité et le manque de contrôle de l’industrie financière, la menace de dépression, voire d’effondrement qui pèse sur l’économie mondiale, n’est pas due au manque de contrôle ; elle est due à l’incapacité du capitalisme de se reproduire. Il ne se perpétue et ne fonctionne que sur des bases fictives de plus en plus précaires. Prétendre redistribuer par voie d’imposition les plus-values fictives des bulles (spéculatives) précipiterait cela même que la crise financière cherche à éviter : la dévalorisation de masses gigantesques d’actifs financiers et la faillite du système bancaire. » (Revue EcoRev’, automne 2007).

 

Dans un entretien du début des années 1980, il affirme : « En ce qui concerne la crise économique mondiale, nous sommes au début d’un processus long qui durera encore des décennies. Le pire est encore devant nous, c’est-à-dire l’effondrement financier de grandes banques, et vraisemblablement aussi d’États. Ces effondrements, ou les moyens mis en œuvre pour les éviter, ne feront qu’approfondir la crise des sociétés et des valeurs encore dominantes ….Pour éviter tout malentendu : je ne souhaite pas l’aggravation de la crise et l’effondrement financier pour améliorer les chances d’une mutation de la société, au contraire : c’est parce que les choses ne peuvent pas continuer comme ça et que nous allons vers de rudes épreuves qu’il nous faut réfléchir sérieusement à des alternatives radicales à ce qui existe. »

 

Dans un autre entretien:« Nous savons que le moment est proche où le dernier quintal de combustible fossile sera consommé ; que notre mode de vie n’est ni généralisable ni durable ; et qu’il faudra inventer une civilisation planétaire radicalement nouvelle. Sciemment ou non, nous sommes en rupture avec notre passé. Nous sommes moins vieux que quarante ans plus tôt, et beaucoup plus jeunes par notre conviction qu’“ un autre monde est possible ”»

 

« La sortie du capitalisme a déjà commencé sans être encore voulue consciemment. La question porte seulement sur la forme qu’elle va prendre et la cadence à laquelle elle va s’opérer… Elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d’autres rapports sociaux »

 

J’ai retrouvé les mêmes interrogations dans un livre découvert le mois dernier, « La terre sur un fil »  d’Eric Lambin, professeur à l’Université catholique de Louvain  qui traite de l’action de l’homme sur la planète et affirme que nous sommes à la croisée des chemins… la remise en question de notre civilisation ou l’installation de la barbarie. 

 

En ignorant et bâillonnant tous ceux qui pensent comme ce philosophe, les tenants de l’ultralibéralisme risquent fort de nous mener vers la barbarie. 

 

J’ai été choquée que PERSONNE  ne parle dans la crise grecque de l’attitude des 2 prix Nobel Paul Krugman et Joseph Stiglitz qui auraient voté non comme les Grecs. Stiglitz a écrit: « Il est surprenant que la Troïka ait refusé d’accepter la responsabilité de la dépression et d’admettre a quel point ses prévisions et ses modèles ont été mauvais ». 

 

Quant à Thomas Piketti, économiste français dont on a encensé le livre «  le Capital du XXIème siècle » il y a peu de mois, il a dit devant Jean-Jacques Bourdin: " La Grèce est le pays qui, entre 2009 et 2014 a le plus réduit son déficit et c'est là qu'on en vient à la situation actuelle et au mensonge des Européens vis-à-vis de la Grèce. Depuis 2014, la Grèce est en léger excédent primaire, ce qui veut dire que les Grecs payent un peu plus d’impôts que ce qu’ils reçoivent en dépenses publiques. Les Européens, en 2012, avaient promis que quand les Grecs seraient en excédant primaire, alors il y aurait une négociation pour la restructuration de la dette. Et là, les Européens au cours de l’année 2014, on en fait dit : “On en parlera plus tard”. Depuis six mois, les gouvernements européens continuent de dire ça. (…) Il faut que les dirigeants européens, en commençant par Hollande et Merkel, prennent leurs responsabilités et disent clairement que la restructuration de la dette, ce n’est pas pour après demain, c’est pour maintenant. »

 

On a beau être un grand spécialiste de l’économie, on n’a pas droit à la parole quand on dévie de la Pense Unique!

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