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  • Ceux qui prônent la réduction du temps de travail!

    Je suis tombée par hasard sur cette information qui m'a décontenancée.. Dans un débat, le 3 juillet dernier, Larry Page, cofondateur de Google, l'un des patrons les plus respectés de la Silicon Valley, prône l'idée  de réduire le temps de travail pour résoudre problème du chômage

    " Si vous réfléchissez vraiment à ce dont vous avez besoin pour être heureux – votre foyer, votre sécurité, saisir les bonnes opportunités pour vos enfants, les anthropologues ont identifié tout cela –, il est moins difficile aujourd'hui de se procurer ces choses. La quantité de ressources, de travail, pour obtenir tout cela est vraiment réduit. Donc l'idée qu'il faille travailler frénétiquement pour satisfaire ces besoins n'est tout simplement pas vraie. Je pense que c'est un problème de ne pas reconnaître cela. "

    "Il faudrait amener  les gens à embaucher deux personnes en temps partiel au lieu d'un temps plein. Ainsi, au moins, les jeunes pourraient avoir  un emploi à mi-temps plutôt que pas d'emploi du tout. Et le coût pour les employeurs est un peu plus avantageux"

    Et aussi: "Nous sommes occupés à détruire l'environnement et d'autres choses, alors que nous n'avons sans doute pas besoin de faire »,

     

    Michel Rocard avait écrit: «La première des urgences, c'est de faire baisser le chômage. Comme nous n'avons pas de croissance économique, la seule façon d'y parvenir est de réduire le temps de travail»

    Mais il avait reconnu que «ce sujet est un tabou», et souhaité «que la réflexion s'ouvre à nouveau». 

     

    John Ashton, expert britannique en santé publique, qui étudie notamment les effets du stress et de l'anxiété sur la société  affirme que: "Pour réduire le stress lié au travail, réduire les dépenses de santé et réduire le chômage, il suffit de passer à la semaine de quatre jours" , "Le problème est qu'une partie de la population travaille trop dur et l'autre n'a pas de travail".  Mais il croit que  cette idée s'imposera car elle est inéluctable et il pense que au milieu de ce siècle,  beaucoup de pays auront fait ce choix.

    Il y a longtemps qu'on trouvait ce genre de discours chez J Stieglitz par exemple,  chez lez Economistes atterrés,  et tant d'autres  économistes de renom, mais les réflexions  émanant de Larry Page sont pour le moins étonnantes.

     

    Il est vrai qu'il serait temps de  se poser les questions

    - Le capitalisme ultralibéral est-il indispensable? de plus en plus de voix s'élèvent pour dire "qu'on va droit dans le mur"

    - Apporte-t-il le bonheur? ... il  semble que non..

    - Est-il moral? la réponse n'est pas discutable .. il est amoral

    - Y a-t-il d'autres alternatives? de nombreux économistes étudient, proposent, clament dans le désert. 

     

    Pourtant c'est maintenant qu'il faut choisir dans quelle société nous voulons vivre. Choisir une réduction du temps de travail, c'est créer massivement des emplois et faire reculer le désespoir et les extrémismes.  C'est donner à chacun plus de temps libre, pour ses enfants, ses proches, faire du sport ou de la musique, se former, participer à une activité associative… C'est choisir l'audace et la responsabilité pour préparer notre avenir.

    Toutes ces réflexions ne sont pas un plaidoyer contre le travail, mais contre la condition humaine des pays modernes.

    Et pourtant on continuera à nous seriner que pour nous en sortir il faut travailler plus!

  • Reflexions au fil des jours lors d'une rando vélo

    Encore une semaine de rando vélo dans la région de La Baule et des marais de Batz. Un temps splendide, malgré un vent irrégulier, très fort, changeant de direction beaucoup plus souvent que prévu. Une bonne semaine quoi!

    Pourquoi faut-il qu'à chaque retour de balade on ait à déplorer des incivilités banales, celles de tous les jours, dues à des hommes et femmes de tous âges, visiblement de toutes conditions, aussi bien piétons que cyclistes ou automobilistes! Et pourquoi, nous qui avons roulé dans tant de pays, sur 3 continents, trouvons-nous ce comportement surtout en France?

    Un matin, courses dans une grande surface, 4 places handicapées sur le parking devant l'entrée. Je garde les vélos et constate... il n'y aucun handicapé dans ceux qui s'arrêtent. N'y a t-il donc plus de place sur ce parking? Que si, une bonne cinquantaine mais à 100, peut être 200m de l'entrée. Un beau panneau affirme "si tu prends ma place, prends mon handicap" cela ne gêne personne et cela me révolte.

    Revenons aux problèmes vélo! On ne compte plus les voitures arrêtées sur les pistes cyclables (c'est vrai que ça fait un parking facile), les portières ouvertes qui nous barrent le passage. Il y a aussi un "sport à la mode", essayer de doubler un cycliste dans les rétrécissements, de plus en plus fréquents dans les agglomérations, pour ne pas relâcher d'un centimètre ce sacro-saint accélérateur! J'ai résolu le problème à ma façon, je roule au milieu, mais est-ce bien prudent? Hier c'est une bouteille, lancée par une portière, qui a atterri à 1 m devant nous! Il faut dire qu'on ferait un inventaire à la Prévert de tout ce que les automobilistes balancent en roulant. Étonnant ce qu'ils mangent et plus encore ce qu'ils boivent! Et trop souvent la piste cyclable est jonchée de débris.

    Mais il n'y y'a pas que les automobilistes ! Il n'est pas rare de voir des cyclistes doubler les voitures, slalomant ou traversant en dépit de toutes règles. Et hier même, un sexagénaire portant un maillot bariolé s'est mis à griller les feux rouges de centre de la Baule après un léger coup d'œil à droite. Beaucoup de piétons adoptent le même sans gène, outre marcher au milieu des pistes cyclables, ils affectionnent traverser n'importe où, même s'il y a un passage à 5 m. Bref, trop de personnes font ce qu'elles veulent, comme elles veulent quand elles veulent. Et malheur à celui qui se permet une remarque!

    Heureusement la majorité à un comportement responsable Mais, par rapport aux pays du nord et de l'est de l'Europe, il faut bien admettre que les Français sont un peuple à part.

    Dans les années 2000, rentrant de près de 2 mois dans les pays nordiques, après une journée en France, une de mes amies a proposé " de retourner la-bas car les Français ne sont pas vivables" et une autre, mariée en Amérique depuis de longues années et revenue pour un laps de temps assez long dans sa famille, m'a exprimé son chagrin, sa déception"Je suis déçue, les Français sont individualistes, égoïstes et... goujats" J'ai essayé de tempérer ce jugement mais il exprimait réellement sa pensée!

  • Histoire de crépidule!

     

    Crepidula_fornicata_01.JPG

    Originaire d'Amérique du Nord, la crépidule appelée  « Crepidula fornicata », par Linnée en  1758 , a colonisé depuis une cinquantaine d'années la plupart des côtes de Bretagne. Aujourd’hui bien implantée et formant souvent des populations denses, la crépidule occasionne des gênes importantes aux pêcheries et induit de profonds changement d’habitat et des écosystèmes dans le milieu marin

     « Crepidula fornicata » traversa d’abord l’Atlantique, de la côte est des Etats-Unis jusqu’en Angleterre, à la faveur d’un transfert d’huîtres, croît-on. Et, lors du débarquement de 1944, elle arriva en Normandie. Depuis, à  force de transférer des huîtres d’un pays ou d’un bassin à l’autre, de draguer et de chaluter à tout va, Crepidula s’est implanté partout.

    Le golfe normand-breton doit en abriter, aujourd’hui, entre un et deux millions de tonnes au bas mot. En baie de Saint-Brieuc , les colonies forment désormais des croûtes calcaires et vaseuses là où les pêcheurs draguaient jusqu’à présent la coquille Saint-Jacques. En baie du Mont-Saint-Michel 15 ans après  leur arrivée, on en comptait 150 000 tonnes. 

    «Crépidula fornicata! Pourquoi "fornicata?" Ce coquillage en forme de bonnet phrygien est hermaphrodite. Mâle au début de sa vie, il devient femelle au bout de deux ans. Sa stratégie de reproduction est imparable. Il vit en colonie d’une dizaine d’individus, superposés les uns aux autres. Lorsqu’une crépidule vient se coller à une autre, le sexe de la première se transforme. Si bien que sur une colonie d’une dizaine d’individus, d’une durée de vie de dix ans, les femelles se situent à la base, les mâles au sommet. Les uns fécondent les autres. Une femelle pond environ 10 000 œufs trois fois par an. Et la famille est rapidement démesurée. C'est maintenant le premier coquillage français.( Terra Eco 11/20913). 


    Elle se nourrit de phytoplancton comme nos coquillages, mais nourrir un tel tonnage de crépidules se fait au détriment de nos huitres, modules, coques etc

    Il ne faut pas penser se débarrasser de cet intrus. On l’a d’abord dragué et laissé en tas malodorant sur le rivage puis on a pensé le valoriser. On a essayée le  transformer en amendement calcaire. Un navire aspire les crepidules qui sont séchées et broyées pour faire ce qu’on appelle du bicarbonate marin, mais Ifremer a constaté que la vitesse de recolonisation est relativement élevée en dépit des efforts de récolte. 

    Pendant longtemps on a dit que « ça ne se mangeait pas » et puis on a gouté et constaté que, pas trop cuite elle a un fumet de champignon. et de noisette. Et cela fait une chair congelée à moins de 4€ le kg.

     

    On l’a donc baptisé  « berlingot de mer ».  On commence a trouver des recettes sur Internet, les élèves du lycée hôtelier de Dinard en ont d'ailleurs mis au point et meme les chefs étoilés commencent à la proposer à leurs clients. Amener les gens à l’aimer, toucher le marché étranger serait utile car dit un pêcheur de la baie du Mont St Michel," on en remonte 15  tonnes à chaque sortie. On pourrait y aller tous les jours, on en aurait toujours autant»,. A l’heure où l’agro-industrie bretonne est en souffrance, la perspective d’un gigantesque, et durable, gisement de produits de la mer semble alléchante.

     

    Jusqu’à présent, je ramassais une crépidule, faisait rire mes amis en racontant leur moeurs sexuelles résumées à «  toutes les fois ou l’une monte sur l’autre, elle change de sexe», maintenant j'essaierai d'en faire un plat acceptable.