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  • Trémargat, encore un exemple de démocratie participative!

    Je voulais parler aujourd’hui de la renaissance de Trémargat, petite commune de 269h en 1962, 152h en 1990. En plein centre Bretagne, elle avait été qualifiée de « commune marginale vouée à disparaître. »

    Or, en 2014, elle comptait plus de de 200 âmes, des candidats à l’installation trop nombreux et une population particulièrement jeune pour le coin. Que s’est-il donc passé?

     

    4 couples de soixante-huitards ( dont on a dit tant de mal et dont on s’est tant moqué !!!) ont repris des fermes avec une agriculture à rebours de l’agriculture intensive qui a envahi la Bretagne.

    Leur projet dans les années 95 était de:

    - développer le village

    - sauver l’épicerie et le café

    - rénover église a moindre frais

    - établir un plan d’urbanisme pour accueillir de nouveaux habitants

    - acheter les terres via une SCI pour attirer les jeunes agriculteurs

    - retaper le bourg grâce aux habitants. 

     

    Beau programme!  toujours en cours de réalisation, mais 20 ans après, le résultat est édifiant .

    Voici l’article que lui a  consacré Basta, site traitant de l’actualité économique, sociale et environnementale, qui se définit comme une « agence d’informations indépendantes sur l’environnement et les alternatives sociales » 

    Trémargat, laboratoire d'alternatives et de démocratie participative à ciel ouvert - Basta !

     

    Basta, encore un média qui informe sur ce qu’on ne lit nulle part ailleurs. 

    Un phénomène curieux m ‘interpelle: pendant toute mon enfance j’ai entendu qu’un être humain avait le devoir de s’informer et plus prosaïquement dire que «  qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son ».  Or il est de bon ton au XXIème siècle de n’entendre qu’un son. Ceux qui veulent savoir et cherchent à comprendre sont des « révolutionnaires ou des déviants ». 

     

    Je suis en train de lire  « Vivre et  penser comme des porcs » livre de Gilles Chatelet.  Ce pamphlet féroce, rigoureux et scientifique, pleins de citations étonnantes me passionne mais il faut le découvrir lentement, en s’imprègnant de  chaque mot.  Il montre comment « l’homme ordinaire » du XIXe siècle a été transformé en «homme moyen » des démocraties-marchés  homme qui  n’est plus que du «  cyber-bétail! » 

     

    Bizarre, j’ai trouvé en termes très  simples les mêmes idées exprimées dans le journal d’une commune de Loire Atlantique. Le titre de l’éditorial: « Qu’est devenu le BSP? ». BSP ( essayez de deviner!)

     Bon Sens Paysan. Et oui ce cul-terreux du passé, si méprisé maintenant avait pour lui son bon sens, qui lui permettait d’agir pour son bien, celui de sa communauté, celui des autres.

    Ce bon sens engendrait initiatives, intelligence et ouverture d’esprit!

     

    Je constate chaque jour davantage que beaucoup de nos concitoyens remettent en cause notre société et cherchent des solutions. Mais  pourquoi les entend on si peu?

  • "Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait" (Mark Twain)

    il y a un an aux élections municipales, les habitants de Saillans petit village de la Drôme (1200h), ont tous été élu au premier tour. Pendant des mois ils avaient travaillé à une liste collégiale et vécu une belle expérience de démocratie participative Par petits groupes, ils avaient imaginé ensemble des dizaines de projets et jusqu’à 250 personnes s’étaient réunies lors des réunions publiques, soit presque le quart de la population ! Auparavant personne n’assistait aux réunions du Conseil Municipal

    Ce village, décidément spécial, abritait une quarantaine   d’associations, (un chiffre énorme pour 1200h.) qui s’étaient impliquées dans le projet.   Des groupes de travail avaient été  été constitués, encadrés par des animateurs : environnement, vivre ensemble, sport, jeunesse. Les habitants avaient  fait les propositions et beaucoup parlé de lien social, d’écoute et de ce qu’ils pourraient faire pour décloisonner les générations et les groupes.

    La liste collégiale avait donc remporté en mars, les élections au premier tour avec 56,8 % des voix.

     

    Un réveil des consciences, des rencontres, du partage. pour changer, travailler ensemble, pour l’intérêt commun….. j’avais été séduite par cette réussite 

     

    La liste "Autrement pour Saillans", avait été constituée sans hiérarchie et sans politique. (A se demander comment c’est possible dans un pays où la politique politicienne du plus bas niveau règne en maître! ) Elue, elle avait promis d’inviter une à deux fois par an, la population à donner ses idées lors d’assemblées. Le reste de l’année, il y aurait des petits comités sur des sujets précis, et le cas échéant des référendums. 

    « Le défi, ça va être aussi de maintenir cette énergie. »disaient les habitants.

     

    J’ai eu envie de savoir ce qu’était devenu Saillans au bout d’une année

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    Tout va très bien, l’enthousiasme règne toujours et les réalisations sont là. Le travail s’articule autour de 3 axes: collégialité, transparence et démocratie participative.

     

    Les élus travaillent tous  en binôme ou en trinôme, y compris le maire. Les dossiers sont étudiés dans des commissions participatives et des groupes action-projet  auxquels participent les habitants volontaires. Il y a aussi les animateurs,  et le « conseil des sages ». 

    En tout,  230 personnes (soit 24 % de la population majeure) font partie des commissions. Leur volonté de participer est surprenante ( initiatives, entraide, bénévolat) 

    « La démarche des habitants et des élus de Saillans est pragmatique et concrète  Il n'est pas question de "partis politiques" mais bien de "politique" comme art de conduire les affaires publiques. Cette démarche procède par apprentissage et par expérimentation au quotidien. On se permet d'essayer et de se tromper, de recommencer, mais en transparence et en confiance entre élus et habitants ».

    L’information à destination de tous est l’objet d’un soin particulier. Elle passe par différents canaux : la création d’un site Internet, le traditionnel bulletin communal, l’affichage public,… Elle passe aussi par l’ouverture de toutes les réunions aux habitants, ainsi que l’édition et la mise à disposition rapide de comptes rendus systématiques de celles-ci.

     

    Voilà qui me ravit: des outils et méthodes issues de « l’éducation populaire », cette éducation populaire qui a bercé mon enfance et dont mes grands parents ( carriers, cultivateurs) et mes parents  estimaient qu’elle changerait le monde car instruction, éducation, information était le triptyque qui amèneraient les gens à se prendre ne charge et à ne plus se laisser mener « comme do bu jouqués » ( des boeufs sous le jougs) …. disait mon grand père en patois vendéen!

     

    D’autres villages ont expérimenté cette gestion, il y aura un second volet dans la catégorie « raisons d’espérer! »

  • Où il est encore question de " l'Age de faire"

    Quelques jours loin de chez moi pour profiter des premiers jours printaniers et 2 occupations, vélo pour entretenir la forme et livres et revues pour sauvegarder les neurones. Je retrouve toujours avec autant de plaisir ce Marais Poitevin, paysage de ciel et d'eau, si agréable à parcourir a vélo malgré un grand vent.

    J'ai emporté plusieurs livres et une revue "l'âge de faire", dont j'ai déjà parlé, et dont je ne me lasse jamais. A tous les pessimistes je la recommande. Je ne suis pas la seule à me désoler de la marche du monde mais m'aperçois que beaucoup de gens prennent le problème à bras le corps et inventent un monde nouveau.

    En première page, un article très intéressant "un village social construit briques après briques". Chantier d'insertion, lieu de vie où des personnes en situation de précarité peuvent habiter, fabrication et utilisation de matériaux locaux écologiques pour la construction des bâtiments du Village. Maraîchage, cantine associative, bâtiments: tous les chantiers d'insertion permettent à ses membres de se loger et se nourrir se former ou encore de renouer avec avec la vie sociale ou professionnelle.

    Avec "le tour du monde des paysans" on apprend qu'en Guyane dès cacaoyers centenaires abandonné depuis longtemps reprennent vie selon une méthode traditionnelle.

    Une visite à l'Atelier Paysan nous fait connaître cette association qui forme à l'auto-construction du matériel destiné à l'agriculture biologique. Chaque paysan, faisant appel à elle, bénéficie des inventions des autres, avant que, à son tour, il partage ses propres découvertes.

    Apprendre que les chauves-souris peuvent être des alliées des vignerons pour limiter l'usage des produits phytosanitaires voilà qui est aussi encourageant.

    J'ai aussi lu les articles qui dénoncent; : les agences de l'eau cajole les pollueurs... l'agriculture grignotée par le capital ... le livre noir des banques...l'Armorique vent debout contre l'exploitation du sable.

    Voilà ce que vous ne trouverez pas dans la presse traditionnelle ou sur les ondes radio/télé! Si vous pensez que ce journal va un peu loin, cherchez donc sur Internet et vous verrez qu'il ne publie que des informations que l'on peut contrôler!

    Pour terminer j'ai beaucoup apprécié les articles de fond : "pour comprendre la non-violence" et "le fondamentalisme électoral" . Et enfin un dossier sur l'habitat, des initiatives différentes et très intéressantes.

    Mais des journaux comme celui-ci n'intéressent que ceux qui veulent savoir! Ça explique qu'ils aient tant de mal à vivre car, hélas, actuellement il ne faut surtout pas que les gens réfléchissent et plus encore qu'ils comprennent qu'il existerait une vie différente et des solutions à envisager pour un avenir autre que celui que nous impose l'ultra libéralisme, le Marché et le surconsommation! Tout le monde connaît la formule , reprise par tous nos dirigeants: "il n'y a pas d'autre alternative"

    Peut être que si, il y en a d'autres!