« Plus j'avance dans la vie et plus celle-ci me paraît merveilleuse, unique et immense. Le fin mot de l'affaire: s'ouvrir, se laisser envahir et renvoyer aux autres le bonheur éprouvé. Alors tout votre être se soulève. » a écrit Loup Francart dans le commentaire qu’il laissé après la note qui concernait son livre « Petits bouts de rien ».
Cette affirmation me convient! La vie d’une octogénaire, en ce moment éprouvée par les deuils et les maladies d’êtres aimés reste merveilleuse, avec si peu de choses!
3 petis jours d’ évasion dans un lieu connu et apprécié, la région du Croisic, 3 jours de temps médiocre et 3 jours de flanerie à vélo! 4 balades, 100 km et une infinité de petits bonheurs.
Le premier après-midi, le soleil nous gâte et nous permet de redécouvrir le port et la ville dans une longue balade a pied. Mais le temps est si beau que nous enfourchons nos vélos et partons pour la côte sauvage ou la lumière joue avec tous les tons de gris-bleu- vert d’une mer aux vagues frangées d’écume. Respirer, sentir, écouter, admirer, tous les sens sont en éveil!
Le lendemain, sortie vers la Baule. Au beau milieu du remblai, retour imprévu car la pluie nous a rattrapés. Une dizaine de km, nez dans le vent, la pluie s’insinuant de plus en plus dans nos vêtements mais un sentiment de plénitude, de communion avec la nature, tant et si bien que ce retour est un vrai bonheur.
Pas question de s’arrêter en si bon chemin: dernier jour et nous partons le matin dans un crachin qui gomme le paysage et le nimbe de myriades de gouttelettes. C'est une nouvelle fois la côte sauvage, si différente de l’avant-veille mais toujours aussi belle. Dans mon enfance, on disait le la pluie fine bénéfique pour la peau, tant mieux! en tout cas, je l'apprécie sur mon visage.
Et pour finir nos 3 jours en beauté, en route pour une flanerie à travers les Marais de Batz. Ce paysage immense de ciel et d’eau ravit tous ceux qui aiment la nature inviolée: aujourd’hui, des nuages gris-noirs roulent emportés par un vent violent, un héron flegmatique guette sa pitance sans un mouvement, les aigrettes dansent sur l’eau, les sternes et les mouette tournoient en criant. Comme nos vélos, ces oiseaux sont bousculés par les rafales mais surement, éprouvent autant de bonheur que nous!
Il aurait peut-être été normal de rester enfermés à nous désoler de la météo, pourtant il me reste de ces 3 jours un sentiment d'allégresse et mon " être est soulevé de bonheur" à l'évocation de ces balades.
Car chagrins et soucis s’estompent le temps de ces sorties vélos! Vivre en osmose avec la nature apporte de vrais bonheurs, pas les bonheurs frelatés que notre civilisation actuelle appelle " de consommation"!
Quant au vélo... « vélosophie »? ou « vélothérapie »?